Three Eyes Left - The Cult Of Astaroth

Chronique CD album (69:16)

chronique Three Eyes Left - The Cult Of Astaroth

C'est toute fuzz devant que le trio italien Three Eyes Left déroule son nouvel, et troisième, album, The Cult Of Astaroth. C'est gras, ça groove, ça doome old school. Dès le départ on apprécie que musicalement ils n'en fassent pas des caisses. Une batterie, une guitare, une basse, voilà. On entend les instruments, on les ressent. Vocalement, même quand c'est colère, la voix est principalement mélodique et claire. On comprend. Le rythme lui est posé, les riffs sont répétés, l'accordage est grave. Avec tous ces points nous sommes donc bien face à une descendance du doom « old school », lignée Saint Vitus, Candlemass, Reverend Bizarre (et Cathedral avant qu'ils ne partent dans toutes les directions!).

 

Ils évitent néanmoins le pastiche, et il faut garder en tête que le taux de qualité n'est pas forcément lié au taux d'originalité.

Déjà pour la composition, leurs morceaux, de cinq minutes et trente secondes à dix minutes et quarante secondes (dont la majorité entre sept et neuf minutes), eh bien ils tiennent sérieusement la route. Ça rampe, ça râcle, mais pas seulement, car les morceaux évoluent, et ce naturellement. Soyez donc sur vos gardes et attention aux chutes de bûches et autres accélérations de la guitare ou frappes de la batterie. Ils contrôlent, et maîtrisent les évolutions de rythmes.

 

Ensuite, pour l'exécution, ils ne sont pas restés enfermés dans une approche légère typée années 70, ou à l'inverse, une « tous les potards à fond » comme maintenant. Ils ont réuni la respiration du premier, et la puissance du second. La distorsion, la fuzz, est grosse, et le passage sait être compact quand ça le demande. Mais, comme je le disais plus haut, ils n'ont surchargé ni le son ni les pistes d'enregistrement. Ainsi pas besoin de trente pistes rythmique quand la guitare lâche un solo à la wha-wha (par exemple sur "Funeral of an Exorcist" ou "The Satanist"), chaque instrument tient son rôle, avec ses libertés. Et ils ne se privent pas. Sur "Chants Into the Grave" ou "De Umbrarum Regni", on apprécie ces envolées à la guitare, effets spéciaux y compris, jusqu'à même - peut-être – un synthé pour pousser, qui apporte une bonne grosse dose de psyché lunaire hypnotique au morceau. Idem sur "Demon Cult", avec son effet phaser (les techniciens me corrigeront). Et la rythmique tourne, et la batterie frappe.

 

Enfin, si la voix est donc majoritairement claire et mélodique, elle se permet néanmoins de growler à un moment, ou tout du moins de se faire plus grave sans monter dans les aiguës, ou d'être également dans l'urgence de crier en mode saturé. Le plus dangereux, et risqué, dans cette approche aurait été de rester en son clair mélodique tout l'album durant, car, forcément, on tomberait à un moment dans le niais et/ou dans le cliché. Là, heureusement, avec ces variations de chant utilisées, appuyé au fait de laisser les instruments respirer, c'est réussi, et, grâce à la qualité des morceaux, on laissera passer les un/deux moment où le chant est à la limite.

 

Three Eyes Left réussit donc un très bon album jusqu'à apporter sa touche dans un style pourtant bien identifié.

photo de R.Savary
le 01/12/2017

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements