Zmey Gorynich - Mother Russia

Chronique CD album (51:50)

chronique Zmey Gorynich - Mother Russia

On essaie, promis. Mais on n’arrive pas systématiquement à être sur les bons coups dès que ceux-ci sont mis en orbite sur la toile. Vous le savez, l’offre musicale est pléthorique, notre méthode de détection des pépites pifométrique, l’objectif d’exhaustivité n’étant dès lors plus que théorique. D’où l’absence dans mon Top 2016 de l’EP Malafya. Pas que celui-ci n’aurait pas mérité d’y figurer – oh que si –, mais l’objet n’a atterri sur mon tarmac auriculaire que l’année d’après.

L’erreur ne sera pas renouvelée avec Mother Russia, premier album que Zmey Gorynich a sorti alors que vous enfourniez tongs et strings dans vos valises à destination des ZEP (zones d’ensablement prioritaires) de bord de mer.

 

Zmey Gorynich, vous resituez? On vous en parlait comme d’un prodigieux croisement entre Trollfest, Dirty Shirt, Russkaja et Impaled Nazarene. Hé bien la donne n’a pas foncièrement changé, loin de là – faut dire que 5 des 8 morceaux de l’EP se retrouvent sur cet acte de naissance longue durée. Tout juste la présence peut-être un peu plus marquée de Rys – la miss délurée qui partage le micro avec l’ours Mityay – amène-t-elle son lot supplémentaire de références, comme Sva Da Ra (sur les planeries etho-modernes de « Гой-Еси Ты Русь Родная! »), Diablo Swing Orchestra (quand elle s’adonne à des poussées folklo-lyriques, cf. « Деда-Тетеря »), ou plus évident encore du fait du taux élevé de nawakeries: Kontrust.

 

Je ne vais pas vous refaire la description détaillée du style pratiqué par le groupe: celle-ci – ainsi que le tour des 5 titres évoqués plus haut – a déjà été effectuée dans la chronique de Malafya. Attardons-nous plutôt sur les nombreuses nouveautés de cette cuvée 2018. Si l’EP nous accueillait sur un bourdonnement d’abeille suivi de saccades labourant profond la toundra locale, l’album conserve l’approche « champêtre » mais remplace le BzzZzz de Maya par des Cuicuis printaniers, un Brôarmgl sanglier et les bruyants Coucous d’un couple de paysans à sabots qui ne devrait pas tarder à faire des gaudrioles dans la meule de foin. Puis, surprise: quand démarre « Гой-Еси Ты Русь Родная! », ce sont des orchestrations emphatiques qui drapent la moderne métronomie rythmique pratiquée par nos amis russes. Le titre n’abandonne pas la bile ImpNazienne ni le tranchant Djent, mais mise quand même un peu plus qu'auparavant sur la dimension tradi’, l’accordéon, les orchestrations au clavier, les chœurs slaves et les vastes panoramas atmosphériques – pour un résultat tout à fait concluant! « Деда-Тетеря » démarre quant à lui sur des sentiers purement Russkajiens, en jouant par la suite fortement sur la corde des contrastes qui claquent via des mosh parts brutaaaaales particulièrement salées. « Сорочинская Ярмарка » marie cornemuse (??? Hé oui) et déferlante de blasts, sans jamais relâcher la pression, en mode « Kontrust sous acide ». « Змѣй Горынычъ » continue sans aucun manque au contrat de confiance jusqu’à « Колобокъ », dont la spécificité est d’intégrer un riff purement Melodeath et un refrain au clavier particulièrement entraînant (ah non: ça ce n’est pas une spécificité).

 

Dernière création inédite et premier faux pas, « Странствiя Рукоблуда и брата его Малафѣя » est un peu trop fait de bric et de broc pour convaincre, surtout dans sa position de voiture-balais. Plus sombre, recélant des passages plus nettement typés Black, le morceau est un peu trop décousu, et donc forcément un poil en-dessous de ce que l’on attendait. C’est un peu trop sérieux et manque de joyeux Yodleïïïï quoi. M’enfin rien de vraiment grave non plus. D’autant qu’en guise de bonus le groupe adapte le « Princess of Egypt » de E-Type (reprise parfaitement logique quand on a en tête le passage Eurodance de « Борода ») ainsi que le « Sonne » de Rammstein.

51 minutes de truculence festive et de RRR roulés sur fond de double pédale, qui songerait à se plaindre?

 

Si l’on excepte le mi-figue mi-kremlin « Странствiя Рукоблуда и брата его Малафѣя », ce passage de Zmey Gorynich au format long est une franche réussite. Toujours à l’aise dans les mélanges aussi improbables qu’imparables entre slaveries complètement barrées et excès Extreme metal flirtant parfois avec le caricatural (cf. les trépidations Electro-Whourkriennes dans lesquelles la mosh part Deathcore de « Айнанэ » se prend les pieds), les Russes confirment largement le coup de cœur qu’on avait eu pour eux il y a un an de ça. Espérons à présent que nos amis réussissent à devenir des « Super Tsars » (bah quoi?) … Et pas uniquement dans leur pays, qu’on puisse nous aussi les applaudir en vrai!

 

Pour Zmey Gorynich, hip-hip-hip… Oural!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: aussi frappadingue et efficace sur format long que sur son précédent EP, Zmey Gorynich réussit à placer son mélange détonnant et moderne de Russkaja, Trollfest et Kontrust directement dans mon Top 2018. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup…

photo de Cglaume
le 11/10/2018

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/10/2018 à 10:14:57

Oh oh oh (intéressé)

Dams

Dams le 11/10/2018 à 16:49:46

Le folklore-nawak, c'est définitivement pas mon truc. Mais, j'apprécie qu'il existe ce genre musical et je transfère ça autour de moi, je sais que ça va plaire à certain(e)s.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 11/10/2018 à 17:59:46

TROLLFEST et DIRTY SHIRT: c'est de la balle !!

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