CULT OF LUNA + DIRGE le 04/05/2006, La Loco, Paris (75)

CULT OF LUNA + DIRGE (report)
C'est enfin le printemps en ce début de Mai sur Paris, bon OK vous vous en foutez mais ici ça a son importance de passer les 20°C, ça signifie plus de manteau à ne plus savoir quoi en foutre une fois dans la salle, et c'est important... Enfin bon, il est 19h10 et je rentre dans dans la Loco, les douces mélopées qui sortent des enceintes de la salle varient d'un étrange chanteur suèdois à quelque chose qui s'apparenterait à du black mélo, une atmosphère un peu spéciale plane déjà ici.

19H35 et le temps de faire quelques soundchecks, les parisiens de DIRGE prennent possession de leurs instruments avant de faire de même avec nos esprits...Possédant depuis plus d'un an leur album « And Shall th Sky Descend » je savais à peu près à quoi m'attendre: un sludge des plus lents (et itératif – il paraît que c'est un terme 'hype' pour décrire leur approche) aux riffs pesants et à la voix haineuse. Le petit plus quasi indispensable pour ce type de set long et à base de cycles: une toile en fond de scène sur laquelle est projeté un montage de clips vidéos à base de tout et n'importe quoi; images de squellettes datant du début du siècle, pylones électriques, vidéos d'opérations chirurgicales ou bien nuages se déplaçant dans le ciel etc... Cette toile accapare notre attention pendant que les riffs se répètent en faisant monter la sauce en pente douce. Le chargé des samples/claviers matraque son kit en balancant ses samples et n'a de cesse de se balancer tel un autiste, le reste du groupe semble dans une espèce de transe introspsective; l'ensemble donnant un caractère hypnotique fortement renforcé par le flot ininterrompu de vidéos. Le moins que l'on puisse dire c'est que le public est scotché et je pense que nous avons été nombreux à rentrer dans ce set (même si je ne vois pas beaucoup de têtes osciller, hormis la mienne) composé en majeure partie de titres issus de « And Shall the Sky Descend », que je vous conseille fortement d'écouter... Les Français quitteront la scène à 20h15 sous des applaudissements nourris bien mérités et des larsens en guise d'adieux. Une bonne prestation, décidémment la soirée commence bien.

L'éternelle mousse (4€ tout de même, putain de Loco) accompagnera mon impatience pendant le seul turnover de la soirée – qui sera d'ailleurs plus court que ce à quoi je m'étais attendu. 20H45, les lumières du lieu se font ombre pour l'entrée en scène des icônes de la soirée: CULT OF LUNA. Les 6 immenses suèdois envahissent la scène, lentement, la tête baissée comme pour entamer une messe... Et c'est le morceau débutant leur dernier album « Somewhere Along th Highway » : 'Marching to the Heartbeats' qui ouvrira le set par une voix suave; on a l'impression que le groupe veut nous ouvrir la tête et nous emmener très loin avec ce titre ultra-planant et doux. On continuera ensuite dans l'ordre de cet album puisque c'est le sublime, majestueux, magnifique... 'Finland' qui suivra, nous faisant apprécier pour l'occasion la proximité vocale de Johannes (un des 3 guitaristes du combo) qui remplace Klas pour cette tournée, on y perd pas trop au change donc ça va. Ce morceau va nous transporter, littéralement; de plus le son est nickel et aucun instrument ne passe par-dessus les autres: paramètre nécessaire quand on connaît la richesse de CULT OF LUNA dans ce domaine et le foisonnement des plans de gratte (avec, notamment, beaucoup de delay.) Il ne nous faudra pas longtemps pour complètement oublier que le monde continue bien de tourner au-dehors, la durée de ce set où l'espace et le temps disparaîtront ce soir à Paris. La moitié du groupe (à l'allure squelettique et à la mèche longue) reste tête baissée en bougeant légèrement quels que soient les titres, Johanes lui est le plus démonstratif des cordes: il malmène sa guitare et arbore des grimaces assez expressives, tandis que le clavièriste/samples headbangue régulièrement et que l'immense batteur casquette vissée sur la tête s'échine à mettre son kit - au son si caractéristique - en mièttes (la peau de résonnance de la grosse caisse n'y aura, d'ailleurs, pas résisté.) Il y a quelque chose d'indéfinissable dans le show de ce soir, quelque chose qui vous touche directement: parce que l'interprétation est juste, parce que le son est parfait, parce que les compos sont magiques, parce qu'on est tous ici venus y chercher sensiblement la même chose et qu'on l'a pris en pleine gueule, ou plutôt en plein coeur. Mais revenons plutôt à la setlist: hormis 'Marching to the Heartbeats' et 'Finland' on aura également le droit à 'Back to Chapel town' et 'Dim' comme morceaux tirés de « Somewhere Along the Highway », pour le précédent « Salvation » ce seront 'Echoes' (avec une intro bordèlique, très noisy, qui nous détournera du début du morceau) joué très puissamment et qui a transporté une bonne partie du public, 'Crossing Over', 'Adrift' et une autre que j'ai cru être 'Vague Illusions', il en reste ensuite que je n'ai pas reconnu et que j'ai attribué à l'album encore antérieur à « Salvation ». Le groupe fera durer le plaisir en nous gratifiant d'un rappel (prévu, bien entendu) et l'occasion également pour Johannes de nous remercier brièvement (le contact avec le public ne se sera pas fait avec les mots ce soir) avant de nous laisser rentrer chez nous, émotionnellement vidés par ce concert, encore enivrés, heureux.

1H20 de set pour les suèdois, qui seront passés à la vitesse-lumière ce soir. Je n'aime pas être dythirambique et préfère généralement équilibrer mes propos mais là, désolé pour les détracteurs, il n'y aura strictement rien à redire sur cette soirée. C'était parfait. Même DIRGE a su être à la hauteur de cette affiche, quant à la headline et bien, je pense que vous avez compris et que j'en ai suffisamment dit: j'en ai marre de chercher des superlatifs...
photo de Mat(taw)
le 31/05/2007

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