04 nov. 2013, 22:38
Un peu d'histoire avec cet extrait d'un article exhaustif, un poil remanié par mes soins.
Si son auteur d'origine se reconnait qu'il se manifeste...
Conditions d’apparition du Crust
Le Crust apparaît à un passage chaotique dans l’évolution du rock au début des années 80, en pleine tourmente post-punk. Plusieurs genres musicaux apparaissent à la suite du punk ou, à l’instar du metal ou du ska, se voient modifiés par l’arrivée de nouveaux codes, de nouvelles contraintes ou caractéristiques musicales. Le crust découle de plusieurs genres musicaux : le post-punk aux frontières de l’indus proposé par Killing Joke est une influence majeure, de même que les ambiances sombres et tendues de Joy Division ou Death In June.
Mais les influences principales sur le plan musical sont clairement à dominante extrême, partagées entre le Metal et le Hardcore. En terme de Metal, le Crust est influencé par des groupes « sombres » ou résolument violents et rapides (pour l’époque), tels que Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead, Venom, Saxon ou encore Accept, à noter que la seconde vague de Crust sera plus influencée par le Thrash et notamment par Hellhammer/Celtic Frost ou Coroner. L’autre grande influence, comme pour la plupart des genres émergeants à l’époque, reste le punk, à forte dominance Hardcore. Même si Black Flag, les Dead Kennedy’s ou Negative Approach sont souvent cités, il est plus souvent question du D-Beat, frange dure du Punk’s Not Dead anglais, représenté par Discharge, The Varukers, Chaos UK ou Disorder (qui seront tous deux considérés comme des « parrains » de la scène : Disorder seront très proches d’Amebix tandis que Chaos UK feront de nombreux concerts avec de jeunes groupes Crust/Grind tels que Antisect, Napalm Death, Extreme Noise Terror, etc…).
Cependant, un autre élément à prendre en compte, et pas des moindres, est celui de l’appartenance à la frange politique radicale du Punk’s Not Dead : l’anarcho-punk. Crass, Conflict, Poison Girls ou Subhumans n’ont rien de véritablement extrême dans leur son, très punk old school/post punk, mais ils symbolisent bien l’état d’esprit des futurs crusties, qui reprendront la plupart des codes de l’anarcho-punk, mais en y ajoutant une touche nettement plus sombre et nihiliste. Deux groupes en particulier vont symboliser le lien entre cette frange anarchiste et le Crust à proprement parler : Amebix et Antisect.
C’est avec ces deux groupes que commence réellement le mouvement Crust.
Conditions d'apparition du D-Beat
A l’origine, le D-Beat désigne un rythme typique du punk, que l’on peut entendre par exemple dans certains morceaux des Buzzcocks ou des Rude Kids, tous deux groupes de la première vague de Punk de 1977.
Mais le groupe qui va vraiment déterminer le style est le désormais classique groupe anglais Discharge, dès 1980.
Associant des rythmiques punk supersoniques (pour l’époque) à la lourdeur des guitares metal dans la tradition Venom/Motörhead et avec un look et une imagerie particulièrement guerrière, le groupe se pose bien vite en leader d’un Punk Hardcore lourd et sombre, à des années lumières des "gentils" (Note de Crom : pas gentils du tout en réalité) The Exploited, qui font alors office de référence.
Le Crust, le Grind et le Thrash Metal se gargariseront à plus soif de cet héritage. Encore aujourd’hui il n’est pas rare d’entendre des morceaux inspirés du D-Beat dans le Thrash Metal : des groupes comme Sodom, Kreator, Anthrax, Destruction, Hellhammer, Diamond Head et même Metallica (qui ira jusqu’à reprendre plusieurs morceaux de Discharge) ont tous quelque chose à voir avec la scène D-Beat. C’est également de Discharge que vient le nom du style (Dis-Beat, D-Beat), et de nombreux groupes iront même jusqu’à reprendre le logo de Discharge, et les pochettes du groupes sont régulièrement citées, reprises, voire parodiées, par des groupes tels Discard, Dischange ou encore Disfleisch. D’autres groupes anglais seront très marquants dans le style, tels les violents Chaos UK, encore en activité aujourd’hui, qui accélèrent parfois le rythme jusqu’à l’apocalypse sonore, prélude au Grind ou au Japcore.
D’Angleterre, citons également Disorder, premier groupe d’« Anarcho-D-Beat », qui outre un son original et lui aussi maintes fois repris (qui était le fruit d’une admiration sans bornes de la part de John Peel) qui combinait des éléments bruitistes ou empruntés à la Oï, avait su prouver sa loyauté au mouvement Punk par l’enregistrement d’impressionnants disques référentiels. Proche des squatters et des Crusties, ils furent pendant plusieurs années les compagnons de squat de Amebix, avec qui ils partagèrent d’ailleurs certains de leurs membres. Enfin, on se souviendra également des Varukers, souvent cités après Discharge car évoluant dans l’ombre de leurs aînés, ils n’en restent pas moins une référence majeure dans le style.
Le genre s’est ensuite diffusé très largement dans plusieurs régions du monde, avec notamment : La Suède évidemment, qui reste encore à ce jour l’une des principales régions d’attache du D-Beat, qui en fait encore aujourd’hui sa renommée dans le domaine du Punk, avec des groupes comme Anti-Cimex, Mob-47, Shitlickers, Avskum, Totalitär, Victims, Disfear ou encore Perukers. C’est d’ailleurs de là que vient le terme, puisque c’est un suédois du nom de Jan Jutila qui inventa le terme en hommage à Discharge dans les années 90.
Jutila jouait notamment dans Time Square Preachers, avait son propre label Your Own Jailer et avait son propre studio D-Takt Studio.
D-Takt est aujourd’hui un terme employé pour nommer le D-Beat suédois (ce n’est en fait qu’une traduction suédoise du terme).
Note de Crom : Le terme Kängpunk est un également un synonyme couramment employé pour désigner la scène suédosie.
Dernière édition par
Crom-Cruach le 05 nov. 2013, 12:26, édité 4 fois.
To crush your beers, see them poured out before you, and to hear the lamentations of their brewers.