Pig destroyer - Interview du 21/06/2009

Pig destroyer (interview)
 
Salut! D'abord vous pouvez présenter le groupe aux lecteurs de COREandCO ?
Brian: Brian, je joue de la batterie.
Scott: Scott Hull, guitare
Blake: Blake Harrison, samples, noises
J R: et je suis J.R, je crie beaucoup.


Pourquoi avoir choisi un nom de groupe comme Pig Destroyer?
Blake: On adore le bacon.
Scott: J.R et moi on voulait faire un truc et on a essayé de trouver un nom qui évoquait une attitude punk rock, je partais d'anal cunt à ce moment-là et on fondait un groupe dans le même esprit punk rock mais on ne voulait pas d'un nom complètement creux. A l'origine c'était "Cop Destroyer", tu vois comme "police destroyer", ici vous n'appelez pas la police "cops" c'est ça? Bref, on voulais l'appeler "cop destroyer" et ensuite on a décidé de l'appeler "Pig destroyer" (ndlr "cop" = flic et "pig" est un autre mot d'argot désignant la police). A cette époque les paroles de J.R étaient plus politiquement inspirées.
J.R: Le nom d'un groupe ça fait partie des choses ... quand finalement tu les trouves, juste, tu sais. Quand on a prononcé le nom on savait que ce serait le nom du groupe et on n'avait rien d'autre à faire, arrivé là.


Vous jouez ce soir au Hellfest. Savez-vous que les gens sont très impatients de vous voir ici?
J.R-scott-blake: c'est génial.
Blake: ouais c'est génial, j'espère qu'on merdera pas. (rires)
J.R: je suis sûr que si on merde ce sera d'une manière glorieuse.
Scott: on ne prend rien pour acquis, on est toujours reconnaissants de venir dans un pays avec des gens qui viennent nous voir, j'veux dire c'est fantastique. C'est ce qu'on voulait quand on a commencé le groupe; être accueillis dans d'autres pays pour jouer et avec des gens pour venir nous voir, donc c'est génial. On a hâte, on a super hâte.


Et est-ce votre premier show en Europe ?
Scott: nan on a du jouer 3 fois en Europe deja, pas des masses, juste 3. C'est peu.


Est-ce que c'est dur pour vous de monter une tournée européenne de Pig Destroyer?
Scott: nan, en fait on a décliné quelques tournées mais c'est surtout dû à nos vies personnelles: le travail, la famille, tout ça. On peut partir pour une semaine, un long w-e, des trucs comme ça mais on ne peut pas pour des tournées longues, donc on en a fait aucunes.
J.R: C'est pour ça que c'est bon de faire des concerts comme ce soir où tu peux jouer devant beaucoup de monde en une fois, c'est plus économique pour nous.
Scott: ouais, on ne peut pas être sur la route pendant une longue période; les obligations familiales, professionelles et tout ça...


Votre dernier album "Phantom Limb" est sorti il y a 2 ans, avez-vous eu l'opportunité de jouer les nouveaux morceaux autant que vous le vouliez?
Blake: ça fait presque 3 ans maintenant, ah nan 2 ans
J.R: quand le prochain sortira, ouais ça fera 3 ans. Ouais on est plutôt à écrire des nouveaux morceaux, on joue déjà les autres depuis un moment.


Est-ce que vous travaillez sur quelque chose de nouveau?
Tous: bientôt, très bientôt
Scott: Ce à quoi on travaille en ce moment c'est construire un studio. Une fois qu'on aura construit ce studio on pourra écrire et enregistrer de nouveaux morceaux. Si c'est fini, probablement le mois prochain ou pas loin, alors on pourra commencer à enregistrer du son pour le nouveau CD.


Vous avez un producteur ou .....vous enregistrez vous-même?
Tous: nous-même ouais.
Scott: ouais, on fait toujours ça.
J.R: ouais, excepté pour le dernier album on a toujours enregistré nous-même.
Scott: et même sur le dernier, on s'est mixés nous-même, on a avait juste besoin d'un grand studio pour enregistrer. Mais on est autonomes de ce point de vue, on veut mixer notre propre truc, pour garder le contrôle dessus.


Une idée de ce à quoi pourrait ressembler le prochain Pig Destroyer?
J.R: du moment que c'est rapide et violent, on s'en fout.
Blake: hey les gars vous ne sortez pas de réponses débiles là...
J.R: hey j'économise mes réponses débiles, je les sortirai toutes en une fois (rires)


Dans quelle mesure est-ce plus facile d'enregistrer ou de promouvoir un album ou de monter une tourner quand on est chez un label comme Relapse?
J.R: Relapse ils sont très bon pour la distribution, le marketing et ce genre de trucs mais ce que j'aime chez eux c'est qu'ils nous laissent tranquilles, ils nous font confiance. Ils nous font confiance sur le fait qu'on fera assez de concerts, je parle pas de tournée jusqu'au bout du monde mais assez de concerts pour qu'ils soient satisfaits, sur le fait qu'on essayera d'écrire le meilleur album qu'on peut, le faire sonner le mieux possible. On a une bonne relation avec eux.
Blake: oui, comme le dit J.R il n'y a pas de pression sur nous pour qu'on fasse des tournées mondiales, qu'on parte pour bosser comme des esclaves.
J.R: On est sur ce label depuis combien de temps? 10 ans? On est chez eux depuis un bon moment, ils savent comment on opère, ils n'essayent pas de nous forcer à faire quoi que ce soit
Scott: Etre chez un label c'est comme être marié, tu comprends quels sont les soucis du point de vue personnel: financièrement, avec le temps, la possibilité de faire des concerts, de faire certaines choses toi-même... Relapse a déjà établi cette relation. Pour nous, partir chez un autre label serait stupide, vraiment.
J.R: Evidemment ils préfèreraient nous faire tourner 8 mois dans l'année mais ils n'essayent pas de faire de nous ce que nous ne sommes pas, ils savent qui est on est.
Scott: ouais, ironiquement, ils ont su comprendre qu'on ne jouait pas énormément donc à chaque fois qu'on joue c'est un truc assez gros. Ils basent leur manière de vendre des albums sur le fait qu'on ne joue pas beaucoup... C'est basé sur la demande et...ça marche, à notre faveur, et on est incroyablement chanceux que ça fonctionne comme ça.


N'importe qui connaît Pig Destroyer sait qu'il y une dimension visuelle dans vos alnums. Vous incluez beaucoup de samples dans votre musique. Est-ce que ça fait partie du processus d'écriture en lui-même? Ou est-ce que vous y pensez quand les chansons sont déjà terminées?
J.R: L'aspect visuel? L'aspect visuel commence quand on sait qu'on va faire un album; on essaye de penser à un artiste qu'on aime, qui serait capable de nous faire faire des choses différentes des albums précédents et cela capte déjà des éléments liés à la musique je pense. Comme, sur le dernier album, John Baizley (ndlr: responsable de l'artwork sur "Phantom Limb") voulait avoir quelques paroles, trouver des idées à partir des paroles pour les incorporer dans l'artwork et, voilà...

Oui la pochette c'est une chose, mais on a tendance à l'oublier quand on écoute le CD, alors que les samples cauchemardesques...
Scott: L'important c'est pas uniquement sur la musique en elle-même mais le CD que tu reçois après l'avoir commandé c'est un package. C'est la musique, la manière dont a été orchestré le CD, les chansons elles-mêmes et les samples. Ce n'est pas uniquement délivrer un paquet de chansons, c'est délivrer une expérience, c'est l'apport des samples: créer une atmosphère, une humeur sur laquelle viennent se poser les chansons, donc c'est important. Tout ça est important.

Depuis que Blake a rejoint le groupe pour gérer les bruits et samples en live, pensez-vous que vous pouvez créer la même atmosphère oppressante sur scène telle qu'on peut la ressentir en écoutant votre CD à la maison?
Blake: C'est le but.
J.R: On voulait que ce soit encore plus oppressant. Si tu ne peux pas rendre le tout plus oppressant, plus dégoutant, plus sombre...
Blake: ...alors tu ferais mieux d'écouter l'album à la maison.
J.R: ...alors on devrait arrêter de faire de la musique de cette manière. Tu dois toujours essayer d'amener ça un cran au-dessus.
Scott: c'est ce qu'on essaye de faire. C'est dur. Parce que les circonstances ne nous le permettent pas toujours mais on essaye de rendre ça aussi fort et oppressant que possible.


Et qu'en est-il d'écrire une B.O de films? Est-ce une chose qui vous intéresserait?
Blake et J.R (montrant Scott du doigt, ndlr) : il l'a deja fait.
Blake: il l'a déjà fait deux fois.
Scott: ouais deux fois. J'ai fait deux B.O et c'est vraiment difficile. En fait aucun des deux n'est sorti, l'un n'a pas été terminé mais j'ai sorti la B.O chez Relapse, il s'appelle "Requiem" j'étais avec un orchestre, c'était intéressant. L'autre B.O c'est pour un film d'horreur qui s'appelle "the reds in tower" (ndlr: pas sûr d'avoir bien compris le titre du film) ce qui est aussi intéressant parce que j'ai pu appliquer les trucs électros bizarres que je fais, et c'est cool aussi mais c'est une chose tellement différente d'un groupe. Composer une B.O est totalement différent...
Blake: ouais c'est plus "traditionnel" dans le rock tu as une batterie, une guitare, une voix... composer une B.O c'est pas pareil.
Scott: mais je pense que le sens de ta question c'était "est-ce qu'il y a une dimension cinematographique quand on pense aux chansons?" Et la réponse est oui, définitivement. On est tous très influencés par des films.


Est-ce qu'il y a un réalisateur avec lequel vous aimeriez travailler?
(Tous): David Lynch.
J.R: Gaspard Nöé. Ouais la B.O d'Irréversible est l'un des trucs les plus dingues...
Scott: c'est exactement de ça qu'on parlait, la B.O d'Irréversible est au-delà de la musique, ça rentre en toi et ça te rend malade, physiquement, quand tu regardes le film.
J.R: si on pouvait faire un album qui ferait vomir les gens, je serais heureux (rires)
Scott: donc ouais il y a pas mal de réalisateurs avec lesquels on aimerait travailler : John Waters, Gaspad Nöé, Cronenberg, matthew barney... mais on a deja travaillé avec Matthew Barney (ndlr: il n'est pas réalisateur, mais artiste plasticien, époux de Björk), bon il n'est pas vraiment réalisateur mais a participé a "Restricted" qui est une série de courts-métrages avec différents réalisateurs. On peut ajouter Larry Clark...


Une question récurrente de notre webzine: est-ce que vos paroles sont influencées par la littérature, d'une quelconque manière?
J.R: Ouais, beaucoup de littérature, films, d'autres groupes je suis très influencé par Nick Cave, Lou Reed, des gens comme ça ... et toute la merde qui se passe dans ma tête.
Scott: Ce n'est pas tant l'art qu'il reflète mais la manière dont il interprète ses propres émotions qui l'amènent aux paroles des chansons.
J.R: j'écris juste des trucs qui sonnent "ivol". Si je pense que c'est sombre et torturé, ça doit être bon.


Est-ce qu'il y a des groupes avec lesquels vous avez joué, ou des amis, qui sont ici au hellfest ce w-e?
Blake: oh, BRUTAL TRUTH
J.R: MISERY INDEX, MASTODON
Blake: REPULSION, KYLESA
J.R: heu.. PAPA ROACH (rires) on va arrêter de ramener PAPA ROACH. Et EUROPE: a quel point ce serait merdique si on faisait "The Final Countdown" avant eux? ... (ndlr: s'en suit quelques blagues sur le final countdown)


Est-ce qu'il a des groupes que vous voulez voir durant ce w-e?
Blake: y en a des tonnes, je veux vraiment voir MOTLEY CRUE, ENTOMBED, MISERY INDEX, KYLESA, REPULSION, EYEHATEGOD... y en a beaucoup
J.R: j'suis juste curieux de voir ce que je suis amené à voir.
le 25/08/2009

2 COMMENTAIRES

Winter

Winter le 29/09/2009 à 13:51:29

Le film dont Scott Hull a fait l'ost, c'est The Redsin Tower.

mat(taw)

mat(taw) le 30/09/2009 à 09:17:31

Merci Winter, j'étais pas loin.
T'as d'autres infos sur le film??

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