Zmey Gorynich - Malafya

Chronique Maxi-cd / EP (28:53)

chronique Zmey Gorynich - Malafya

Si vous avez le malheur de croiser le chemin de Zmey Gorynich sur Metal Archives, vous verrez associé à son patronyme le genre « Folk Metal / Deathcore ». Du coup si vous prenez vos jambes à votre cou sans demander votre reste, on ne pourra pas vous en vouloir. M'enfin ça serait quand même sacrément ballot. Car cette étiquette rend particulièrement mal compte de l'enthousiasme brutalement pétillant qui caractérise la musique de ces Russes. En fait, pour saisir en une minute chrono l’essence même de ce groupe, celle qui fait rugir ses soupapes, le mieux est de s’envoyer la courte intro « Welcome To Mother Russia »: on y entend les doux bruissements d'une nature verdoyante – au sein de laquelle s'impatiente un soiffard de moustique –, une mandoline et un flutiau médiévalo-folkloriques – manifestement hyper pressés de passer la ligne d’arrivée –, ainsi que des saccades monumentales à mi-chemin entre Decapitated et le Djent, celles-ci s’encaoutchoussifiant progressivement pour finir dans la mosherie la plus grasse et les grincements les plus irritants.

 

...Il y a donc manifestement anguille zarbouille sous cette roche métallique!

 

Et c’est pas rien de le dire, comme dirait Mickey 3D. D’ailleurs il va falloir que tu respires, petit, parce que sur « Морозобой », ça rue sévère dans les brancards! Accueilli sur du blast à fond les ballons et des guitares qu’on pourrait croire un temps issues d’un maelstrom Black Metal, on n’entend pas moins de l’accordéon jaillir de tout ce raffut. Du coup on se dit: « Mouais, du Folk Metal version paint corpses. Pas boulversifiant d’originalité non plus… ». C’est alors qu’on se prend dans le groin un retour de volée façon Impaled Nazarene, tout furieux et tout crotté. Puis, vu l’allure sautillante Youpla-Humppa que prend la suite des évènements, on comprend qu’on se trouve en fait plongé dans l'univers de géniaux affreux jojos de la trempe de Trollfest. Mais les certitudes n’étant jamais les bienvenues chez Zmey Gorynich, la chose repart vite dans de la télégraphie Djent en support d’un solo façon Shred-les-cheveux-au-vent. Et la course Trollfestienne de finir sur la plus grumeleuse des moshparts de mémoire de fan de Slam Death (… on dira ça plutôt que Deathcore, la comparaison étant moins péjorative).

 

« ‘de dieu: il s’est passé quoi là, à l’instant? »

 

C’est qu’on se retrouve tout ébouriffé, limite incrédule après s’être fait secouer si fort par les bretelles! Pas un point stable où s’accrocher pour ne pas se faire emporter par cette violente bourrasque de binious, de blasts, de binouzes et de bzoïng! Et le mieux c’est que la suite va confirmer ce putain d’effet Kiss Cool qui rafraîchit notre paysage métallique comme le plus joyeux des blizzards sibériens. Car les 4 morceaux qui suivent confirment que Zmey Gorynich a découvert la formule magique pour pondre des tubes improbables en piochant aussi bien dans le metal le plus extrême, le Folk slave le plus Kalinkesque et le Metal moderne le plus sévèrement moshy. On a l'impression que ce sont Trollfest, Impaled Nazarene, Dirty Shirt et Russkaja qui se trouvent ici sévèrement encouillifiés et alliés sous la bannière d’un Folk Nawak Metal bourrin hyper accrocheur. Nawak, oui, car plein de surprises loufoques et inattendues, comme ces Lalalaï Orphaned Landiens sur « Айнанэ », ou cette partie House / Techno cheap à la fin de « Борода ». Et ça fonctionne tudieu!

 

Sauf qu'il s’avère que Malafya n'est en fait qu'un EP. Du coup, après 6 titres complètement géniaux et bel et bien nouveaux, l'auditeur doit se contenter de 2 titres « simplement » très bons. Dont une reprise incroyable du « Can You Feel My Heart » de Bring Me The Horizon – qui devient du coup beaucoup plus écoutable, quoique pas tout à fait aussi tubesque que les autres morceaux des Russes – ainsi qu’une version « Hip-Hop » de « Ой, лёли-лёли! » qui rappelle les zazous bosniaques de Dubioza Kolektiv.

 

Vous me voyez venir: Zmey Gorynich est mon tout dernier BIG coup de cœur. A un poil près il a failli faire de l’ombre au dernier Troldhaugen, c’est dire… Du coup vous n’avez aucune excuse valable pour ne pas vous repeindre l’intérieur des oreilles au "rouge bortch" en dégustant ce délicieux caviar métallique. En espérant qu’après cet EP-zakouski, le plat de résistance longue durée sera à la hauteur!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: vous prenez Trollfest, Impaled Nazarene, Dirty Shirt et Russkaja. Vous les frottez vivement les uns aux autres en les saupoudrant de Djent et de grosses mosh parts façon Slam Death. Vous arrosez de généreuses louches de Nawak, et au bout de 8 titres vous sortez du four le plus époustouflant et festif des EP de Folk Metal extrême barré.

photo de Cglaume
le 27/11/2017

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/11/2017 à 17:35:32

Incrédule je suis pour l'instant. J'ai l'impression d'être en fête Med, au bar VIP de l'organisation, vers 1h du mat', quand il est temps de rentrer à la tente avec 15 grammes car le lendemain c'est Gruau d'avoine à 7h et défilé de 5 000 pélos ignares à 8h devant le râtelier d'arme. Voyez le genre quoi...

cglaume

cglaume le 27/11/2017 à 18:19:49

C'est bien résumé:D

Margoth

Margoth le 04/12/2017 à 20:01:39

Ah mais cet album ! Et comment ça doit être foutraque en live :D

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