09 mars 2022, 09:58
Ben les gens qui font la programmation des débats à la BNF sont des personnes tout à fait normales, ceux qui y assistent aussi et dans le lot, il y a des gens qui sont juste intéressés par cette contre-culture. On fait bien des thèses sur le metal, sur le public du metal, sur les festivals, pourquoi pas ça ?
La place des contre-culture dans les milieux universitaires, intellectuels est, et c'est une bonne chose, de plus en plus présente. Cela permet d'observer ces phénomènes d'un point de vue socio, historique bientôt même, économique parfois etc.
J'y vois même une forme de reconnaissance, non pas sur la qualité artistique des Bérus mais sur l'appartenance à un courant musical ET social, sociétal. Les bérus, beaucoup de monde connaît et ça a une importance dans le paysage culturel français.
Qu'il y ait un versement d'archives est aussi une super chose, cela permettra à l'avenir de connaître un peu mieux le groupe et plus largement d'ouvrir sur le punk en France (et ailleurs).
J'vais même aller plus loin : je trouve ça très con dommage, triste même de voir la BNF (ou n'importe quel autre lieu culturel parisien ou provincial) comme un lieu d'élite.dans lequel on ne doit aborder que des artistes incompréhensibles, inaccessibles destinés..."aux autres". Toi qui es sensible à ces questions de classe, tu devrais te réjouir de voir la pluralité de la programmation de ces établissements : il y en a pour tout le monde, une ouverture sur tous les sujets pour tous les publics !
Ça s'appelle Vive le feu, parce que c'est plus attrayant que Porcherie...C'est un titre "populaire", qui parle aux gens qui ne connaissent que 3 chansons du groupe et qui y voient un intérêt. Il faut bien le vendre ce colloque.
Si le souci est purement politique : Ce n'est pas parce qu'on met les pieds à la BNF qu'on est de droite, qu'on est un produit du système etc. (d'ailleurs il doit y avoir quelques fanzines punk / metal etc. dans leurs nombreuses archives... ) : on est un sujet d'études et c'est très bien comme ça.
Par ailleurs, on s'indigne de voir les idées de droite et d'extrême droite s'immiscer dans les débats universitaires, dans les programmations de tous les lieux culturels : on devrait se réjouir qu'il y ait de la place pour d'autres, ou de voir que les choses sont plus complexes (voire riches ?) qu'un "Le Pen, porcherie".
Vraiment, plus je creuse, moins je comprends votre indignation.
Edit : ce qui m'étonne (et je viens de lire ton commentaire Crom, j'étais passé à côté), c'est que vous jugez sans en connaître le contenu. Ce sera peut-être vachement bien foutu, intéressant, riche et je ne vois pas en quoi ça va exciter que des gens de droite. Je suis de "gauche" (enfin, encore faudrait-il que cela ait un sens aujourd'hui mais c'est un autre débat), et si je pouvais, j'y serais. J'ai pu fréquenter la BNF à de multiples reprises et c'est ouvert à tous !
En fait, ce qui m'irrite (gentiment hein, pas de quoi s'écharper) c'est que, par expérience pro : je suis bibliothécaire. Pendant 10 ans dans une médiathèque dans laquelle je faisais la programmation.
Je faisais du "tout public" : c'était de la merde, pas de la culture. Fallait faire des choses plus pointues, et/ou s'adresser à un public de niche parce que "je suis une institution publique" et je dois savoir proposer à tous les publics ; les gens ne viennent pas parce que bon, on ne sait pas de quoi on va parler, on est bon qu'à faire "des trucs de droite", "des trucs tous publics", "on connait pas le sujet", "on ne fait pas venir les bonnes personnes pour en parler", "ce sera mal fait", "on ne va pas aller là" etc etc.
Je ne comprends pas toutes ces critiques, infondées, avant la tenue de l’événement ou parce que cela aborde un sujet, qui a priori, en raison de clichés, n'aurait pas sa place dans une structure publique.
Il faut que ça existe, il faut y aller et après, faudra juger.
Dernière édition par
Tookie le 09 mars 2022, 10:40, édité 1 fois.