Use Of Procedure - Welcome

Groupe, ou plutôt trio, abrité par l'excellent label Rejuvenation (Do You Compute, Epileptic, Shub, Warsaw Was Raw, entre autres fleurons noise et pour faire court), Use Of Procedure, que je connaissais pas du tout (honte à moi) avant d'écrire cette chronique, et qui semble malheureusement ne plus être en activité actuellement (c'est une sacré perte, l'écoute me le prouve et vous le prouverait), signe avec ce "Welcome" un huit titres de rock sauvage complet, bien que très court, et captivant.

Influencés par des combos comme Fugazi, Shellac, Sloy, Jawbox, Burning Airlines, Smart Went Crazy, Q and not U, Kurt, et pour bien finir Mclusky, Leslie et les deux garçons reprennent à leur compte, en huit titres donc et à peine plus de quinze minutes, la spontanéité et les élans noise de ces groupes, ce que prouve d'emblée un "Enola Gay" saccadé aux deux voix associées, qui m'évoque le petit dernier des nimois de Shub, c'est dire sa valeur.

"Aahhhhhhhh" trace ensuite sa route droit devant lui et affiche la même fougue noise, alternant les rythmes avec brio, pour ensuite laisser la place à "M.O.T.H.", alerte et souterrain, sur lequel la dualité des voix apporte à nouveau un plus conséquent. De surcroît, c'est Jean-Pierre Bouquet (Bushmen, Burning Heads, vous faut-il d'autres exemples ?) qui se charge du son et honore le trio d'une production à la fois distincte et crade, qui lui sied parfaitement et rend hommage à sa musique non-policée.

Ici, on fonce pour soudainement "breaker" et on fait dans l'efficace, avec ce qu'il faut de maitrise et de bonnes idées, et l'ensemble sonne comme un tout indissociable, l'écoute d'un titre appelant à l'écoute du suivant et ainsi de suite tant ces morceaux s'imposent comme des modèles du style. "Bloody Gun", par exemple, n'ayant que peu d'équivalents dans le genre, si ce n'est peut-être au sein du label lui-même. Tout comme "No Control", aux chants hurlés dont on raffole, et ce "OH Yeah" lézardé par des grattes façon Sonic Youth (autre influence des parisiens) et noisy en diable, qui met un terme à ce disque flamboyant.

Superbe sortie donc, à l'image de tout ce que peut produire Greg et son estimable label, dont je compte d'ailleurs bien honorer les productions, dans un avenir proche, de quelques lignes et surtout d'écoutes intempestives.

Refuse to keep silent

le 29/11/2009