Vitor Hublot - Brassens selon Vitor Hublot

Chronique CD album (30)

chronique Vitor Hublot - Brassens selon Vitor Hublot

Aujourd’hui petit jeu, vous allez participer à la chronique dont vous êtes le héros ! Le principe : suivant les indices que je vais vous donner vous allez vous référer à la ligne qui correspond à vos attentes. Pour les notes habituelles, rassurez-vous, chaque point de vue sera pris en compte.

 

Dans ce disque, on y cause de Georges Brassens sous forme de reprises ou d’adaptions libres de ces titres. Pêle-mêle on y trouve de l’électro minimaliste, des textes forts (qui parfois sentent aussi un peu forts), un chroniqueur mondain Gilles Verlant, le vrai créateur de « ça plane pour moi » Lou Deprijk, une ancienne égérie Jill Caplan, une comédienne Isabelle Wéry, l’auteur de Banana Split Jacques Duvall et des graphistes Thierry Mondelaers, Jean-louis Sbille ; enfin un des guitaristes les plus influents de rock bruyant de ces 25 dernières années Pierre Vervloesem. Tout ce beau monde accompagne Guy Clerbois – Vitor Hublot – musicien-performer en activité depuis bientôt 30 ans.

Si vous êtes intrigués, lire la chronique A. Si vous êtes déjà conquis par la présentation, lire la chronique B. Si vous êtes –contre- lire la chronique C. Si vous êtes impassibles, ne lisez pas.

 

Chronique A. Sur papier, cet exercice a tout pour se vautrer en beauté. Il est présomptueux de réunir des –vieilles- gloires autour de l’œuvre du controversé Brassens et vouloir espérer en faire une œuvre cohérente qui a quelque chose à nous dire. Pour le fond, c’est assez simple, si on aime les textes de Brassens, on les retrouve sans coups férir. Pour la forme, c’est un peu plus délicat. L’électro-foutraque de Vitor Hublot montre assez vite ses limites. « Le Gorille » est même carrément défiguré par l’habillage pouet-pouet de boîtes à musiques que l’on offre aux enfants.  De même, cette trompette lasse vite plutôt qu’elle ne soutient le morceau. D’ailleurs les mêmes cuivres ont tendance à déborder systématiquement sur les instrus minimalistes assez bien pensées. L’ensemble est précipité en 30 minutes tapantes. Jill Caplan a décidemment un grain de voix bien particulier qui « sensualise » chaque mot qu’elle prononce. La musique – minimaliste- tiens en bout de course la route, mais elle aurait méritée un plus ample développement. On retient le flow érudit de Gilles Verlant sur « le temps ne fait rien à l’affaire ». 7/10 pour l’originalité et le contre-pied idéal à la production « variété » actuelle.

 

Chronique B.  Plaisir non feint de réécouter l’un des auteurs français des plus incisifs. Quelle force dans le texte. La puissance des mots et leur double sens en font un régal sans pareil. On en sort instruit. Textes toujours actuels, d’ailleurs. Pour une telle œuvre, il fallait bien un orfèvre en matière de musique, un performer, un artiste qui lui aussi développe un monde intemporel qui triture à merveilles les sons en leur apportant du sens.  Vitor Hublot est un iconoclaste qui sort des disques depuis 1983 à ranger aux côtés des œuvres des Residents.  Une sorte de non-rock qui touche à tout dans un registre toujours minimaliste même si les cuivres (vrais et faux) et les guitares ont chaque fois une place bien définie. Autour de ce projet, il réunit le regretté Jeff Bodart, sa version de « La mauvaise réputation » dérape sur une bossa accélérée du meilleure effet.  Jill Caplan a décidemment un grain de voix bien particulier qui « sensualise » chaque mot qu’elle prononce, elle magnifie « Brave Margot ». Gilles Verlant, développe « Le temps ne fait à l’affaire » sur un habillage quasi psyché-core. Incroyable rencontre entre LA voix des chroniqueurs et la forme la plus jusqu’au-boutiste de la musique-machine. Le graphiste-musicien Thierry Mondelaers dynamite littéralement « Marinette » sur un beat electro/ punkoïde entêtant.  Jacques Duvall habille « Rien à jeter » d’une morgue retenue pour un blues-electro crépusculaire et justifie à lui seul la découverte de ce disque rock libre, hors-norme et tout bonnement génial. 9,5/10

 

Chronique C. Alors là, n’importe quoi ! Il ne suffit pas d’être un mégalomane mélomane, un chouias reconnu qui triture la chose electro depuis presque 30 ans pour imaginer pouvoir rendre un hommage sensé à un monstre de la chanson française comme Georges Brassens.  Alors oui, c’est rigolard comme peuvent l’être les retrouvailles entre bande de potes. C’est un peu neuneu aussi, genre blague de fin de soirée à 4h du matin. C’est surtout lourdaud, parce que les sons ramenés le sont avec un grappin, pris au hasard dans la grande bande-son mondiale. Un gigantesque fourre-tout souvent inaudible qui dure quand même une demi-heure. Seule Jill Caplan a décidemment un grain de voix bien particulier qui « sensualise » chaque mot qu’elle prononce, elle magnifie « Brave Margot ».  2,5/10

 

Guy Clerbois est tailleur de pierre dans la vie civile, sous son alter-égo Vitor Hublot, il a réalisé, produit et diffusé 13 albums depuis 1983. Tous trempés dans de l’electro  tantôt froide, glaciale, tantôt chaloupée mais toujours incisive. D’aucuns se risqueront à évoquer l’EBM chère à Front 242 par exemple. Raccourci facile, il est belge. Tout cela vient de là.

photo de Eric D-Toorop
le 29/01/2011

5 COMMENTAIRES

eric2

eric2 le 29/01/2011 à 18:03:47

excellent article, bien vu et original ...
bon, j'ai lu les 3 chroniques, c'est grave docteur ?

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 29/01/2011 à 19:06:19

(merci) ^^

... en même temps, je les ai écrites.. les trois !
héhé

Vitor H.

Vitor H. le 29/01/2011 à 19:33:32

bien, première chose... j'ai arrêté la musique 20 ans donc, pas si vieux que ça :) et surtout pas blasé mais une énergie, une envie très forte de créer. 13 albums??? je n'en ai que 3 et 1 maxi... je suis prêt à acheter le 9 autres si jamais :) En ce qui concerne les potes... j'ai rencontré la plupart que depuis 2009... et ne sont pas venus pour moi mais surtout pour Brassens. fantastique la B :)))

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 30/01/2011 à 12:29:49

Salut Vitor,

J'ai simplement parcouru la discographie sur ton site. ;-)

J'ai bien lu des compils et tout ça... je considère cela comme des sorties. J'aurais pu préciser les dates de sorties (voir sur la page groupe). Par contre, je ne savais pas que tu avais arrêté. J'imaginais bien que tu continuais dans ton coin.
J'ai bien l'impression d'entendre parler de Vitor Hublot depuis oulà 20 ans ;-)
Quoi !? t'es pas ami avec le rock belge ? héhé
Merci pour tes éclaircissements. Bonne continuation.

Vitor

Vitor le 30/01/2011 à 23:22:57

ben en fait, quand tu arrêtes 20 ans... et je découvre certaines choses maintenant, je ne savais pas que j'étais autant estimé par exemple, beaucoup ont adorés "la p'tite gayole" et je l'ignorais. Mais ce temps m'a donné une pêche d'enfer alors que la plupart sont blasés, voir découragés... et cette reconnaissance ne fait qu'amplifier mon besoin :)

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