Vincent Bouvier a écrit :
Crom-Cruach a écrit :
L'enseignement de l'histoire n'a pas vocation à être tronqué ou biaisé ou alors la matière a évolué pour le pire en 25 ans.
Pour le coup, je ne partage pas ton avis. L'Histoire est une science humaine et est donc en perpétuel questionnement, en perpétuel mouvement. Une science humaine n'est qu'un éternel débat. "L'histoire n'a pas à être tronquée". Pour pouvoir être tronquée, encore faudrait-il qu'elle puisse-t-être pleinement objective. Or, par sa définition même, ça lui est impossible.
L'aspect scientifique de l'Histoire ( datation C14, archive, dendrochronologie et j'en passe) est difficilement niable. Cependant, l'Histoire ne doit pas se contenter de dater, mais bel et bien d' expliquer un contexte. Et à partir de là, les biais sont permis. Il n' y a qu'à voir les querelles de chercheurs et les différentes chapelles qu'il peut y avoir sur un même sujet. (Seisach' tu en parleras mieux que moi, t'es encore plus concerné)
Un exemple:
1610 : Henri IV est assassiné par Ravaillac : fait indéniable et largement prouvé.
Pour certains historiens (et c'est de cette manière que les faits sont enseignés au collège/lycée) Ravaillac n'est qu'un criminel s'opposant à la monarchie.
Pour d'autres, Ravaillac est un grand pacifiste, puisqu'Henri IV s'apprêtait à déclarer la guerre à une bonne moitié de l'Europe.
Du coup, que doit-on enseigner, puisqu'en soit, les deux n'ont pas tort?
L'Histoire n'est en rien une vérité absolue et par nature, comporte des biais.
Par contre, je crois qu'on s'écarte du sujet initial là.
Les deux positions sur Henri V présentées comme ça ne sont pas sérieuses. C'est de l'histoire de bistrot ou de Stéphane Bern.
Comme ce fameux "devoir de mémoire", un truc inventé par des guignols pour les clowns.
Le travail de l'historien est de questionner ses sources et d'examiner toutes les hypothèses à disposition en faisant appel à d'autres sciences connexes comme la philologie et l'archéologie.
Donc, je persiste et signe si l'histoire évolue au gré des découvertes (je dirais plutôt qu'elle s'affine), elle n'a pas à être tronquée ou orientée.
Sinon ça s'appelle de la politique avec sa dérive très bien illustrée en ce moment en Ukraine: le révisionnisme.
C'est le travail des historiens de jouer les garde-fous car, non l'histoire n'appartient plus au vainqueur depuis bien 50 ans.
Il ne doit pas exister de biais historique ou alors ce ne sont pas des historiens qui en parlent.
J'enfonce encore le clou. Je le martèle même. Et c'est d'autant plus vrai en histoire contemporaine.
Ainsi, mes études d'histoire remontent déjà à 25 ans mais oublier une partie d'une problématique dans un exposé entrainait un gros carton.
Ex: Reprocher la traite des noirs aux seuls méchants blancs (un discours tronqué purement politique et révisionniste) en oubliant celui perpétré par les Arabes musulmans et les Africains eux-mêmes ne rend pas compte des faits historiques. Ce n'est pas sérieux.
Par contre revoir la pédagogie au collège et au lycée (quelle pédagogie ?) ne serait pas un mal. On examine déjà des docs en primaire où on voit des noirs esclavagistes....
A la rigueur faire un peu d'épistémologie le weekend...
Pour en revenir au sujet, faire de la vulgarisation oui, je suis pour mais sérieusement.
Et cette conf sur Béru ne me parait pas objective. Ce n'est pas un travail d'histoire mais de mémoire. A l'intérêt très limité donc.
To crush your beers, see them poured out before you, and to hear the lamentations of their brewers.