With The Dead - Love From With The Dead

Chronique CD album (66:06)

chronique With The Dead - Love From With The Dead

La première écoute questionne quant au besoin d’avoir fait un deuxième album, à savoir si le premier en « one shot full of hate » qu’il était, n’aurait pas suffi. Cette première écoute était sur un mini lecteur mobile, c’est pour cela. À la deuxième, plus attentionnée, on se rend compte que maintenant, c’est du sérieux. With The Dead chapitre 2. Avec Mark Greening (ex Electric Wizard/Ramesses) à nouveau mis dehors (ex-With The Dead). Lee Dorian au chant (Cathedral/Rise Above Records) et Tim Bagshaw à la guitare (ex-Electric Wizard/Ramesses/Serpentine Path) sont maintenant accompagnés d’Alex Thomas à la batterie (ex-Bolt Thrower, 1997-2000, la période Mercenary, et batteur de sessions ou de tournées pour Badly Drown Boy, Bat For Lashes, John Cale…) et Leo Smee à la basse (Cathedral).

 

Oui le disque est moins immédiat que le premier. Plus que moins. Il n’y a en fait pas comparaison. À part le riff d’intro de "Egyptian Tomb" qui fait tendre l’oreille, le reste n’est que décombres. Et fosses. Et fossés. Et catacombes. Des ruines. Des cailloux cassés éparpillés. Des terres cramées sous un soleil éteint. Sur des étendues infiniment embrumées. Qui défilent lentement. On n’y voit donc pas très clair au début. Et l’album rampe de la même façon du début à la fin. Par contre, si on y voit rien d’entrée, les frissons n’attendent pas pour se faire ressentir. Le son n’est plus exactement le même, la distorsion - principalement de la guitare et de la basse - est maintenant en version « méga-XXL-family edition-triple gold award achievement ». L’exécution, plus lente que sur le premier, appuie le sentiment. Le tout légèrement moins crade, mais plus tranchant. Et l’ambiance. L’ambiance, poisseuse. Qui fait tomber les couleurs des murs du salon. Et grésiller le globe de l’ampoule. Pour mieux laisser se profiler les ombres. Et Lee, en grand bâtisseur de la destruction, répand les ordres à ses troupes.

 

Fini la compétition avec Electric Wizard, With The Dead a pressé le bouton « ultra doom ». Et qui dit « ultra doom », dit « attention ». « Attention », car oui il en faut de l’attention pour voir ce qu’il s’y passe dans ce genre de musique. « Attention », oui attention pour le groupe, car la pratique de l’« ultra doom » est périlleuse. C’est effet « quitte ou doom » pour l’auditeur. La porte de la niche est ouverte avec ce deuxième album qui s’enfonce vers les puristes. Presque Monarch, presque Corrupted. Par exemple. Et donc pendant 7 morceaux on ne sait pas trop ce qu’il se passe (sauf pour les disciples de l’extrême et ceux qui n’ont écouté qu’une seule K7 - de n’importe quel genre - des millions de fois durant). Si on ne regarde pas le compteur, pas de lumière au bout du tunnel, pas de sortie à l’horizon. Juste l’urgence d’enlever les 2-3 trucs que l’on avait posé sur les enceintes, parce qu’ils sont en train de tomber. Retenir sa respiration. Reprendre son souffle. Il faut l’avaler. Bienvenue en agonie, « land of the dead ». Et les écoutes suivantes permettront, avec bonheur, de davantage découvrir son étendue.

 

Cathedral, pardon, je voulais dire With The Dead, a fait fort. Ils auraient pu s’encroûter dans un « style » rythmé assez identifié, à la place ils ont bâti un territoire bien plus rude et difficile d’accès pour y semer haine, malheur et maladie. Fini la cour de récré, bienvenue dans la réalité.

photo de R.Savary
le 12/10/2017

1 COMMENTAIRE

gulo gulo

gulo gulo le 12/10/2017 à 09:22:45

Tart'ans ta gueuule.

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