Toundra - (I)

Chronique CD album (38:04)

chronique Toundra - (I)

Paré d’un Artwork vraiment remarquable, Toundra (I) est une réédition par Basement Apes du premier opus de ce jeune combo provenant de Madrid, qui était sorti la première fois en 2008 sous l’égide de DevilChild Records. Album passé à l’époque un peu inaperçu dans l’hexagone il faut le dire, mais beaucoup plus remarqué suite à cette réédition sans doute grâce à un suivi promotionnel plus soigné, mais pas seulement, puisque dans ce milieu de musique indépendante, seule la qualité prime sur les moyens parfois rudimentaires des labels gérant ces groupes alternatifs, et c’est bien le cas de Toundra et ses instrumentales torrentueuses.

 

Donc Toundra est un groupe instrumental, une batterie, une basse, un clavier, deux guitares, et nous voilà partis dans cet univers hydroponique et aride à la fois, où l’on se fait porter nonchalamment par ces longues mélodies monochromes, puis violemment tourmenter par ces sursauts imprévisibles mais prémédités, et ces montées intenses qui s’abattent sans crier gare, mais toujours dans une certaine mesure et jamais trop virulente, ce qui rend cet album très accessible et fascinant à la fois.

 

Emplis de mélodies lisses et dociles, manipulés par deux guitares accordées et entrelacées, ces sept titres nous captivent par leur intensité et leur façon de jouer avec cette dernière : tantôt légère, volatile et lancinante, s’éveille tout à coup une accélération de percussions et la mise en saturation des guitares annoncent une suite tumultueuse ou l’intensité atteint son apogée dans un rock incisif, charpenté et qui se transformera en une suite toujours en distorsion mais aux temps plus élancés, pour retomber crescendo sur une atmosphère calme et plus rassurante. Ceci est un peu le schéma de Bajamar, le premier titre de cet opus, titre qui signifie au passage morte eau, et fait à remarquer, c’est ce champs lexical de la nature : Toundra , et tous les titres de cet album qui sont soit en rapport avec la mer, l’espace, ou des phénomènes naturels, ajoutez à cela les quelques samples de vagues s’échouant sur une plage en ouverture dePleamar (Pleine Mer) et le décor est installé : serions nous cet iceberg solide et massif, mais voguant sans le moindre contrôle sur les flots d’une mer imprévisible à travers une nuit agitée? C’est ce que l’on peut ressentir pendant ce laps de temps reposant par la mélodicité de l’ensemble, mais tout de même excitant par ces montées sournoises grondantes et denses comme un orage un soir d'été.

 

Corrigez moi si je me trompe, mais à ma connaissance, rares sont les groupes d’origine ibérique choisissant d’évoluer dans des genres musicaux tel que le post rock ou le post Hardcore, loin de moi ces préjugés de ska ou autre cliché « reggaeton » mais c’est un simple constat, et à l’écoute de cet album, force est de reconnaître que les espagnols savent faire autre chose que du ska, à moins que nos cinq compères soient des suédois en exil ou en quête de chaleur, ce qui remettrait mon raisonnement en question ; Toundra est peut-être une exception dans le paysage musical hispanique, mais est une belle réussite, qui nous prouve qu'avec une musique simple techniquement et à l’approche assez conventionnelle, on peut, en dosant parcimonieusement chaque instrument et enchaînement, créer les ambiances les plus prenantes.

photo de Biflam
le 03/06/2010

4 COMMENTAIRES

deathlikesilence

deathlikesilence le 03/06/2010 à 17:01:09

Oui pas mal cette ptite galette...
Concernant l'artwork, le dernier Guns of Brixton porte la même pochette

kurton

kurton le 03/06/2010 à 17:12:37

C'est fou Struc/tures aussi a la même pochette!!!

Tookie

Tookie le 03/06/2010 à 20:30:59

Bossk avec III avait le même genre...

The Aurelio

The Aurelio le 03/06/2010 à 23:48:55

excellent disque... comme souvent chez Basement Apes

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