Wiegedood - There's Always Blood At the End of the Road

Chronique CD album (44:30)

chronique Wiegedood - There's Always Blood At the End of the Road

Amenra, Oathbreaker, Wolvennest, Ande, Hessian, Dehn Sora, Brutus, Living Gate, Alkerdeel, … Cela fait quelques temps déjà que le (Black) Metal belge, par sa hargne et son talent décomplexés, son énergie décalée et ses performances habitées, me met les poils. De plus en plus d’ailleurs, au même titre que son prolifique voisin batave. Or, certains de ces groupes fraichement cités comprennent justement les membres du trio qui forment depuis 2014 Wiegedood. Voilà une belle manière d’être alléché dites donc ! Déjà auteur d’une triple déclinaison de De Doden Hebben Het Goed (2015, 2017, 2018) et d’un live album suite à un passage au Roadburn 2018, Wiegedood nous est revenu début 2022 avec There's Always Blood at the End of the Road, toujours poussé aux miches par Century Media, la grosse écurie.

 

Le biais le plus efficient pour rentrer dans ce Black Metal oppressant de bout en bout, pour anticiper, mentaliser la grosse buterie que vous allez prendre dans la face, est de se coltiner le clip extraordinaire de son premier morceau "FN SCAR 16". Pourquoi en effet seule votre ouïe devrait-elle être prise d’assaut ? Et votre vue, alors ?!? « Viewer discretion is not advised » ! À l’image de cette nuée de « cafards cosmiques » post-apo, vous serez submergé par un tourbillon psyché, ultra-violent et surcadencé qui pour sûr créera une pelletée d’épileptiques, misophones et photosensibles. Une musique hypnotisante et terrifiante à la fois qui mettra vos émotions positives au ban…

 

Wiegedood nous laisse reprendre notre souffle qu’une fois passées les 80 secondes de "And in Old Salamano’s Room, the Dog Whimpered Softly", titre qui transporte l’auditeur déjà déstabilisé vers des contrées étranges, une musique plus lente, plus rampante, où le skriek laisse place à des complaintes particulièrement dérangeantes.

 

L’entame "Noblesse oblige richesse oblige" polit le Black Metal de ces Belges d’un Sludge à la RLHT qui dénote quelque peu de l’ensemble. Et la sensibilité perceptible au tout début de la 3e minute ne résiste pas longtemps. Et pour cause : le maelstrom rythmique finit peu à peu par l’emporter, implacable, condamnant l’homme à demeurer prisonnier de ses cauchemars, à devenir fou.

 

Cette voix maudite, qui en effraiera (agacera ?) d’aucuns, anime le trippant "Until It Is Not", tout comme l’intégralité des 44 minutes et des 9 titres de ceThere's Always Blood at the End of the Road. Les larmes, le sang, la sueur, la crasse, tout suinte de ce Black Metal inconfortable. Cette plaque saura pourtant vous offrir quelques moments plus planants, voire plus lumineux sur "Now Will Always Be", où l’on doit signaler l’insertion de larges segments de chant diphonique, assez pur (on les retrouve sur l'outro)…

 

…Contrairement à l’interlude "Wade" et ses deux minutes faussement bâclées (la guitare claque bizarre) ou au dernier tiers de "Nuages" qui est – tout comme son clip – complètement barré ! Vous dites « génance » ? Nope, moi je dis absolue « kiffance ». Et ce ne sont pas les deux derniers jets fulgurants "Theft and Begging" et "Carousel" qui me détacheront de la rédaction d’une chro au contenu plus que laudatif, à la mesure de l’extrémité exacerbée, expérimentée par ces Belges… Bien au contraire !

photo de Seisachtheion
le 21/04/2022

4 COMMENTAIRES

Moland

Moland le 21/04/2022 à 12:04:16

Ça a le mérite d'annoncer la couleur. Un des albums qui restera dans le top de fin d'année. 

Tookie

Tookie le 21/04/2022 à 12:16:02

Une expérience...intense !

Pingouins

Pingouins le 21/04/2022 à 13:51:01

Ah j'avais vu passer et je n'ai pas encore pris le temps d'écouter, mais ta chronique donne envie !

Seisachtheion

Seisachtheion le 24/04/2022 à 08:12:15

Bvoui Moland #top2022 pour sûr !

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