Tränenzeit - Horror Experience

Attention terrain glissant ! Houla, je soupçonne notre bien vénéré suprême de vouloir me faire une blague, genre un premier avril qui arriverait un 16 avril à 9h27 du matin. Ça ne vous saute peut-être pas aux yeux comme ça directement, mais l’humour est quand même souvent présent à la rédac, la bonne humeur.  On peut écouter des musiques extrêmes en core et en core, se délecter de riffs parfois vomitifs, headbanger sur des patterns extraterrestres  à s’en dévisser le crâne. Hurler avec les grizzlys, se répandre philosophiquement sur les noms de groupes les plus improbables et même leur trouver un sens, une histoire. On en reste pas moins, tous, bien élevés. Et donc un peu benêts aussi, parfois.

Comme vous le savez, le boss nous invite à remplir notre panier sans trop connaître les éléments qui vont le composer. Et de ci, de là, on y trouve parfois des albums de la trempe de Horror Experience, soit le premier effort complet d’un groupe qui démarre. Pour le coup, on retrouve des ex-Ode to Decay (Black Metal – 2007), des vrais aficionados des machines à riffs. Pour amener une touche plus gothique, le combo compte parmi ces membres Ominous au chant, et sur les photos, on devine qu’elle amène cette touche noire plus romantique. On a donc un groupe pétri d’influences du malin. Terrain glissant, je vous disais, Tränenzeit siginifie littéralement –durée d’arrosage- selon google translate. Mouais…

Bon, je savais dès le départ qu’on allait partir sur le terrain de la déconne. Soyons circonspect, plusieurs écoutes attentives en quelque heures… Entre 9h30 et 18h00 confortent cette impression que le groupe est là pour se marrer, faire du raffut, du live pour la sueur et les bières qui suivent. Horror Metal cela s’appelle. De Metal plutôt death, il en est question, de gothique aussi, l’imagerie. Le tout est mal foutu, une production inexistante, un mixage d’empereur  (manchot empereur, je précise) n’aide pas à renforcer des compositions comment dire… Bateaux… Enfin plutôt barques que yacht !

Donc indéniablement, ça a un côté sympa… Si l’on fait abstraction de toutes les erreurs et le chant particulièrement « difficile » d’Ominous.  Elle amène un tranchant clair dans les lignes de chant, mais comme elle est peu à l’aise, ça sonne faux. Les thématiques abordées sont… Heu… Sommaires. Les havrais ont mis de la bonne volonté et de la conviction pour défendre leur musique.  Le problème, c’est que nous ne sommes plus en 1983 et qu’à l’heure où n’importe quelle pisseuse peut faire sa Lady Gaga sur Garageband avec plus ou moins le même résultat, cette production ultra-cheap ne leur rend absolument pas service.  Pourquoi diable laisser le métronome dès l’intro du morceau, c’est l’un des effets des plus kitsch et dévalorisant qui soit, on entend plus ça depuis… Heu toujours.

Allez considérer ce disque comme la somme de ce qu’il ne faut pas faire… J’ai bien lu, il ne s’agit pas d’une démo (sic). On retire du lot « Für Immer » et « Dead Walk » soit, les compositions les plus solides, ça fait peu.

Eric D-Toorop

le 27/04/2011