Unchained - Chasing Shadows

Chronique CD album (40:32)

chronique Unchained - Chasing Shadows

Il n'est pas rare que le couple [nom de groupe, titre d’album] en révèle long sur la musique tapie au creux de la galette qu’on s’apprête à se faire couler dans les feuilles. En effet, pas besoin de fumer la pipe en compagnie du Dr Watson pour deviner ce que [Pulverized Cock, Orgasmic Emasculation], [Proud Metal Riders, Victory Anthems] ou [Spandex Love, Wet & Hot] proposent. Par contre, si l'on n'est pas mis au jus préalablement, pas facile de savoir à quoi s’attendre avec [Unchained, Chasing Shadows]… Un groupe de quinquas en pré-retraite proposant un Hard Blues musclé mariant Deep Purple (because « Chasing Shadows ») et Joe Cocker (« Unchain My Heart »)?

 

Pô du tout Patou! Le 2e album des Niçois d’Unchained tape plutôt dans le Brutal Sucre d’Orge Metal, autrement dit dans cet univers à la fois brûlant et sucré délimité en ses 4 coins cardinaux par les miradors Melodeath, Death[/Black] mélo, Heavy Death et Thrash/Death de velours. Alors certes non, Chasing Shadows ne cherche pas à innover… Mais plutôt à exceller dans ce domaine où il est vital 1) d’accrocher durablement l’oreille sans rappeler avec trop d’évidence les classiques du genre et 2) de taper fort pour ne pas attirer les quolibets tout en maintenant un niveau élevé de mélodicité pour ne pas perdre en route les fans du In Flames new School. Bref: bienvenue au Royaume de Grand Ecart-Land!  

 

Bon, je reconnais que la référence aux derniers agissements de la bande à Anders Fridén tient plus de la mauvaise vanne qu’autre chose, car Unchained n’a rien à voir avec l’excroissance « à mèche » qui a germé au bout de la branche 2000s du courant Melodeath. Le groupe sonne nettement plus « 90s », avec un Pierre qui assure des growls et des shrieks bien couillus, et des guitares qui savent resserrer méchamment les rangs quand vient le temps de faire tourner à plein régime les rotors d’un Apache lourdement armé en roquettes. Et les quelques fois où l’on surprend le groupe à rentrer les gros calibres, c’est qu’il s'apprête à dégainer un solo bien Rock’n’Roll (l’album en regorge!), ou qu’il s’accorde un moment « Napperon, bourdon et papillons »… Et après tout, Dark Tranquillity lui-même ne s’en privait pas!

 

Mais cessons de décrire, et « jugeons ». Premier constat: en quelques écoutes, Chasing Shadows s’installe dans nos oreilles avec le moelleux de charentaises de compèt’ s’adaptant naturellement à des arpions endoloris. On s’y sent tout de suite bien – pas forcément captivé, mais agréablement porté, et parfois vigoureusement secoué. OK, « Book of the Dead » peine à nous dilater la prunelle, et il est heureux que « Black As Your Soul » finisse en un magnifique feu d’artifice mélodique, sinon il ne serait resté dans notre mémoire qu’un morceau un peu trop plat et cliché. Mais les 8 autres compos ne laissent que peu de place à la critique. Parce qu’on sort de l’album avec cette agréable sensation de bien être qui suit un massage à la fois sensuel et vigoureux, plus quelques souvenirs précis plus particulièrement agréables. Comme ce monumental lâcher d’hélicos moshy à 1:55 sur « No Lessons Learned ». Comme cette tornade furieusement riffée qui secoue « The Great Disease » en son exact milieu. Et – surtout – comme les 2 tubes incontestables de l’album: « This Is Hell », mélodique et musclé, par ailleurs interprété en compagnie de Mick de No Return, et « Room 237 », ultime tuerie qui nous plonge avec malice et délectation dans l’univers tourmenté de l’Overlook.

 

... En quête de nouveautés métalliques à fort potentiel tostérono-endorphinien? Cessez de fouiller les bacs « Suède », « USA » et « Allemagne », et donnez sa chance à Unchained!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: au programme de Chasing Shadows c’est Death mélo, Melodeath, mélodies et Death musclé. Bref les cordes vocales rabotent, les guitares caressent en rafales comme en bouquets, ça meule et ça vernit… Pas besoin de se payer un aller-retour direction le riant pays des Krisprolls pour se caresser virilement les tympans: un tour sur la promenade des Anglais suffit désormais!

photo de Cglaume
le 10/08/2017

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