Tiny Fingers - The Fall

Chronique CD album (46:44)

chronique Tiny Fingers - The Fall

Les présentations avec Tiny fingers avaient déjà été faites sur Coreandco à l'occasion d'un split avec les excellents Ef. Sur ce disque, les israéliens s'offraient une petite excursion loin de leurs sentiers musicaux. "The fall", sorti en 2015, qui a bénéficié d'une petite résurrection fin 2016 chez Pelagic est l'occasion pour "les petits doigts" de présenter leur univers. 

 

Il n'y a pas 50 manières de définir Tiny fingers, le groupe opérant dans un style clairement électro-(post)-rock. La définition de sa musique, somme toute commune, n'empêche pas la bande d'être bien plus originale que ne laisse l'imaginer son étiquette.
La plus remarquable est que la place des machines n'est pas ornementale, ou, à l'inverse, ne se substitue pas aux instruments : cet équilibre, pas toujours facile à trouver, permet à tous les acteurs de Tiny fingers d'être complémentaires et de jouer un véritable rôle dans la construction des 9 morceaux de ce disque.
La seconde est que "The fall" porte plutôt bien son nom avec une chute vertigineuse vers de sombres abîmes.

Alors que l'on associe facilement le "post"quelque-chose à une musique aux accents aériens, ce disque est sombre et n'a rien de léger. L'ambiance y est lourde, les sons parfois psychédéliques, le rythme relativement lent, la tonalité souvent grave. 
Les pistes, pourtant à durée variable (entre 2 et 8 minutes), ont un point commun : elles prennent le temps, ne s'emballent pas, sont posées, mais savent installer une ambiance. Les israéliens ne tergiversent pas : ils lancent leur instrument dans un univers à la fois contemplatif pour devenir hypnotique. 
Ils n'hésitent pas non plus à moduler les guitares, à faire grésiller les machines plus ou moins lourdement, à modifier les sons pour les rendre plus pesants ou plus légers.

À force de jouer sur les sons et les ambiances, l'univers du groupe varie. Ainsi, la noirceur de titres comme "The fall" et "Traveler soul" ou "The other" sont contrebalancés par d'autres plus énergiques ("Deutronomy") voire même lumineux (la clôture de "Music for the sun")...

 

Ces 45 minutes calées entre contemplation et exploration s'achèvent sur des notes plus légères, sans effacer les sombres sons hypnogènes qui nous ont accompagné plus tôt. "The fall" est écrit avec un fil conducteur musical, tout en étant un joli moment d'errance dans les profondeurs inconnues que suggère sa pochette.

photo de Tookie
le 26/06/2017

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