DON CABALLERO + MONOCHROME + REVOK le 24/11/2006, Le Batofar, Paris (75)

DON CABALLERO + MONOCHROME + REVOK (report)
Un temps très automnal en ce vendredi 24 novembre s'est dessiné sur la capitale pour accueillir les DON CABALLERO: il pleut, timidement certes, et il fait froid. Ca donne pas trop envie de bouger les fesses de chez soi ce soir mais la motivation est finalement la plus forte quand on sait quel type de groupe vient jouer ce soir; un combo qui tourne depuis une douzaine d'années, au style unique et qui garde toujours autant de pêche malgré le cycle des années... Donc on prend son parapluie, on enfile son plus beau K-Way et zou! Direction le Batofar!

Le temps de poireauter 20 petites minutes à attendre un pote à l'entrée et il se fait déjà 19h40, REVOK a entamé son set depuis une vingtaine de minutes. Première constatation: le batofar a fait salle comble ce soir, et sachant que ça risque encore de débouler jusqu'à ce que les DON CAB' n'arrivent on peut deviner que l'orga va vendre la totalité de ses places ce soir. A se demander même si une plus grosse salle n'aurait pas été plus adaptée, bref... Revenons en à REVOK: ça doit être la 3e ou 4e fois que je les vois sur scène et je n'en ai pas plus à dire que la dernière fois: toujours dans un registre noise/screamo avec vidéo incorporée. Je ne verrai que 2 morceaux de leur set et c'est toujours plaisant mais je dois avouer qu'après les avoir déjà vu je commence un peu à m'en lasser, je ne saurais dire pourquoi, le très volatil goût de la découverte évaporé peut-être...

Dur dur d'accéder au bar ce soir, il vaut mieux être très motivé pour se prendre une mousse – ce qui est mon cas bien sûr – parce que la marée humaine est compacte dans le bateau, c'est le moins que l'on puisse dire.. Pendant ce temps les teutons à la « couleur unique » mettent en place leur matériel, après des galères de transport ils ne semblent pas plus contrariés que ça et ils s'installent patiemment. Je n'ai jamais entendu quoi que ce soit de ce groupe avant ce soir et c'est donc totalement vierge de tout à priori que vais les écouter, comme une bonne partie du public présent ce soir. Et bien je resterais assez dubitatif sur le pourquoi du comment de leur présence sur cette affiche après une écoute (plus ou moins) attentive de leur set; un rock certes plaisant mais tirant tout de même plus vers la pop que la noise la plupart du temps... Le chanteur (immense et fluet) et la chanteuse de MONOCHROME se rendent la pareille durant tout le set, chacun y allant de son grain de voix particulier: elle au timbre chaud et très féminin et lui heu... bah j'ai du mal à la définir mais je n'ai pas aimé ça c'est sûr. Ajoutez à cela une pause assez longue avec la tête d'ampli qui rend l'âme et il n'en faut pas plus pour que l'attention du public ne s'envole. Malgré des compos enjouées et plutôt fraîches, on attend que ça se termine afin d'entendre enfin le combo américain pour lequel tout le monde s'est réuni ici ce soir (ouais je sais, ça fait un peu homélie de curé mais bon...)

Les trois (et immenses) membres de DON CABALLERO installent tranquillement leur matos sur la petite scène du batofar alors que les premiers cris les réclamant commencent à poindre dans la salle, Damon Che en tête, leader incontesté du combo - et batteur de son état - introduit lui-même les DON CAB' à un public qui les connaît déjà fort bien; donc pas de fioritures Damon et balance la sauce!
1H20 de set pour les ricains ce soir, 1h20 de démonstration totale, de maîtrise, d'ingénuosité, d'inventivité, de brassage, 1h20 de bonheur. Damon Che va faire littéralement pleurer tous les batteurs venus le voir ce soir, il va tout le temps breaker, casser le rythme, jouer en flat, faire descente de toms après descente de toms, utiliser tout son talent pour donner ce qui fait toute la saveur de DON CABALLERO: une section rythmique en perpétuel mouvement, une agitation fructueuse tissant la toile de fond de compostitions à tiroirs dont une seule écoute ne révèle pas la moitié des richesses. Pour ce qui est du reste et bien j'étais assez curieux, sachant que le trio ajoute moults pistes de guitares sur album, de voir quel rendu cela aurait sur scène; et bien je vous rassure, il est exactement le même. Pour la simple et bonne raison que les pistes de grattes apparaissent de manière itérative, le gratteux se sert de boucles qu'il enregistre « live » les unes après les autres, les superposant ainsi pour donner le même densité que sur CD. Le bassiste suit, quant à lui, le chef d'orchestre Damon qui se fait un malin plaisir de ne jamais être prévisible et se joue des temps un peu comme aime à le faire Tomas Haake (le côté jazzy encore plus prononcé, bien sûr), en tout cas toute l'attention est dirigée vers lui, c'est indéniable. Côté playlist j'ai reconnu un paquet de titres et, n'étant familier qu'avec « World Class Listening Problem », le dernier opus en date de DON CAB', on peut dire qu'il aura composé une majeure partie de la setlist. Tant pis pour les fans de la première heure, qui auraient peut-être préféré une liste un peu plus équilibrée, mais l'énergie qui ressort des morceaux de cet LP est tellement bien restituée sur scène que, personnellement, je ne m'en plaindrais pas. Ca passera très (trop) vite en tout cas, puisque le dernier morceau juste terminé le groupe salue la salle et les lumières se rallument instantanément (il n'est que 22h20); pas de rappel...Déception tout de même... Mais ça aura été tellement bon tout du long que ce mauvais point sortira vite de mon esprit.

L'affluence de cette soirée aura même été jusqu'à faire un malheureux car une personne sera transportée du devant de la scène jusqu'au dehors, victime d'un malaise. Hormis cela, et le set de MONOCHROME qui aura laissé une partie du public perplexe, cette soirée aura été une réussite et on peut dire que les DON CABALLERO ont bien été à la hauteur de l'attente dont ils faisaient l'objet (sauf pour le rappel mais bon, on ne peut pas tout avoir hein?)...
photo de Mat(taw)
le 31/05/2007

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements