ISIS + OXBOW le 10/06/2007, La Loco, Paris (75)

S'il est des choses qu'on apprend très vite en vivant dans cette belle région qu'est l'Ile de France, « la circulation c'est plus fort que toi » doit être la leçon qu'on retient le plus facilement. Pour une fois que je dois rallier la capitale en voiture un dimanche soir, c'est à un embouteillage monstre auquel j'ai eu le droit avec le pote qui m'accompagnait. Mais bon, quand on n’a pas le choix du transport en commun, on fait avec...

C'est donc avec des excuses que je vais commencer ce report, bien que tout cela ait été indépendant de ma volonté: pardon à tous ceux qui apprécient Oxbow, qui n'ont pas pu assister à ce concert et qui attendaient de lire une prose pour rendre compte de la qualité et de la folie de ce groupe sur scène. Etant arrivé sur les lieux vers 21h, j'ai déboulé avec mon compagnon d'infortune tout juste au moment des soundchecks d'ISIS; nous avons déjà pu assister au show en entier ce qui n'était pas garanti quand je voyais, dans l'habitacle, les minutes avancer plus vite que ces satanées bagnoles...

Bref, passons pour cet épisode bien malheureux et j'espère que j'aurai l'occasion de me rattraper un jour en ce qui concerne OXBOW car c'était une affiche de qualité à laquelle nous avions droit ce soir
Les derniers règlages en train d'être effectués, j'entre dans le coeur de la Loco et on peut dire que la salle est très remplie: la fosse qui habituellement se vide durant les turnovers est d'ores et déjà pleine et même sur-pleine. Le morceau d'introduction d'ISIS - qui peut se résumer à des vocalises étranges dans un language qui l'est tout autant - commence à légèrement s'éterniser et le côté répétitif de la chose fait s'impatienter une partie du public qui réclame la « divinité ». Les 5 membres du combo emmené par Aaron Turner finissent par arriver et ne tardent pas à se mettre à l'oeuvre en entamant les premières notes du timide 'Wrists of Kings', morceau d'ouverture de leur dernier album en date « In The Absence of truth ». Album que j'avoue avoir eu du mal à adopter (dû à une prod un peu trop mollassonne peut-être), mais à l'écoute de ce titre en live j'ai dû revoir ma copie, car quelle patate mes aïeux!! Une envie et une énergie chez Aaron qui se transmet très rapidement dans le public, il ne leur aura pas fallu longtemps pour se mettre le public dans la poche: dès le premier titre la messe est dite, Mesdames Messieurs, on sait que ça va être bon. Le son est impeccable (comme pour CULT OF LUNA il y a quelques mois) et tout est parfaitement équilibré, excepté pendant un morceau où la guitare du sieur Turner s'est faite quasiment muette. 'Dulcinea', toujours tiré du dernier album, me conquierera également, beaucoup plus de pêche que sur galette, un Aaron déchainé et une batterie très présente me convaincront de reconsidérer cet album (dont nous aurons encore 2 titres: 'Holy Tears' et un autre). Toujours aussi planant dans les passages plus posés, le groupe sait faire monter la sauce doucement pour nous retourner comme des crêpes, comme ils l'ont prouvé avec un 'In Fiction' (seul représentant du pourtant génial « Panopticon ») dantesque, au final éblouissant. Le groupe n'aura pas totalement renié ses débuts puisqu'ils joueront aussi 'The Beginning and the End' ainsi qu'un 'False Light' énormissime, tous deux tirés du très bon « Oceanic ». Ne connaissant pas très bien « Celestial » ni « Sgnl05 » je ne suis pas certain des autres titres qu'ils ont joué mais il me semble que ceux interprètés en rappel doivent faire partie des albums susmentionnés (et le 1er qui dit dit: c'est qui c'est « mentionné »? je le frappe...)

Un show digne de ce groupe donc: puissant, net, intense, aérien, tout ça à la fois. Difficile de décortiquer ou de vouloir détailler un concert comme celui-ci: ISIS est à voir sur scène, tout simplement.