HELLFEST 2011 - Le week-end de Cglaume

HELLFEST 2011 Le week-end de Cglaume (dossier)
 

 

Hellfest 2011 – Day 0

 

Gare de Juvisy, 13h. Le cglaume est en mode tortue auto-stoppeuse, la maison – tente, duvet, brosse à dents, chaussettes – sur le dos et le pouce au vent. Au bout de même pas 5 minutes, miracle du scénario bien ficelé: la Twingo of Death de la famille Cobra Commander déboule. Le couple reptilien, une fois déplié et extrait du cockpit, m'ouvre ses portes, son coffre et m’offre sa banquette arrière pour une expédition autoroutière et musicale direction Clisson. Les conditions sont claires et ma foi honnêtes: ma mission - si toutefois je l'accepte - consiste à nettoyer quelques canettes de 1664, tester la dernière sélection de MP3 maison et surtout, à ne pas laisser souffler de vents intestinaux, mortels en de tels espaces confinés. Tope là! Le trajet tient dès lors en peu de mots: Abaddon Incarnate, Mickaël Jackson, Nanowar of Steel, chaleur étouffante, Deicide, Nanowar of Steel, pause pipi, Blood Duster, Incantation, Nanowar of Steel, Mi-Cho-Ko, nounours en chocolat, Clutch, Chrome Division, Joe Dassin Nofxisé… Et puis un peu de Nanowar of Steel aussi! Après quelques pauses pour réapprovisionnement (c'est que ça se nettoie vite un pack de 1664!) et vidange, nous voilà enfin arrivés dans la grande banlieue clissonnaise, à Mouzillon exactement, haut fief du Muscadet et du bien nommé "petit Mouzillon", complément indispensable à toute dégustation de vin local qui se respecte. Tout s'enchaîne alors sans pause ni accroc: montage de tente, apéro, dîner arrosé… Et en route pour les préliminaires Hellfestiens! Le parking principal n'étant manifestement pas encore ouvert en ce jeudi soir, c'est au fin fond du bout d'une route jonchée de métallo-mobiles de tous poils qu'atterrit la Twingo of Steel, la soirée commençant donc sous le signe de la randonnée pédestre. Arrivés aux abords de l'entrée du site, on croise un KéKé (Trepalium) en goguette qui se joint aux éléments masculins de cette expédition pour aller retirer le précieux pass VIP (comment on s’la pète!), tandis que Madame Cobra va faire de même du côté de ceux qui n'ont pas l’obligation d’écrire un live report au terme de ces 3 jours. Le précieux sésame en poche, en route pour le Metal Corner, sur la scène duquel se produit entre autre Ad Patres. Mais l'affluence déjà folle en cette soirée de chauffe, les nombreuses rencontres faites en chemin, une fatigue déjà bien présente et les premières gouttes de pluie du week-end ont raison de notre persévérance, et ce n'est que de loin et de façon un peu trop superficielle que nous profitons du brutal death des bordelais. Allez, c'est sûr: demain il fera jour, on sera frais… Et il ne pleuvra plus!

 

Hellfest 2011 – Day 1

 

7h30, sortie du clapier-igloo. Le week-end s’annonce sacrément metal, un demi-lapin copieusement massacré jonchant déjà le gazon de nos hôtes d’un week-end! Juré c’est pas moi: ça doit encore être un coup de mistigrind, le chat des voisins! Manifestement, ça n’empêche pas les conducteurs de la Twingore&Co de continuer d’en écraser méchamment dans la tente d’à côté… Il faudra donc tirer un trait sur le set de Klone, qui se produit malheureusement à 10h30. Ce sera pour une prochaine! Heureusement, quelques coups de clairon plus tard, notre petite troupe trouve enfin le chemin du Hellfest. Repérage de la place pour le retour nocturne? Check! Pass en poche? Check! Bouteille de vodka orange et Armagnac pour ceux qui veulent violemment festoyer? Check! Bien, la messe peut commencer.

 

Suicide Silence – Main Stage 2 – *le report du touriste*: quoi de mieux pour commencer un festoche qu’un groupe de d’jeunes ricains bien vénères? Suicide Silence évolue dans un metal/deathcore tatoué bien typique du genre, mais pas non plus trop gruikeux… Et je dois dire qu’en live, avec de gros moyens (et jugé sur une moitié de set seulement), ça réveille et met plutôt de bonne humeur, même sans connaitre un traître morceau de leur discographie. On se dit par contre assez vite que sur CD, il y a moyen que ça soit assez rébarbatif. D’autant que pour en rajouter dans le cliché, le groupe nous présente un nouveau titre, « Fuck everything », assez fortement marqué Biactol metal. Dans le genre « When you’re 555, then I’m 666 », ça se pose là. M’enfin le vieux con qui vous parle ayant naguère pris son pied sur le « Fuck You » d’Overkill, il serait bien mal placé pour railler la démarche…

 

Malevolent Creation – Rock Hard Tent – *le report de celui qui a à peine révisé Eternal*: une fois les jumperies de la Main Stage 2 terminées, il est temps d’aller se ressourcer à l’école du death floridien en compagnie de Malevolent Creation. Avant que ne commencent les hostilités, c’est le moment des retrouvailles fortuites avec Black Mass - le plus chtarbé des fans de Whourkr -, puis avec un Cobra Commander déjà passablement cuité. Et c’est parti pour 40 minutes de death à l’ancienne bien costaud, même si ce n’est pas encore LE concert qui fera monter l’adrénaline dans les zones rouges de l’adrénalinomètre. M’enfin le groupe envoie la sauce bien comme il faut, ce qui permet à la joyeuse troupe Core&co-ienne d’entretenir son taux d’alcoolémie le long d’une bonne séance de zouk viril de circonstance.

 

Puis vient le temps de la 1ere pause, The Dwarves n’étant pas inscrit à mon programme de la journée. C’est donc le moment idéal pour aller faire un petite tour au Metal Market, d’autant qu’il semblerait que Transcendence, le 1er EP de Gorod, soit en vente direct sur le stand de Listenable Records. Alors que la pluie commence à bien faire sentir aux festivaliers son envie de s’inviter à la fête, le lapin jaune cglaumien sert de poisson-pilote au père Cobra le long des allées des tentes du supermarché du metal, le colosse écailleux commençant de plus en plus à ressembler à une épave à la dérive. Quelques vingtaine de bastons évitées plus tard (louée soit la patience des festivaliers face à l’espièglerie légendaire du Cobra bourré!), le constat est amer: pas de stand Listenable sur le Market… On m’aurait menti?

 

Dødheimsgard – Rock Hard Tent – *le report du touriste*: l’appeau à lapin jaune est simple à confectionner. Il suffit qu’il imite le cri du nawak metal barré ou du gros décibel avant-gardiste de façon grossière, et le petit animal rapplique en courant. C’est donc l’appeau Dødheimsgard qui m’aura attiré pour une 2e séance de Rock Hard Tent, le groupe norvégien pratiquant un black metal aventureux ayant fait se pâmer une critique internationale assez unanime. J’avoue que mon aversion pour le black metal l’aura emporté sur les quelques épices avant-gardistes jetées en pâture au public, cette découverte du groupe en live m’ayant plus donné l’impression de voir un groupe de snob panda metal qu’un combo vraiment intéressant. Néanmoins je reste conscient qu’une étude approfondie de la discographie récente du groupe reste nécessaire pour se faire une vraie impression de ce dont il est capable … Mais ça ne m’aura pas empêché d’abandonner la partie au bout de 3 morceaux.

 

Pas mal de temps à passer avant d’aller danser la gigue au son de la Brazilian Fury de Krisiun: c’est donc l’occasion rêvée pour aller goûter à la gastronomie clissonnaise (miam les crêpes-saucisses!), puis de jouer les zazous au sein de l’espace VIP / Presse, histoire d’aller écluser quelques godets avec d’anciens collègues de webzine (ou plutôt des collègues d’ancien webzine si vous préférez), histoire de partager les premières impressions sur ce début de journée. Mais les pichets de bières se vidant et les blagues foireuses fusant, c’est qu’on en oublierait que la trotteuse galope sur le cadran: vite à la Rock Hard Tent!

 

Krisiun – Rock Hard Tent – *le report du fan de Devin Townsend qui kiffe quand même Conquerors of Armageddon*:la Rock Hard Tent, quel bel endroit quand même pour aller se protéger de l’averse sévère qui commence à bien nous ruiner ce début de fest’! D’autant que la perspective de se secouer la couenne au son du brutal death ensoleillé de Krisiun a de quoi réjouir les plus mouillés des festivaliers. Gros bras, gros riffs, gros blasts, bref: c’est une grosse tranche de brutal Samba que nous délivre la bande à Moyses, avec notamment une sympathique séquence « Messiah's Abomination », « Hatres Inherit », ainsi qu’un nouveau titre, plus mid et groovy qu’à l’accoutumée. Enterrement de vie de garçon du plus die hard des fans de Krisiun oblige, c'est dans un pit à feu (les clopes) et à sang (surtout) que je m'en vais retrouver le collègue reptilien au milieu de la fosse pour profiter à plein de la fin du set, manquant pour l'occasion de peu de me prendre un gros pain. If it ain't dangerous, it ain't metôôôl!!

 

Maximum The Hormone – Main Stage 2 – *le report du touriste hypnotisé*: première grosse erreur du Hellfest: ne pas avoir sprinté de la Rock Hard Tent vers la Main Stage 2 afin de ne rien manquer du concert de Maximum The Hormone. C'est en effet ce que je me suis dit à la fin du set de ces cinglés de japonais que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, mais qui ont réussi à littéralement me happer dans leur trip alors que je passais nonchalamment devant la scène, en route pour le carré VIP. C'est que le groupe pratique un métal hyper bigarré qui respire la bonne humeur communicative, plein d'accents funky, de groove, de passages punk à roulettes comme de folie grind, pour au final évoquer vaguement une version nipponne de System Of A Down. Le bassiste assure un set grandiose, le chanteur est une puce sous speed, la batteuse est un p'tit bout de femme hyper charismatique qui réussit l'exploit de manipuler sans mal une foule de métalleux qui pourtant ne maîtrisent a priori pas franchement la langue des samouraïs. Et le groupe s'avère au final tout simplement ma plus grosse découverte du fest', et une sacrée bon sang de grosse claque jouissive.

 

C'est donc avec une banane bien ancrée en travers de la trombine que je m'en retourne en direction de l'espace VIP, après une pause polie devant la Main Stage 1 pour constater que The Cult, c'est du bon vieux Whok'n'whole sympa mais sans plus, avec un p'tit poil de Led Zep et de ZZ Top dedans… Allez un Red Bull et ça repart: on nous attend devant la Main Stage 2!

 

The Exploited – Main Stage 2 – *le report du lapunk jaune*: 18H10, c'est l'heure de la No Future attitude! C'est sûr que les petites scènes des clubs et les squats sont plus coutumiers de ce type d'assauts teigneux, mais sur la grosse scène d'un festoche, voir The Exploited, ça le fait! Un test de micro (sur le crâne de Wattie, c'est mieux) et hop, "Let's start a waaaaaaar!". Et c'est parti pour presque une heure de pogo non stop. OK, Wattie ne semble plus vraiment possédé par une envie de nous écharper vivants, mais malgré l'âge, le bonhomme a encore une grosse pêche, et on prend vraiment plaisir à ce déferlement de décibels bêtes et méchants. "Fight Back", "Troops of Tomorrow", "Fuck The USA", "Beat the Bastards"… On en aura pris pour notre grade!

 

C'est sur les rotules que votre serviteur attaque donc la fin de ce premier après-midi. Un petit tour vers la Rock Hard Tent pour constater que Vader en live, c'est toujours aussi efficace, mais aussi peu susceptible de me redonner le coup de fouet nécessaire. Allez, nouveau tour au Metal Market,  pour malheureusement constater qu'il n'y a toujours pas de stand Listenable… Crénom!

 

Meshuggah – Main Stage 2 – *le report de l’amateur sous le charme*: c’est peu de temps après que le set de Down se soit fini – du moins en apparence – dans la joie boueuse et la bonne humeur virile sur la Main Stage d’à côté que le set des suédois de Meshuggah démarre. Alors autant je peux comprendre que les profondeurs fangeuses et les volutes douteux du sludge / stoner crouteux mettent les amateurs de whisky en transe, autant pour ma part, c’est la mécanique froide, déstructurée, répétitive et hypnotique des cyber-magiciens de Umeå qui me met dans cet état. D’ailleurs après le bain de boue de Down, la transition est brutale, et même une pluie torrentielle n’aurait pu rompre la magie se dégageant de la prestation du groupe. Principalement axée sur les albums Obzen (4 titres) et Nothing (3 titres), la setlist du groupe ménagera quand même un peu de place aux fans des débuts en lâchant un "Future Breed Machine" (extrait de Destroy Erase Improve) qui nous permit en fin de course de nous extirper de cette transe froide et magique où s’étaient engouffrés nos cerveaux.

 

Iggy And The Stooges – Main Stage 1 – *le report du curieux*: bon alors perso, Iggy Pop ça se résume à quelques titres, « The Passenger », « Lust For Life », « I Wanna Be Your Dog » (grâce à la reprise faite par Slayer sur Undisputted Attitude) et « In The Death Car » sur la B.O. de Arizona Dream. Bref, j’étais vraiment là en touriste, pour voir ce que pouvait donner une légende du rock/punk sur la scène d’un festival metal à quasiment 65 balais. J’avoue que le début du set m’aura un peu barbé, à tel point que, fatigué par une longue journée, je retournais au zoo VIP. Sauf que la fin du show – aperçue alors que j’attendais l’Ange Morbide devant la Main stage 2 – m’aura déjà plus convaincu, l’animal se lâchant complètement sur « I Wanna Be Your Dog », mimant le chien dans la fosse aux photographes, batifolant avec le public et finissant en nous montrant son popotin et en s’en prenant au matériel qui ne lui avait rien fait. J’avoue que sa prestation m’aura au final plus convaincu que celle du vieux papy cramé du ciboulot qui se produira 2 jours plus tard sur la même scène en quasi-fermeture du festival…

 

Morbid Angel – Main stage 2 – *le report du fan old school*: Ca y est, il est 22h10, c’est enfin l’heure tant attendue DU concert de la journée, celle d’un Morbid Angel reformé, contesté et provocateur, celle de la mise au point. Et j’avoue ne pas avoir été déçu, même si je n’aurais pas craché sur une plus grande prise de risque, avec l'interprétation de l’un de ces nouveaux morceaux les plus osés, histoire de bousculer un peu l’auditoire. En même temps, devant la rafale de tubes issus des 4 premiers albums, que faire d’autre qu’avaler l’hostie musicale, à genoux, les yeux fermés? Jugez un peu du best of (dans le désordre): « Immortal Rites », « Angel of Disease », « Chapel of Ghouls », « Maze of Torment », « Where The Slime Lives », « God Of Emptiness », « Rapture »… Que du Bonheur! Même s’il est vrai qu’on aurait aimé que Mister Vincent se passe de ces séances de « Hey! Hey! » pas vraiment dans l’esprit de la musique du groupe… Les américains auront toutefois consacré un peu de place à leur petit dernier avec 3 titres dont « Nevermore » et « I Am Morbid ». A noter également l’arrivée en fond de scène d’un Phil Anselmo tout excité sur « Chapel of Ghouls » (on se rappellera que le gus avait déjà interprété le titre sur scène avec le groupe par le passé)…

 

Après un tel shoot d’adrénaline, la vieille carcasse du lapin jaune commence sérieusement à accuser le coup. Ne connaissant qu’un album du père Rob Zombie, c'est de loin que je suis le set du bonhomme, intrigué un temps – mais un temps seulement – par le côté horror circus de sa prestation. Puis une fois 1H00 arrivé, à peine le temps d’assister au premier titre de la messe Mayhem que la frange metal de la Core&Co team déclara forfait et retourne se pieuter histoire d’être en forme pour le lendemain.

 

Bilan de la 1ere journée: Morbid Angel et Meshuggah, meilleurs shows. Maximum the Hormone, meilleure découverte et gros coup de cœur. La journée M&Ms quoi…

 

 

Hellfest 2011 – Day 2

 

Réveil plus difficile ce samedi matin. C’est que la trentaine ça fait du mal ma bonne dame: on devient trop vieux pour ces conneries! Et que dire du couple reptilien qu’il faudra tenter de faire émerger de leur coma à coups de SMS-réveille matin?!! C’est que je vais louper le set de Lyzanxia moi, alors que je dois les interviewer dans l’après-midi… C’te honte je vous jure! Bon, pas grave, le père Swarm – avec qui on se partage l'interrogatoire – saura bien me briefer. Coup de pot, aujourd’hui la Twingo of Blood peut se poser un peu plus près de l’arène hellfestienne, nous faisant gagner quelques précieux mètres. Une fois la dernière bouteille de vodka orange issue des stocks ouverte, nous voilà parés: c’est parti pour une nouvelle journée d'orgie métallique, cette fois plus particulièrement calibrée pour le vieux thrasheur que je suis!

 

Whiplash – Main stage 2 - *le report du curieux qui n’aura pas eu le temps de potasser Power & Pain*: Aaaah, Whiplash! On parle ici de l’arrière-garde de la première vague du thrash US, d'un groupe qui eut un certain succès en son temps, et qui nous revient après un long hiatus, dans la foulée de toutes ces reformations de vieilles gloires patchées. Beaucoup auront apparemment trouvé le set pitoyable… Ah bon? J’avoue avoir bien pris mon pied à l’écoute de ce thrash véloce d’une autre époque – certes – mais toujours vigoureux et furieux. C’est vrai qu’à partir d’un certain âge, en formation power trio, avec un vieux stetson calé sur la tête, on fait un peu décalé, voire carrément daté. Mais bordel, quand on arrive à lâcher une purée aussi véloce et punchy, ne comptez pas sur moi pour cracher dans la soupe. Sympathique réveille-matin en somme (à 11h45 quand même…)

 

La suite des évènements musicaux ne m’intéressant guère, je m’en retourne au Metal Market en quête (-ket en quête, oui) du dernier EP de Gorod… cette fois encore en vain. Vite, une binouze pour se consoler! Puis détour au VIP plaza ou je rencontre des collègues U-ziniens qui m’apprennent que la prestation de The Haunted est déplacée tard dans la nuit, au niveau du Metal Corner… Gné? Dommage, je n’aurais pas craché sur une séance nostalgie à base de morceaux extraits de leurs 2 premiers albums… Bon allez, c’est pas tout ça mais les premiers teutons de la journée s’apprêtent à faire chauffer la Main Stage 2!

 

Mekong Delta - Main Stage 2 - *le report d'un vieux fan de techno-thrash*: décidément, ce samedi est bien la journée du thrash de tous poils, et si l'apothéose techno-thrash est attendue ce soir avec Coroner, la présence de Mekong Delta « ce matin » a de quoi ravir tous les fans de ce genre malheureusement si peu pratiqué. J'avoue par contre qu'en ce qui me concerne, c'est sur ses albums / morceaux instrumentaux que le groupe donne le meilleur de lui-même. Et malheureusement les allemands ne nous gratifient que d'un seul titre sans avoir recours au micro, le superbe "The Hut of Baba Yaga", pendant lequel ils nous montrent toute l'étendue de leur impressionnante maîtrise technique. Car bien qu'il soit convainquant derrière le micro et qu'il assure le show de manière tout à fait efficace, Martin LeMar et son look de Pascal Obispo teuton font glisser imperceptiblement la musique du groupe vers un registre évoquant une sorte de croisement entre du Queensrÿche et du heavy allemand soft – ce qui n'est pas un mal en soi mais qui est loin de correspondre à mes attentes. Bref, un show sympa, mais pas la grosse claque espérée...

 

Bon alors OK, je sais, il aurait été de bon ton d’aller voir la prestation de Hail of Bullets après ça, mais je me suis dis que la journée recelait suffisamment de bonnes choses pour m’épargner 3 quarts d’heure debout à regarder le set d’un groupe dont je ne connais pour l’instant pas le moindre titre (oui je sais, mais bon, on ne peut pas tout connaître hein…). Et puis de toutes façons c'est le moment de retrouver la Core&Co team pour se descendre quelques mousses et tubes à essai (si si) de Jägermeister en devisant gaiement, alors zou!

 

Exhumed – Rock Hard Tent – *le report du touriste*: Certes, je n’ai toujours pas eu l’occasion de jeter l’oreille sur les albums du groupe américain, mais ceux-ci étant censés exceller dans le trip Impaled / Haemorrage / old Aborted – bref, le revival Carcass période Symphony of Sickness / Necroticism, il ne semblait pas hors de propos d’aller se rincer les tympans au son du « gore metal » d’Exhumed. Et en effet, le début de set s’avère assez sympathique, le groupe ne se prenant pas trop la tête et arborant pour l’occasion un look plus thrash’n’mosh à la mode de la Bay Area que la tenue de serial killer habituellement de circonstance. Sympathique donc, mais pas non plus transcendant… Ce qui fait que votre serviteur n’aura tenu que jusqu’à l’interprétation du nouveau titre du jour, « As Hammer To Anvil », présenté pour l’occasion ainsi: Vous avez sans doute déjà entendu parler du titre « Hammer Smashed Face »? Eh bien ce nouveau titre est consacré à un élargissement de la pratique: « Hammer Smashed Everything! ». A revoir après étude de la discographie.

 

Municipal Waste – Main Stage 2 – *le report du fan de Hazardous Mutations*: Si côté trip, Municipal Waste ne tranche pas trop d’avec leurs compatriotes d’Exhumed (aaah, les joies de la régression musicale assumée!), côté impact on passe un niveau au-dessus. Car nombreux sont ceux qui se sont donnés rendez-vous autour de la Main Stage 2 pour un retour jouissif vers leurs années collège / lycée au son d’un crossover thrash aussi teigneux que bêtement crasse. Le mot d’ordre est ma fois clair: « On va picoler, pisser sur vos platebandes et tout casser ». Et bordel, un peu qu'ils ont tout cassé! On aura rarement vu un pit aussi agité de tout le week-end (j’avoue d’ailleurs avoir abandonné la bataille après avoir tenu les 3 – 4 premiers morceaux aux abords de la scène). Tout le monde slamme, se saute dessus, se balance des ballons de plage, wall-of-deathise, le tout dans la joie et la bonne humeur la plus basse du front. Gros plaisir donc, à l’écoute des « Terror Shark », « The Thrashin' of the Christ » ou encore « Unleash the Bastards », ainsi que sur un « Black Pres’ », concaténation de 2 titres dédicacée à Obama! M’enfin sur la longueur, on aura quand même tendance à trouver que tout ça tourne un peu en rond (get into the circle pit mothafuckaz!)…

 

Fin d’une première partie de journée intéressante donc, mais pas encore trépidante. Il est donc grand temps de se remplir l'estomac avec un peu de solide, histoire d’être prêt à aller se frotter aux sommités du thrash teuton qui vont rythmer cette fin de journée. Mais avant d’aller guincher sur de la rumba germaine, pause bordelaise pour des retrouvailles avec une partie de la Gorod, histoire d’acquérir enfin leur nouvel EP, d’échanger les premières impressions autour d’une petite bière, et de constater que Mathieu est toujours aussi impatient de voir enfin Coroner en live.

 

Destruction – Main Stage 2 – *le report du vieux thrasheur*: Certes, j’ai déjà eu l’occasion de voir la bande à Schmier à La Loco il y a quelques années de cela, mais j’étais curieux de voir ce que cela pourrait donner sur la scène d’un fest’. Réponse: efficace, mais sans surprise… À l’allemande quoi! Destruction nous régale donc de « Nailed To The Cross » ou encore « Hate is My Fuel » pour ce qui est de leurs albums les plus récents, et ressort de son chapeau quelques vieilleries bien senties comme « Bestial Invasion », « Thrash Attack » ou encore « Total Desaster », histoire de finir en beauté un set qui manque toutefois juste d’un peu de folie (m’enfin les bougres n’ont plus 20 ans!)

 

Après ce premier bain de jouvence, vite vite, il ne reste que peu de temps pour rejoindre l’ami Swarm et les frangins de Lyzanxia afin d’aller se caler une interview bien délirante et de prendre la température (c’est Swarm qui tient le thermomètre!) de ces presque-locaux.

 

Sodom – Mais Stage 2 – *le report du old school Sodom maniac*: Bordel maman, il est 19h55, je vais voir Sodom en vrai, tu le crois çaaaaaaaaaaaaaaaa? Excité comme une puce qu’il est le lapin jaune à l’idée de voir les méchants teigneux de ses années lycée en vrai sur des planches françaises. Et j’avoue que – bien que le vernis de la nostalgie aura sans doute enjolivé un peu la chose – ce fut une put*** de grosse claque, la 1ere de la journée à vrai dire! OK, la bande à Tom affiche quelques grosses poignées d'années au compteur, mais bordel quand ils balancent la sauce, ils ne font pas semblant! Le set est énorme, même s’il aura laissé pas mal de place à des compos plutôt récentes – et donc forcément moins ma tasse de thé – comme « In War And Pieces », « M-16 » ou « The Art Of Killing Poetry ». Gros panard donc, y compris sur des titres qui ne sont pas franchement mes préférés habituellement, comme « The Vice of Killing » ou « The Saw is The Law ». Et puis bordel quoi: « Outbreak Of Evil », « Remember The Fallen »… BAM! Et cerise sur l’AK-47 – attention, trio de choc sur lequel mes vieux os ont à nouveau goûté aux joies ineffables du pogo viril: « Agent Orange », « Sodomized » et « Blasphemer »! OUARGH (je ne vous le cèderai pas à moins)! Premier gros panard de la journée donc, sans tortiller (du cul, forcément pour Sodom)

 

Septicflesh – Rock Hard Tent – *le report de l’amateur*: Tout juste un quart d’heure pour se remettre du gros coup de pied au cul teutonic thrash, et déjà la suite des évènements promet le meilleur. Car nous avons à présent rendez-vous avec les grecs de Septicflesh sous la Rock Hard Tent pour vérifier si leur Bombastic Symphodeath va réussir à passer le cap des planches avec succès. Et la réponse est ouiiii camarades! Leur prestation est impériale, captive les foules et réussit l’exploit de conserver sa richesse orchestrale tout en gagnant en efficacité immédiate. L’interprétation de « The Vampire From Nazareth », « Communion », « Persepolis », « Anubis », « Lovecraft’s Death » ou encore « Pyramid God » est tout simplement imposante. En plus la déco de la scène est assez réussie. 2e claque de la journée!

 

 

 

Kreator – Mais Stage 2 – *le report du vieux crouton fatigué*: Logiquement, la journée du live-reporter consciencieux aurait dû continuer avec le set de Kreator… Sauf que flemme et manque de maîtrise de la discographie des allemands me poussent à nouveau dans le carré VIP, avec en tête l’idée d'en ressortir vers la fin du concert, histoire de profiter des quelques vieilleries bien juteuses habituellement lâchées en guise de bouquet final. Et l’idée se révèle en effet judicieuse, les allemands nous gratifiant des magistraux « Flag Of Hate » et « Tormentor » pour finir en beauté, ce qui suffit à coller une grande banane à votre serviteur. Merci les gars, et désolé pour cette presque-impasse!

 

 

Bolt Thrower – Rock Hard Tent – *le report de l’amateur*: demandez à nombre des festivaliers amateurs de death présents ce week-end au Hellfest, ils vous répondront que le concert de Bolt Thrower était parmi les tous meilleurs du cru 2011. J’avoue ne pas être loin de penser de même, mon problème étant juste que je ne connais que les albums Realm Of Chaos et le fabuleux For Victory. La transe est donc totale sur les titres « World Eater », « When Glory Beckons », « Silent Demise » ou l’énormissime «…For Victory », mais un peu moins sur le reste du show. Il n'en reste pas moins que l’ensemble du set était impressionnant d’intensité et de monolithique efficacité. KO debout!

 

Restent alors 3 quarts d'heure à tuer avant LE gros évènement du week-end. Il est donc temps d'aller faire une dernière fois le plein de bière au son de la fin du show des Scorpions qui, avec "Still Loving You" et "Rock You Like A Hurricane", sont manifestement en train de marquer des points facilement. Mais c'est à présent le moment de l'hommage à Patrick Roy, et l'écran central qui trône entre les 2 Main Stage se transforme pour quelques instants en monument aux morts vidéo, des photos du député défilant au son de "For Those About To Rock, We Salute You" d'AC/DC, alors qu'est tiré un grandiose feu d'artifice. L'évènement sert également à saluer Dio et Peter Steele, autres disparus dans le tsunami metal 2011. M'enfin tout ça ne doit pas nous faire perdre de vue qu'après les départs, c'est un putain de retour qu'il va maintenant convenir de célébrer…

 

Coroner – Mais Stage 2 – *le report du fan transi*: Coroner va jouer devant nous les aminches! Là, sur cette scène, pour de vrai! Ce groupe qui ne connut qu’un succès d'estime de son vivant, et un tardif statut "culte" après sa mort. Ce groupe qui incarne le techno-thrash à lui tout seul. Cette légende vivante au CV discographique sans tâche. Bordel, Coroneeeeeeeeeeeeeeeeeeer quoi!! Mais je vous avouerais quand même que j'angoisse un peu: car en effet, comment ne pas être déçu par le show à venir au vu de mon niveau de folle excitation anticipatrice? Bien heureusement, nulle déception ne vient entacher cette fin de journée: la prestation des suisses est tout simplement magique. Avec "Internal Conflicts", "Status: Still Thinking", "Semtex Revolution", "Divine Step", "Metamorphosis", "D.O.A." et j'en passe, Coroner interprète au moins un titre de chacun de ses albums, et nous envoie un monumental coup de pied aux fesses, me faisant réaliser au passage à quel point ce groupe est une influence majeure pour les suédois de Meshuggah. Et sur "Masked Jackal", énorme madeleine de Proust: le petit cglaume se retrouve propulsé à l’époque lointaine du collège, quand il découvrait le groupe sur sa K7 Thrash&Speed acheté au Leclerc du coin. Gros poids dans la cage thoracique, gorge tendue, souvenirs en pagaille… Putain tiens bon lapin: tu vas pas nous faire ta midinette qui pleure Léonardo à la fin de Titanic quand même? Et c’est au bout d’à peine 5-10 minutes (50 minutes dites-vous?) que le groupe termine sa prestation sur un "Grin" monumental qui achève une assistance en quasi-lévitation. "Termine"? Que nenni, car pour les rappels, Coroner offre encore à son public un "Reborn Through Hate" qui permet à l'album R.I.P. de venir lui aussi participer à la fête. Carton plein, concert du jour sans hésiter… Et puis "Alléluia" aussi tiens, c’est ma tournée!

 

Bilan de la 2nde journée: Coroner, Sodom et Septicflesh, grands vainqueurs de la journée. Plus une incitation pressante d’aller explorer plus avant la discographie de Bolt Thrower.

 

 

Hellfest 2011 – Day 3

 

Plus les jours avancent, plus nos vieilles carcasses ont du mal à sortir de leurs tombes. A un tel point que l’ami Cobra abandonne même l’idée de voir ses chouchous d'Impureza et Last Days of Humanity, malheureusement programmés "à l’aube" (de 12h05 à 12h45 pour les bataves!). Et il faut reconnaitre en effet que ces réveils tardifs sont décidément dommageables, d’autant qu’il y a également une séance de techno-death fondateur ce matin !

 

Atheist - Main Stage 2 - *le report du vieux nostalgique, la larme à l’oeil*: damned, arrivé à 13h15, ça ne laisse plus que 20 minutes de set… Grrrrmbll! Pas que j’ai adoré plus que de raison Jupiter, l’album du retour de la bande à Kelly Shaefer (au look désormais très Axl Rosien), mais Unquestionable Presence fait partie de mes albums de chevet, et j’avoue que j’ai rudement envie de connaître à nouveau de ces séances de flashback poignantes que Sodom et Coroner ont initié la veille, et qu’Atheist et Morgoth sont censés prolonger encore aujourd’hui. Heureusement, les groupes gardent souvent le meilleur pour la fin, et j’ai ainsi droit à quelques vagues de frissons de plaisir pendant l'écoute de « Your Life’s Retribution » et « Mother Man », ainsi que sur un sympathique « Piece of Time » conclusif. Gros début de journée donc, malgré un démarrage bien tardif!

 

La suite étant assez lèg’ au vu de mes accointances musicales, c'est l'occasion de faire un tour à l'un des stands de marchandising Hellfestien histoire d’acheter des souvenirs aux couleurs de l’enfer pour les minots de mes hôtes d’un week-end, et d’acquérir l’indispensable cravate Hellfest qui me permettra de briller lors des mariages de cet été 2011. S’ensuivent de nombreuses rencontres – dont celle de la bande des Thrasho boys – avant que n’arrive à nouveau le temps de repartir faire le plein de décibels.

 

Orphaned Land - Main Stage 2 - *le report du fan inconditionnel*: soyons clairs: The Never Ending Way of ORwarriOR est le meilleur album sorti en 2010, point. Et le concert donné par le groupe en compagnie d’Arkan au Nouveau Casino fut magistral. J’attends donc forcément beaucoup de la prestation des israéliens sur les planches du Hellfest. D’où deux remarques préalables qui tempèrent (oh, un poil, guère plus) mon enthousiasme : le son de la Main Stage 2 n’est quand même pas fantastique, la batterie et la basse étant bien trop en avant par rapport au chant et aux guitares. Deuxième remarque: le groupe s’est une fois encore majoritairement cantonné dans son registre oriental pop’n’love, alors qu’il a aussi en magasin de l’artillerie lourde de 1er choix. N’empêche, quel charisme, quelle pêche, quelle communion dans la joie, le love et le metal! Comme à leur habitude, Kobi nous la joue christique, Yossi s'éclate comme un môme au pied d’un sapin de noël … Et Matan, le batteur, s’y met lui aussi, le show étant assuré par un peu tout le monde en même temps. D’autant que le groupe – entérinant ainsi de façon magistrale son message œcuménique – est rejoint sur 2 titres par une charmante danseuse du ventre libanaise qui vole pour un temps la vedette aux membres du groupe. Que du love je vous dis! Et le public de chanter, sauter, vibrer sur « In Thy Neverending Way », « Sapari », « Ocean Land », « Norra El Norra », « Ornaments of Gold » et j’en passe… Nom de nom, ce dimanche n’est certes pas blindé de groupes cglaumiens, mais il n’en commence pas moins sur du très très lourd!

 

C’est ensuite une petite période de disette musicale qui commence pour votre serviteur, temps en partie mis à profit pour potasser l’interview planifiée à l'heure du goûter en compagnie de Marc Grewe, leader de Morgoth. Aah, quel bonheur de réviser dans ces conditions! D’autant que l’entretien en question se déroulera comme sur un petit nuage, sous l’œil sympathique et logistique d'un Leif Jensen hyper cool, le bougre étant plus connu en tant que chanteur de Dew-Scented, mais étant également le manager des revenants allemands. Une fois l’interview et une petite photo souvenir dans la boîte, hop, cavalcade en direction de la Rock Hard Tent pour la suite de cette journée qui commence décidément sous des hospices très death old school « pour vieux croûtons »!

 

Grave – Rock Hard Tent – *le report de l’amateur*: Grave c’est – de notoriété publique – la constance discographique et live incarnées. Par contre le problème avec ce type de qualité, c’est que lorsque l’on pratique un death aussi lourdement plombé et linéaire que le leur, l’intérêt a du mal à rester longtemps à flot. Et si « Hating Life » et « Into The Grave » nous sortent un temps d’une insidieuse léthargie, nous y retombons bien vite, la bouillie compacte servie par ces vétérans suédois nous laissant sur une impression assez bof bof…

 

Passons si vous le voulez bien sur les trépidantes aventures du festivalier en goguette entre 2 concerts, tout ceci pouvant une fois encore – et ce jusqu’à la fin de ce dimanche – se résumer à bière, bouffe et – non, pas baise ni baston, ressaisissez-vous Charles-Gonzague je vous prie – bande de potes.

 

Morgoth – Rock Hard Tent – *le report de la midinette encore toute émue après son entretien*: Ça y est, 19h sonnent: c’est le moment de croquer la dernière madeleine de Proust du week-end. Morgoth est de retour « pour le fun », sans se prendre la tête, histoire de tâter le terrain et de voir si le public est encore demandeur de leur death mid-tempo puissant et groovy. Et le constat va être sans appel: la bande à Marc Grewe n’a manifestement pas été oubliée! Intro ambiancée de circonstance avec « Cursed » puis, en toute logique, c’est « Body Count » qui déboule et ouvre naturellement le set des allemands, mettant illico au garde à vous le pelage du lapin jaune. Petite coquetterie de cette mouture 2011 de Morgoth: Marc a ajouté un artifice original au set musclé de sa bande de brutes en la présence de lentilles vertes phosphorescentes qui – habilement éclairées par un faisceau de lumière noire – lui donnent de faux airs de Mickaël « Thrilleer » Jackson meets David Banner-quand-on-lui-marche-sur-les-pieds. La suite du set s'écoule sans temps mort, la quasi-totalité de Cursed étant interprétée, de « Isolated » à « Sold Baptism », en passant par « Suffer Life » et « Exit To Temptation ». On a quand même le droit à un morceau de The Eternal Fall, ainsi qu’à un extrait d’Odium – l’excellent « Resistance ». Panard intégral donc, même si perso j’aurais bien repris une louche d’Odium. L’assistance elle aussi semble apprécier le concert avec le même enthousiasme, une petite punkette offrant même l’obole de ses seins reconnaissants au regard d’un groupe manifestement content de sa prestation. Chapeau (et bonnets C) bas messieurs, et à très bientôt j'espère!

 

Arrivé à ce point, je dois avouer un peu cavalièrement qu'en ce qui me concerne, le festival est fini. Bien sûr il reste de grosses pointures à jouer, mais j’ai comme l’intuition (qui va se vérifier!) que le spectacle va être calibré et millimétré à fond, et qui plus est dans des registres qui ne me parlent que par leur intérêt « archéologique » évident (je ne parle bien sûr pas ici d'Opeth que j'aurais bien aimé voir s’il n’avait été dès le départ convenu avec les charmants propriétaires de la Twingo of death, fire & steel qu'on décamperait dès la fin du set d'Ozzy). Je zappe donc la quasi-totalité du show de Doro, dont la plastique et l'énergie semblent – de loin du moins – avoir bien résistés au passage des années, pour attendre bien sagement, accroché à ma bière, l'arrivé des prêtres de Judas.

 

Judas Priest - Main Stage 1 - *le report de l'archéologue*: c'est sans attente particulière que je commence à regarder le début du show de Judas Priest, handicapé que je suis par une ignorance crasse de leur discographie. Mais l’intérêt est facilement entretenu par un show relativement gargantuesque, où tout semble tourner autour du Metal God, qui – véritable Arturo Brachetti du metal – change de tenue comme d'autre recharge leur chopine de bière, et qui évolue loin au-dessus de la scène et du public dans une attitude (qui semble) assez prétentieuse… Bref c'est plus un concert de Prince qu'un concert de métal! On a évidemment droit à de la pyro en veux-tu en voilà, à l'arrivée de la star en moto: bref, à tout le décorum usuel. On reconnaitra à Rob Halford une capacité inaltérée (pour ce que j'en ai entendu) à monter dans les aigus, mais pour le reste j’avoue trouver l'animal assez froid et arrogant: on se demande bien où est passée la passion… La fin de set devient plus intéressante pour l'inculte que je suis avec l'arrivée des gros classiques "Breaking The Law", "Painkiller" et "Hell Bent For Leather". Un show somme toute intéressant, mais qui n'aura pas fait un nouvel adepte.

 

Le break d’une heure qui suit est alors l'occasion d'aller boire un dernier coup avec une petite poignée de confrères web-scribouillards, jusqu'à ce qu'arrive le moment de la messe noire jurassique...

 

Ozzy Ozbourne - Main Stage 1 - *le report du paléontologue*: c'est dans une démarche proche de celle entreprise durant le show de Judas Priest que je me rends devant la Mais Stage 1 pour assister au spectacle de papy Ozzy. Le moins que l'on puisse dire est que lui au moins n'est pas dans une démarche de star arrogante. A l’inverse, le Mad Man ferait plutôt pitié à voir: complètement à l'ouest, l'homme accuse manifestement le coup de l'âge et des drogues ingurgitées. J'éprouve même sincèrement de la peine pour lui quand, à chaque fois qu'il se saisit du micro dans le but apparent de partir arpenter la scène, celui-ci est contraint par je ne sais quel T.O.C. vicieux de retourner enficher son micro dans le pied resté au milieu de la scène pour continuer d'assurer le chant. Grave, vraiment grave le pépère. Alors OK, de temps en temps, s’extirpant de son fauteuil roulant, Ozzy se met à faire coucou avec les bras, à jumper un brin, à redevenir foufou et à arroser les premiers rangs et les photographes de mousse et de flotte… Mais l'un dans l'autre il retombe sans cesse dans les mêmes automatismes qui donnent l'impression d'assister au concert d'un vieil autiste. Celui-ci aura d'ailleurs besoin d'une longue pause pour pouvoir tenir la distance – et heureusement que l'ami Gus G. est le parfait petit diablotin pour assurer le show en intérim! Côté musique, on a droit à "Suicide Solution", "Bark At The Moon", "Shot In The Dark" ou encore le toujours exceptionnel "War Pigs" et le conclusif "Paranoid". M'enfin mon impression finale est que Jean-Paul II, Ozzy, même combat: on devrait arrêter l'acharnement thérapeutique sur les petits vieux en bout de parcours…

 

C’est donc sur ce dernier show très nécrologique que nous abandonnons le Hellfest à Cradle Of Filth et remettons l’expérience Opeth live à une prochaine, pour nous en retourner, à l'image d'Ozzy, jouer les vieux croulants usés au sein de nos duvets respectifs.

 

Bilan de la 3e journée: Orphaned Land et Morgoth, vainqueurs ex-aequo.

 

 

 

 

 

 

 

 

Hellfest 2011 – Day 4

 

Le lendemain d'un fest' a toujours un petit quelque-chose de Verdun, ou d'un divorce à l'amiable. On est conscient qu'il vient de se passer quelque-chose de fort, mais dans l'instant présent il y a un peu d'amertume et – déjà – de nostalgie. D'autant que le remballage de tente mouillée sous ciel menaçant n'est pas une activité suffisamment passionnante pour détourner l'esprit des fantômes de cette grande messe qui vient de se terminer. C'est donc dans un rêve à demi éveillé que se déroulera le reste de la journée, ponctué par des photos souvenirs au pied de la statue du célèbre "petit Mouzillon" évoqué en début de report, des emplettes pendant lesquelles le Cobra Commander réussira à afficher un magnifique 6,66 euros à la caisse du Casino, et des séances de Nanowar of Steeleries qui nous permettront de ronger notre frein au sein des bouchons parisiens. Allez, à l'année prochaine Clisson!

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