Umläut - Umläut

Chronique CD album (37:19)

chronique Umläut - Umläut

« Je suis un personnage emblématique de la scène nawak metal. J’ai vécu la cultissime expérience Mr Bungle de l’intérieur, et depuis la fin de cette aventure trépidante, je traîne mes guêtres dans divers projets s’illustrant dans les musiques expérimentales, la fusion au sens large et le sourire en coin. J’ai également fait une courte apparition sur l’album Charlie de Melt-Banana. Je suis… Je suis…

**BouDouLouLOUUP!** (bruit de buzzer glougloutant crescendo)

- Mike Patton!

**MÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎMP!!** (sonnerie moqueuse sanctionnant une grosse lose )

- Eh non, désolé Huguette, mauvaise réponse!

**BouDouLouLOUUP!**

- Oui Micheline?

- Trey Spruance!

**MÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎÎMP!!** 

- Non plus. Vous êtes toutes 2 tombées dans notre piège, vicieux il est vrai. Il s’agit de Clinton "Bär" McKinnon, ex-saxophoniste attitré – et au-delà, multi-instrumentiste – de la bande des Bungle Angels… »

 

Il y avait de quoi se tromper, c'est sûr, Clinton n’étant pas celui qui aura le plus eu le cuir brûlé par les mégawatts des spotlights de la gloire, ses compères Mike et Trey ayant capté l’essentiel de l’attention du public. Et pourtant, Umläut semble bien être la preuve par 9 que Mr Bungle lui doit beaucoup (d'ailleurs, pour vous donner une idée: il a coécrit « Goodbye Sober Day »!). Mais commençons par le commencement en évoquant rapidement le parcours du bonhomme: après son aventure chez El Bunglito et un long détour par Secret Chiefs 3, Clinton s’acoquine un temps avec Dieselhed et Lakota. Puis, plus récemment, celui-ci fonde Umläut, formation dont la renommée n’a pour l'instant pas percé bien fort les frontières du Vieux Continent.

 

Pourtant, mazette, à l’instar de leurs compatriotes de Darth Vegas (mais qu’est-ce qu’il se passe en Australie? Flatstick, Toehider, The Senseless,BaK, One Step Beyond… On y boit du nawak cola ou bien?), Umläut pratique un déglingo metal dans la pure tradition Bunglienne. Sauf que, à l’image de leurs collègues du Côté obscur du casino, d’Estradasphere ou de Secret Chiefs 3, le groupe a décidé de concentrer une grosse partie de son énergie (7 morceaux sur 11) dans la composition de morceaux instrumentaux, proches de l’univers de la B.O., entre atmosphères féériques, ambiances horrifiques et touches barrées. Et le résultat est du même tonneau qualitatif que celui des références précédemment citées, le meilleur étant offert via – attention, sélection subjective en vue – un « The Horrible Things We Say » fourmillant, léger, joyeusement loufdingue et tranquillement optimiste, « Kitty Puppy » et son alliance de douceurs merveilleuses et de tension inquiétante, et le superbe « Living The Dream » où un clavecin et une clarinette (?) contribuent à poser des ambiances « Happy wonderland » lardées de pointes d’aridité westernienne.

 

Mais je dois quand même avouer que c’est le Umläut chantant qui emballe le plus mon rythme cardiaque. Ces intonations Pattonniennes, ces interventions cartoonesques façon "Bugs Bunny avec un bec-de-lièvre", ces placements vocaux savants et ces délires bienvenus – le tout idéalement chaussé de mélodies accrocheuses et d’une pluie de petites trouvailles: c’est le big panard! C’est d’ailleurs dans cette configuration que le groupe nous pond son tube intergalactique (ouais, carrément. De l’ambition petit, de l’ambition!) qui tutoie sans mal le meilleur de California: « Atlas Face ».

 

I want to welcome you to the rest of your LIIIIFE!

 

Ce refrain chanté par Mike Patton himself (nos zoziaux restent donc copains malgré le split) vous hantera pendant des semaines et des semaines. Du pur génie. D'ailleurs arrêtez donc de lire ce long pavé, et allez m’écouter le titre proposé dans le player en haut de la chronique…

 

Ça y est? La panard, hein?!! Et le plaisir reste intact écoute après écoute. C’est sûr qu’avec un tel morceau, pour les copains de la tracklist, c’est un peu raide. Mais pourtant, le plaisir ne s’arrête pas là. Ainsi « Dirty Dishes » est lui aussi tout particulièrement juteux, avec son mariage de tension groovy et de bain de soleil coolos. Puis si vous poussez jusqu’à « Work Truck », vous tomberez sur plus de 2 minutes de Zim-Boum-Tagada nawak alternant avec quelques frissons horror metal et de belles lignes d’un rock ensoleillé et relax. « Chill Pill » vous procurera quant à lui un dernier shoot de fêlure pattonienne (mais cette fois sans Mike), entre accès psychotiques à peu près contrôlés et parenthèses plus détendues… Un rêve de Bunglophile quoi!

 

Fans éplorés se lamentant sur les portes désormais closes de Bungleland, amateurs de B.O. et d’univers fantastiques et fantasques, ou tout simplement nostalgiques de l’époque où Faith No More faisait la loi: Umläut sera le nouveau rayon de soleil perçant les lourds nuages de votre traversée du désert musicale. Voilà un groupe qui, n'en doutons pas, va faire tréma-le (tout compte fait, non, je n'aurais pas dû finir la chro là-dessus... Rhââââ, l'incorrigible bouffon!)

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Umläut, ou la suite logique de la discographie de Mr Bungle, avec en prime un net penchant pour l'univers de la B.O. de film fantastico-merveilleux… Plus un tube incroyable: « Atlas Face », avec Mike Patton en personne.

photo de Cglaume
le 24/10/2012

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