Utopianisti - Utopianisti II + Utopianisti meets Black Motor & Jon Ballantyne

Chronique CD album (1:18:48)

chronique Utopianisti - Utopianisti II + Utopianisti meets Black Motor & Jon Ballantyne

Comment en arrive-t-on à chroniquer un album de « Jazz Rock » dont la pochette semble avoir été fignolée avec les Crayola de la petite Lola, 8 ans, quand on est fan de Whourkr, Cephalectomy et Impaled Nazarene, mmmh? ‘z’avez 20 minutes… Des menaces de mort? Non. Un pari perdu? Non plus. La découverte d’une nouvelle substance fortement psychoactive? Du tout. Une schizophrénie profonde couplée à des goûts douteux? Dites donc: la finesse psychologique de Monsieur n’a d’égale que sa muflerie… ‘spèce de gougnafier! Quoique. Il est vrai qu’un amour immodéré pour le Nawak Metal m’entraîne parfois en de drôles de contrées. Car à vrai dire, c’est la recherche un peu désespérée non pas de Susan, mais d’un disciple de Diablo Swing Orchestra qui m’a ainsi conduit en Finlande, dans ce club de Jazz que n’aurait pas forcément renié Michel Jonasz.

 

Bref, nous sommes ici en plein dans l’exemple typique des désagréments que peut causer ce genre d'exaltation inconsidérée qui pousse le drogué en situation de manque à accorder sa confiance au premier fournisseur de réconfort venu.

 

Pour ma défense, il faut avouer que les cuivres enjoués, la gratte’n’roll, et plus généralement l’attitude badaboumesque du swing tribal de « Mekonium Fist » a de quoi prêter à confusion. C’est que ça tape du pied, ça claque des doigts, ça pétille des enceintes sur ce titre qui aurait tout à fait pu, s’il avait été un peu plus agrémenté de chant, finir sur l’un des 3 premiers albums des Suédois foldingos. Et puis le duo de chanteur et –teuse lyriques cramés du bulbe qui crient au vautour sur « The Vultures Were Hungry » s'impose comme la confirmation au-delà de laquelle il peut sembler inutile d’aller pour se persuader que l’on tient bien là les dignes héritiers de l’orchestre diaboliquement sexy. D’autant que la guitare électrique que l’on entend sur ces 2 titres aguicheurs ne joue pas qu’un obscur second rôle.

 

... Sauf que là, on frôle méchamment la publicité mensongère!

 

Car de Metal il n’est point question. Mais même sans aller jusqu’à critiquer cet album pour ce qu’il n’est point, contentons-nous de rouspéter sur ce qu’il est. Car quand on s’affiche comme un groupe (… ou plutôt un one-man-band entouré de PLEIN de monde) de Progressif / Jazz Rock / Avant-Garde, le public visé n’a nullement envie de se taper ces looooongues somnolences jazzeuses intitulées « Too Many Eyeholes », « Derelicts in Space » ou « The Sundays of Love And Peace ». Bordel c’est que j’ai failli mourir d’une hémorragie auriculaire après que mes oreilles aient choisi de s’automutiler pour protester contre cet injuste châtiment! Imaginez: vous passez un après-midi à digérer des haricots vapeur entouré d’un car de jeunes retraités villiéristes devant un set « Jazz petits fours » inodore donné en marge du Tournoi de Petits Chevaux de Notre Dame des Pets Veloutés...

 

L’HORREUR!

 

Bon, c’est vrai que ces morceaux font en fait partie de l’EP Utopianisti Meets Black Motor & Jon Ballantyne, galette composée en 2 temps 3 mouvements autour de – j’en suis sûr – longues impro’ typiques du genre. Et que celui-ci ne constitue pas l’essentiel du CD ici étudié, mais seulement un bonus à Utopianisti II  dont le nom vous en apprend plus long sur sa nature que tout le blabla du monde.

 

Sur le Utapianisti II en question, donc, les paysages sont quand même plus sympas. Car en dehors des 2 titres plus ou moins estampillés Diablo Swing Orchestra dont je vous parlais plus tôt, on y trouve également le sympathique « Kynttilöitäkin vain yksi » qui fait dans la douce Nawakerie plus ou moins Klezmer, évoquant pour l'occasion The Barons Of Tang. Il s’y trouve également un « Bisphenol A » mariant sonorités 8bit et cuivres mariachisant au sein d’un morceau improbable évoquant un Pryapisme assagi, ou un Tub Ring instrumental. « Spanking Time » offre quant à lui un bon petit épisode de Croonin’ Funky Rock cuivré qu’on aurait tout à fait pu imaginer sur une playlist de That Handsome Devil. Même ce « Mechanoid Makeout Music », qui fait pourtant partie du funeste EP évoqué plus haut, arrive à séduire de par sa dynamique judicieusement dégingandée, qu’on pourrait presque croire à du Sleepytime Gorilla Museum. Du coup vous voyez bien que, malgré la portion salement congrue réservée à tout ce qui se rattache de près ou de loin au Metal, l’objet a de quoi faire de l’œil à l’amateur de Nawak et d'autres incongruités musicales!

 

Si seulement tout ça n'avait pas été dilué dans de telles quantités de jazzeries anesthésiantes et autres impros snobinardes pour solistes chloroformés se masturbant dans la soie… C’est ce terrible travers, donc, allié au manque de gros son et à un final de bric et de broc (« U.L.J.C. »), qui vaut à Utapianisti II cette note de cancre. Cet aveux vous laisse par contre entendre que les abonnés au Jazz Festival de Montreux / Antibes, tout comme les ceusses dont l’esprit est plus ouvert et les attentes moins ciblées prendront un gros panard à l’écoute de cet album. Sans compter que sans Utopianisti Meets Black Motor & Jon Ballantyne, la galette aura bien accédé à un 7, voire à un 7,5 amplement mérité.

 

… Et sinon quelqu’un connaîtrait-il un succédané à Diablo Swing Orchestra pour patienter sereinement en attendant leur 4e album?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: TRES Jazz et pas du tout Metal (... autant pour mes attentes erronées), le 2e album de Utopianisti propose tout de même pas mal de bonnes choses qui pourront évoquer tour à tour Diablo Swing Orchestra, Tub Ring, That Handsome Devil ou encore The Barons Of Tang. Dommage qu’une grosse partie de l’album sombre dans la somnolence jazzeuse la plus informe…

photo de Cglaume
le 21/01/2017

2 COMMENTAIRES

papy_cyril

papy_cyril le 21/01/2017 à 16:30:34

c'est ça aussi de vouloir chroniquer dès qu'il y a un lapin sur la pochette (Oh un renard !)

cglaume

cglaume le 22/01/2017 à 00:16:42

Comme on dit "Le Lapin Metal, la zicmu la plus géniale". Par contre "Lapin sur la pochette, oreilles point à la fête"

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