Torche - Admission

Chronique CD album (36:00)

chronique Torche - Admission

Juillet 2019, 42°C, l’état de canicule est décrété. On ne sait plus quoi faire pour se rafraîchir. Écouter l'excellent dernier ZoeBeast chroniqué par notre lapin jaune préféré nous a bien ramené un peu de fraîcheur mais ne supplantera pas la réalité rougeoyante du thermomètre.

On se dit qu’il faut peut-être combattre le mal par le mal. Tiens, justement, Torche a sorti son dernier album au début du mois. Les mains moites, on se saisit de l’occasion et on insère la galette dans le lecteur CD dont l’affichage déconne sérieusement avec ces températures à faire vaciller un climatosceptique. Plein d’espoir et les oreilles perlant de sueur, on lance le dernier brulot des Miamiens

 

L’album nous met tout de suite dans un bain bien chaud avec un "From Here" qui fait chaud dans le dos, entraînant, avec ce son bien boueux typique du groupe, cette batterie simple et efficace qui mise fort sur les cymbales. On est bien en train d’écouter un album de Torche, pas d'erreur. Mais ce premier vent chaud s’arrête un peu brutalement après 1 minute 38. C’est vite plié et ça a un goût de reviens-y mais "Submission", qui suit (et qui est dans la même tonalité) nous est jeté comme une bonne bassine d’eau chaude. Ici, c’est la basse qui envoie du jus, fuzzy à souhait, supportant un chant trainant. Le refrain n’est pas sans rappeler les heures sludgys de la scène de Seattle pendant les années 90 ou les heures poppy de Earth. Il fait chaud, on continue à transpirer à grosses gouttes. Parfait!

Mélodie simple, guitare lead soutenant une impeccable rythmique, "Slide" et son refrain puissant, s'enchaîne et éclate comme un bulle de ce bouillon de sludge, de rock alternatif 90’s et de rock bien velu.

"What Was", fédérateur, avec ses guitares harmonisées et une construction pas si évidente, nous rappelle les belles heures d'Helmet.

"Time Missing" est plus lent, plus psalmodiant. Le morceau se base sur une rythmique simple, martelante, basée sur un accord répété ad lib. On est en plein coup de chaleur, de mieux en mieux !

"Admission" a des accents plus pop, avec des leads un peu arty, aériens et éthérés. Le coup de chaleur se transforme peu à peu en délire exothermique, on en profite car c’est l’un des morceaux les plus longs (4 minutes).

La température redescend de quelques centigrades avec "Reminder", plus saccadé, plus répétitif, moins notable. Mais on oublie vite ce petit écart rafraichissant avec un "Extreme Of Consciousness" mieux construit, plus varié.

On retombe dans la lourdeur plus extrême avec "On The Wire" qui sent bon le Neurosis à plein naseaux.

"Infierno" rajoute un peu de lourdeur à une atmosphère déjà bien plombée, il y fait vraiment chaud, et ça dégouline de partout. Les guitares sont accordées 42 tons en dessous, le mercure se met à bouillonner, et les dernières 30 secondes vous termineront sévèrement en mode grille-pain chauffé à blanc.

Enfin, l'album conclut avec un "Changes Come" plus ambiant dans lequel les guitares se font nappe de synthés à grand coup de delay et de reverb.

 

Bref, on a eu tellement chaud à l'écoute de cet album qu’on commence à réapprécier l'agréable fraîcheur d’un 42°C parisien.

 

Quatre ans d’attente, c’est long et Torche ne décevra pas les fans du groupe, c’est certain. On est en terrain connu, déjà exploré, qui continue de faire ses preuves même si Admission est moins prenant, moins efficace que Restarter.

Et bien qu’on commence à se demander si Torche ne serait pas arrivé à ce stade dans l'histoire d’un groupe où il faut tenter de se réinventer pour ne pas tomber dans l’auto-plagiat, le quartet de Miami nous sert là un cinquième album solide dans lequel on trouve d’excellents morceaux ("Infierno", "What Was", "Admission"…) mais parfois trop courts.

Néanmoins, si chacun a évidemment son identité, l’album souffre d'une ambivalence notable : à la fois linéaire (la faute à des parties vocales qui sonnent un peu à l'identique) et à la fois un peu trop versatile dans les ambiances : on passe de choses très dures à d’autres plus aériennes et vice versa, il aurait été plus agréable d’avoir quelque chose de plus « progressif » ("Changes Comes" après "Infierno" me paraît un choix artistique discutable).

 

On aime : pas de surprise, c’est un album de Torche, bien muddy à souhait, agréable à l’écoute et dont le style résolument sludge n'hésite pas à en taquiner d'autres (pop, rock...)

On n’aime pas : pas de surprise, c’est du Torche mais avec un arrière-goût de linéaire et l'impression que certains morceaux sont trop courts, d'aucuns diront un peu vite « torchés ».

photo de 8oris
le 08/08/2019

4 COMMENTAIRES

sepulturastaman

sepulturastaman le 08/08/2019 à 08:36:47

Pour la canicule rien de tel qu'un ptit Huata.

cglaume

cglaume le 08/08/2019 à 16:02:41

... ou à la rigueur "Boys boys boys" de Sabrina :D

ludwigretsch

ludwigretsch le 08/08/2019 à 17:04:16

Pas mal ce petit skeud, lourd et catchy à la fois, parfait pour l'été! From Here est tellement énorme...dommage qu'elle s'arrête au bout d'une minute trente!

sepulturastaman

sepulturastaman le 08/08/2019 à 17:35:34

Lapin je suis triste à l'idée que tu fasses parti de la team doudou, mais un jour tu comprendras pourquoi notre devise est "Équipe popotin über alles"

Moi cet été c'est plutôt Brutus (les bataves), Gold (Lapin nous trouverions tous gênant ce que tu as en tête, point roucasse tous ça), Huata, et la webradio estival fip metal (playlist courtaude mais Papy compatible avec un zeste de musicfearsatan dedans ), un p'tit Pontiak car leur stoner de la canopée est vraiment coolos ( https://pontiak.bandcamp.com/album/dialectic-of-ignorance je mets juste celui là partant du principe que les autres devraient vous causer)

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