Persistence Tour 2010 (Casey Jones + Evergreen Terrace + Unearth + Cruel Hand + Sick of it all + Dirty Rotten Imbeciles + Blood For Blood) le 08/12/2010, Le 106, Rouen

Casey Jones + Evergreen Terrace + Unearth + Cruel Hand + Sick of it all + Dirty Rotten Imbeciles + Blood For Blood (report)
En voyant l’affiche proposée par la cuvée 2010 du Persistence Tour, mon sang n’a fait qu’un tour : en plus d’être alléchante, elle permettait de revoir les cultissimes papys du New York Hardcore, j’ai nommé Sick Of It All aux côtés des non moins respectables Blood For Blood et Sepultura. Le dernier show que j’avais vu de la bande à Koller était tout bonnement légendaire. C’était dans un trou perdu au bout de la ligne D du RER, à Savigny Le Temple, mais qu’est ce que c’était bon ! Une salle pleine à craquer de fans, un pit qui ferait pâlir les gars de l’East Coast et surtout des groupes en pleine possession de leurs moyens.
Bref, cette date au sein du flambant neuf 106 de Rouen promettait, surtout que c’était la seule date proposée en France, juste à côté de chez moi, après l’annulation du show MadballSOIA à Caen. La Normandie devenait capitale du Hardcore en France !
Seulement, ce qui devait être la grande messe du tough guy ricain fut contrebalancée par une série de petits ratés qui, au final, n’ont fait que désespérer un public pourtant en manque de gros son.

Je m’explique.

Alors que je pensais être en avance, sur les coups de 19h, je pensais retrouver les copains pour discuter le bout de gras et profiter de tous les groupes. Raté ! Premier show à 18h (on est en semaine) et voilà que je manque un des groupes que je ne voulais pas rater : Casey Jones (on m’a soufflé dans l’oreillette qu’ils ont rendu une copie nickel devant un pit vide).

Moi vs. Persistence bourre
Pas grave, me dis-je, ça arrive ces choses-là, vengeons nous sur une bonne bière bien fraîche pour faire patienter. Raté ! On m’explique que l’organisation du 106, la nouvelle scène de musiques actuelles de Rouen, n’a pas eu d’autorisation de débit d’alcool. Merci aux autorités ! Je ne vous décris pas les scandales des quelques keupons et de la plupart des gens à l’annonce de ce non-sens. C’est génial de créer des lieux aussi bien conçus pour les concerts, dans une ville qui en avait tellement besoin, mais si c’est pour qu’on s’y emmerde ou qu’on soit considéré comme des gamins à qui il faut empêcher de faire des bêtises, parce que c’est mal, les bêtises, je ne vois pas trop l’intérêt.

Moi vs Persistence pas bourré
Ça y est, je retrouve enfin tous les copains, on est motivés pour passer tout de même une bonne soirée, ce soir c’est SOIA, après tout, on n’a qu’à la faire straight edge ! On annonce le début de Cruel Hand, du bon hardcore, certes un peu classique mais clairement taillé pour le live. Je rentre dans la salle et là, un monsieur avec un blouson noir ressemblant fortement à un membre du service d’ordre (normal, il en était) me demande : « vous avez votre bracelet, m’sieur ? ». Je lui réponds : « Parce qu’il faut un bracelet, maintenant ? ». Il acquiesce. Mais pourquoi je n’ai pas ce p***** de bracelet ? Je retourne à l’accueil, j’explique la situation. On me dit que ce soir-là, il y a deux concerts différents en même temps et que pour accéder à la salle il faut un bracelet. Vaste bazar, le service de sécurité est tellement embrouillé qu’il laisse rentrer n’importe qui sans pour autant vérifier les billets (d’où l’oubli me concernant), mais veille à bien virer toutes celles et ceux qui tentent de faire un aller-retour sur le parking, histoire de se rafraîchir un peu de quelques mousses (préalablement interdites). Classe !

Moi vs. Persistence tour de clé
Allez, oublions ce passage peu glorieux et lançons nous donc dans ce qui doit primer dans la soirée : la musique. Les intenses mais courtes dernières minutes du show de Cruel Hand, tentant de faire bouger des masses encore un peu froides, m’ont revigoré. Le groupe a l’air cool, même si le discours est un peu simpliste ("faut unifier la scène, blablabla, bougez vous, blablabla, faites du bruit pour SOIA, etc…"). Le groupe a très vite laissé place aux très attendus Evergreen Terrace et à leur magnifique backdrop rose et vert fluo (pffffffff). J’avais pas mal d’attentes avec ce groupe. Les premiers disques étaient franchement bien, très frais, avec une énergie punk hardcore comme il faut. Or, je n’ai pas écouté le dernier album. Et là, c’est le drame ! En lieu et place d’un groupe que je pensais super pêchu, le public a assisté à une parodie de metalcore pour minettes, avec tous les clichés surfaits et complètement surannés. Leur reprise de Tear For Fears en fût le point d’orgue : un chanteur qui ne sait pas quoi faire quand il ne chante pas (sans parler de ses problèmes de justesse), un bassiste qui se demande encore s’il va prendre des frites ou des pâtes au dîner et des gratteux statiques au point d’ennuyer tout le monde, le tout avec un son pas franchement convaincant. Vraiment décevant. Le groupe a eu quand même ses kids au-devant, ça fera de belles photos pour leur myspace.
Arrivé à ce moment-là de la soirée, on serait prêt à prendre n’importe quoi dans les oreilles pour pouvoir envoyer un 2step de qualité, tant on est en manque de quelque chose de fédérateur, de vraiment motivant et là, les ricains ne nous donnent rien d'affriolant.

Moi vs. Résistance tour
Arrivent alors Unearth. Le public, un peu déçu par les groupes précédents a pu enfin en recevoir plein la face : bon mix entre Pantera et le thrash metal des nineties d’un côté et du pur metal hardcore de l’autre. Des mecs visiblement contents d’être là et tout le monde n’en a pas été dupe : le pit s’est rempli d’un coup et n’a eu de cesse de remuer pour faire honneur à un groupe sincère offrant donc un metal costaud et efficace. Le mec du public qui a pu faire un solo de guitare sur le dernier morceau vous le confirmera.
La soirée monte donc doucement mais sûrement dans les tours, place aux attendus big boys : Blood For Blood. La bonne surprise fut de reconnaître un des membres de Biohazard, Bill Graziadei au pupitre guitare. Du pur NYHC ! On sent le poids des années : les mecs sont physiquement imposants (le plus fin doit avoisiner les 90 kg, sans le bandana) mais surtout physiquement éreintés par la tournée. Le chanteur n’a quasiment plus de voix, mais tente quand même de faire le job. Ils jouent tous leurs titres connus et on ne s’y trompe pas, la mayonnaise commence enfin à prendre !

Moi vs. Papy stence tour
Après un show dense et stylé, place aux remplaçants de Sepultura (et oui, on les a ratés, ceux-là aussi !) : les vieux de la vieille Dirty Rotten Imbeciles. Leur tentative de crust basique et anti tout, ne m’a donné que peu d’inspiration: entre le discours d’un vieux punk en train d’envoyer bouler tout le monde moderne et le son digne d’un groupe de lycée, rares sont les choses à retenir de ce combo qui fait plus office de potes invités à profiter de la tournée que de vrai groupe. Cela m’a permis de tester un cocktail de fruits du bar, autant noyer son ennui dans le multifruit, c’est bien connu…

Arrive donc le moment tant attendu de la soirée. Comme s’il fallait le mériter, comme un beau cadeau qu’il faut attendre avant de pouvoir déballer. Sick Of It All ! On avait peur que les new yorkais se soient assagis ou pire, qu’ils se fassent engluer par la relative morosité de la soirée. Il n’en fut rien ! Dès le premier accord, on l’a tous senti, dans le public. Et comme un seul homme le pit général s’est lancé. Des nouveautés comme « Death or jail » aux tubes comme « Scratch the surface », tous les principaux albums sont représentés. Les membres des groupes ouvrant la soirée nous gratifient même d’un passage en caleçon sur les premiers titres ! Depuis 25 ans, les quatre de la grande pomme régalent par leur facilité à remuer la planète distorsion et ce soir-là ne déroge pas à la règle. Les frères Koller se donnent à fond, tourbillonnent, haranguent la foule à se bouger. Une vraie leçon. Voilà ce que c’est le vrai hardcore, de l’énergie sans concession. Pas besoin de se faire prier pour un wall of death, pas celui des groupes pseudo-énervés, celui ou ce sont deux masses qui s’écrasent l’un contre l’autre. Ce fut beau.
Après une heure de show haut en couleurs, rempli, repu, j’ai pu enfin me dire que ce Persistence Tour valait le coup pour SOIA, un des meilleurs groupes qui soit, et puis c’est tout.

Cette nuit-là j’ai dormi du sommeil du juste.

Moi vs. Somnolence tour.
photo de Geoffrey Fatbastard
le 20/01/2011

1 COMMENTAIRE

JiBrest

JiBrest le 21/01/2011 à 10:54:02

sympa le report !
c'est bizarre qu'un etablissement pareil n'ai même pas une licence 3... mais bon. D'aileurs, concernant Cruel Hand j'ai eu Ouïe dire que c'était pas folichon folichon non plus sur cette dâte... Et c'est con pour Casey Jones, c'est pourtant bordel de bon ce qu'ils font, diantre !

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