Überband - Hamstrapped

Chronique Maxi-cd / EP (31:54)

chronique Überband - Hamstrapped

« Le Nawak, mon bon Monsieur, ça ne nourrit pas son homme. Et côté groupies, backstage, bah c’est pas non plus la folie. La disette, même, plutôt. Ça vous donnerait presque des envies de tout lâcher pour monter un boys band, ou aller kervieliser dans une salle de marchés. » C’est peut-être ce qu’ont fini par se dire les joyeux Californiens qui faisaient les marioles au sein de Überband. Parce que, semble-t-il, ceux-ci ont récemment mis la clé sous le proverbial paillasson. Et c’est bien dommage, parce que Hamstrapped, leur chant du cygne, est encore un peu meilleur que le Live In Poland dont on vous avait déjà dit tout plein de bien en ces pages. D'où l'idée de vous en causer plus avant aujourd'hui. Mais pas sans avoir préalablement sauté une ou deux lignes, histoire que vous ne perdiez pas un dixième à chaque œil en tentant de retrouver des fins de phrases au niveau de N+1e lignes perdues dans la masse.

 

Hammerstrapped, donc, est un « EP goodbye ». Un dernier tour de piste qui nous fait rager que l’aventure s’arrête ainsi dès le premier virage. Un testament facétieux mélangeant toujours plus de registres en une mixture toujours plus personnelle, et toujours plus homogène. Il aura fallu 15 titres – si l’on cumule l’album précédent et cet EP – pour que le groupe arrive à maturité. Et il est donc triste de se dire que ce beau fruit va dorénavant se contenter de pourrir sur pied…

 

Les amateurs aussi avisés que bien informés (écoute donc le Huggy à poils jaunes mon zami) entreront sur Hamstrapped via un « Oompapa » à pieds agiles déclinant ses paroles joyeusement débiles en modes chant scout Nawak, SF psyché, "Hariba La Cucaracha" et autres badaboumeries plus ou moins Primussiennes. L’aventure continue ensuite au sein d’un piano bar de western plein de toons niais, bar dont la porte du fond conduit à main gauche sur une complainte Blues Rock, et à main droite sur les néons d’un Hard Rock FM riche en synthé. Et puis, vu que toute cette agitation fatigue quand même un brin, « Slowly » prend le relais en proposant, pour se requinquer, une petite sieste à la cool, avant de repartir en zigzaguant du popotin à travers des tropiques aussi latins qu’accueillants, cette balade trouvant in fine sa conclusion dans le hamac de Mike Patton. Réveil au Zest Citron sur « Salmon Boots » pour un Doo-Wop façon Pow woW, mais dans une version autrement plus barrée. Le morceau glisse par la suite dans un merveilleux délire qui emmène 6:33 claquer des doigts dans un caveau de St Germain des Prés…. Miam! Et c’est alors que vous pensiez avoir écouté le meilleur morceau que déboule « Horse » qui, malgré un démarrage paresseux, propose une Fusion funky de la meilleure facture. D’autant que l’exercice ne néglige ni les élans les plus épiques du Metal à front dégagé, ni les joies du Gospel. Une pure merveille qui fera frétiller le plus difficile des fans de Mr Bungle! Le chapitre final prend quant à lui la forme d'un pied de nez inattendu lors duquel le groupe se cantonne soudain à un registre AC/DC pur et dur – quoique légèrement infusé dans le Blues-Rock, et traversé d’influences Led Zepiennes. En même temps, ils n’allaient quand même pas nous quitter là où on les attendait nos loustics!?!

 

Ah les rustres: c’est alors que j’allais leur déclarer définitivement ma flamme que les Übermen nous abandonnent, la passion naissante mais néanmoins torride qui s’annonçait entre nous n’ayant qu’à peine pu être consommée. Ah l’amour, quelle vacherie!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: encore un bon poil meilleur que Live In Poland, Hamstrapped est un « EP chant du cygne » qui nous fait amèrement regretter la fin de l’aventure Überband. Plus multiple et facétieuse que jamais, la Fusion barjot pratiquée par ces Américains est de celle qui parlera aux fans de City Weezle, Faith No More ou encore des espiègleries d’un Waltari.

photo de Cglaume
le 25/10/2017

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