Radiohead le 06/07/2008, Grand'Place, Arras

Radiohead (report)
"La belle endormie" ainsi est surnommée la ville d'Arras qui malgré ses innombrables charmes, est trop souvent méconnue.
Depuis un coup d'essai avec Placebo en 2004, transformé avec les venues les années suivantes de Muse, Dépêche Mode etc. FLP Productions a installé sa caravane pour 4 jours en juillet (avec les venues de Chemical Brothers, Mika et Céline Dion entre autres...) avant de revenir en août nous proposer Metallica : de quoi réveiller la capitale du Pas-de-Calais!

Pour ce dimanche 6 juillet, ce sont Vampire Weekend, The Wombats, The Do, Sigur Ros et Radiohead à l'affiche. Timing parfaitement respecté après une entrée au bout d'une file de mélomanes très disciplinés, 16h30, les new yorkais de Vampire Weekend investissent l'énorme scène dressée pour l'occasion.
Costume taillé un peu trop grand pour ce que France Leduc Productions présente comme la révélation rock de l'année. De la pop avec quelques éclats sans relief, sans intérêt. Le groupe peut-être mal à l'aise face à un public encore froid n'a pas convaincu une assemblée grossissante qui ne parle que de Radiohead, et de la file pour les toilettes qui s'allonge à mesure que les gobelets Heineken se vident...
A noter que le son plutôt bon à ce moment du festival (pour un festival) n'en sera que meilleur sur la fin...

Le temps se fait menaçant, mais aucune goutte ne vient gâcher une fête qui se poursuit avec The Wombats. Le trio anglais arrive souriant avec un enthousiasme communicatif. L'entrée en matière se faisant des plus originales (chant a cappella) avec de larges sourires et des blagues qui font mouches ("J’ai mis les mêmes effets que Johnny Greenwood sur ma guitare" et "On est très heureux et fiers d’ouvrir pour Radiohead et Sigur Ros, on espère que c’est pareil pour eux"). Malheureusement, musicalement, le groupe que certains peuvent connaitre pour leur squat de MTV2 a certes de l'énergie à revendre, mais peu d'arguments musicaux à proposer. 45 minutes passent, le temps de voir un camarade qui habite sur cette Grand'Place, théâtre à ce moment là d'un show assez moyen qui semble avoir plu malgré tout à une bonne partie de l'assemblée.
Un passage sans faire la queue aux toilettes privés de mon collègue (Merci Riot !!)

L'heure tourne, les roadies s'activent, et malgré l'annonce du sosie de Robert Smith (alias le chanteur de The Wombats), ce ne sont pas les Sigur Ros mais bien The Do qui arrive sur scène. Encore un trio avec qui la "branchouille attitude parisienne élitiste" est de mise. Mais force est de constater que la chanteuse est assez bluffante. Non par son anorexie latente mais pour sa voix claire, un chanté maitrisé de bout en bout, aucun reproche à faire si ce n'est qu'elle est une pâle copie dans sa gestuelle d'une Bjork peu inspirée. Le batteur fait son taf avec sa caisse à outils et sa série de poêle au dessus de la tête...Concept quand tu nous tiens...Le tout chapeauté par un guitariste aux lunettes noires, voix grave mais avouant son plaisir d'être présent.
Musicalement, la pop sucrée du groupe a touché une grande partie du public. The do est un groupe très appréciable et qui a de véritables qualités sur scène...mais dont le souvenir est périssable à côté des islandais que beaucoup attendent...

Excité comme un puceau devant une cassette vidéo d'un film érotique enregistré sur M6 en 1993, je trépigne avant la venue de Sigur Ros. Le public ne se trompe pas et s'amasse doucement. Dés les premières secondes, les frissons sont là, un sourire se fige sur mon visage...Je ne dois pas être le seul...
Quelle meilleure chanson pour commencer que celle débutant l'album Agaetis Byrjun : Svefn-g-englar. La voix androgyne de Jonsi Birgisson nous mène alors doucement dans un autre monde...Dans ces moments là on ne sent pas le dreadeux qui fume son joint à côté, on n'entend pas le néerlandais qui parle fort avec son haleine de bière à deux françaises écervelées...
"Saeglopur" suit, l'enchantement se lit sur le visage de tous...
Le guitariste archer/chanteur/pianiste nous offre une grande prestation. Lorsqu'un orchestre vêtu de blanc fait son arrivée, les yeux ne savent plus ou aller. Le plaisir se lit sur chacun des musiciens. Depuis les violonistes, flutistes jusqu'au pianiste dont la sobriété vestimentaire contraste avec celle de ses collègues...
Pourtant bien loin de la scène, séparé par 10000 personnes, on se sent prés des musiciens... Gobbledigook offre une explosion de confettis, on pense alors que l'orgasme est atteint...C'était sans compter sur le 8e et dernier titre de l'album ( ) sorti en 2003. Les islandais ont ouverts le concert sur un de leurs meilleurs morceaux, ils l'achèvent sur leur chef d'œuvre. Intense, superbe, parfait : aucun adjectif ni même superlatif ne saurait exprimer les sentiments sur ces islandais. Les regrets de voir le groupe saluer le public sont immenses...L'espoir d'un rappel tombe vite, mais le souvenir est inoubliable, les images remplissent la tête, la musique résonnera encore plusieurs jours après. Il est 21h25, dans 35 minutes Radiohead fera son entrée.

L'attente rend certains amoureux de Radiohead nerveux, exaspérés d'être placés si loin de la scène certains jouent des bras pour gagner quelques mètres inutiles. 22H. Le timing imposé est respecté à la seconde prés. Radiohead débarque, comme aurait dit Jacques Martin "Sous un tonnerre d'applaudissements".
25000 spectateurs, ce n'est pas ce qui impressionne Radiohead qui joue avec une décontraction aussi déconcertante que ses prédécesseurs. Comme pour dédramatiser, les musiciens sourient, Thom Yorke dont l'incroyable charisme efface malheureusement les autres membres, gesticule dans tout les sens comme à son habitude.
Le contexte est superbe, la Grand'Place, les deux écrans géants, le fond de scène, les néons écolos du groupe offrent un spectacle pour les yeux. Les oreilles ne sont pas en reste. France Leduc avait promis un grand show...Il faut avouer qu'elle avait dit vrai...

15 steps/ Airbag/ There there/ All I need/ Where I End And You Begin/ A wolf at the door/ Nude/ Pyramid song/ Weird fishes/ Climbing up the walls/ The gloaming/ Faust Arp/ No surprises/ Jigsaw falling into place/ Reckoner/ Exit music/ Bodysnatchers/ Cymbal rush/ Videotape/ Paranoïd Android/ Dollars and cents/ Idiotheque/ House of cards/ The national anthem/ Street spirit

2h de concerts avec les temps forts de Pyramid Song salué dés les premières notes, (comme toutes les chansons par ailleurs). Cymbal rush est l'instant de gloire pour un Thom Yorke seul avec son piano...Ces 4 minutes donnent le frisson, autant qu'un Faust Arp tenu par le duo Yorke/Greenwood. No surprises et Idiotheque font partis de ces moments magiques, avant que le groupe ne nous laisse sur une de leur plus belle composition : Street Spirit. Les oxfordiens nous auront véritablement offerts (enfin 57 euros quand même) une balade à travers leur large discographie

A cet instant, et autant de bonheur, les 25000 heureux se séparent...Quelques impressions laissent entendre que leur prestation fut "parfaite"...
Radiohead était en effet ce soir là : parfait...
Parfait mais peut être trop, non sans âme loin de là, avec une communion naturelle, déjà acquise. Un charme qui opère avec de petites phrases comme la dédicace de Paranoid Android aux riverains : "Sorry for the noise".

Quelques minutes plus tard je rentais chez moi, ne trouvant pas les mots pour m'expliquer. Cette nuit du 6 au 7 juillet je n'ai pas dormi, la discographie de Sigur Ros défilant heure après heure...
Un jour on m'a dit qu'écouter un album d'un groupe qu'on vient de voir est signe d'un grand concert... Celui de Radiohead comme à son habitude : Grand. Sigur Ros : Géant.


photo de Tookie
le 11/07/2008

2 COMMENTAIRES

carode

carode le 11/07/2008 à 21:29:47

raahhh !! dire que je devais y aller...tu me fais regretter d'avoir préféré passer par les eurockéennes...'fin juste un tit peu, parce que la prog y était géniale itou :)
bizous, le pas-kene-du-tout !

mat(taw)

mat(taw) le 17/07/2008 à 09:05:21

'tain mais quand est-ce que je verrai ce groupe sur scène???!!! Apres je pourrai mourir tranquille

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