Temples festival 2015 (Converge + Will Haven + Pig Destroyer + Sunn o))) + Earth + Monarch + Year Of No Light) le 29/05/2015, Hangars, Bristol (Angleterre)

Converge + Will Haven + Pig Destroyer + Sunn o))) + Earth + Monarch + Year Of No Light (report)

 

Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler du Temples, ce festival a lieu pour la 2 année à Bristol, U.K. Revendiquant et assumant une indépendance totale, le festival ne bénéficie d'aucun sponsor (pas de bannière avec une marque de bière ou de boisson énergisante donc) et vit globalement bien de cette gestion puisque pour la 2e année il est sold out 6 mois avant sa tenue.

Le site est assez petit, situé dans la zone industrielle de Bristol, avec chaque scène se trouvant dans un hangar et au milieu de celles-ci une cour centrale pavée avec de quoi s'asseoir, se vider la vessie (ou plus si affinités) et boire local. Un site modeste quoi, pour une affiche qui fait baver et à un tarif assez intéressant: 95€. Pensez-y la prochaine fois que vous débourserez 180€ pour un hellfest ou seulement une 30aine de groupes vous intéresse.

D'ailleurs on y croise pas mal de français, des espagnols, des norvégiens, des allemands, c'est dire combien il fait parler après seulement 2 ans. Il suffit de jeter un rapide coup d'oeil à l'affiche pour comprendre....

 

 

 

Vendredi 29 Mai

 

Début des hostilités prévu à 13:30 sur la main stage. Bon forcément, on est en appart, on traîne un peu et on se remplit l'estomac histoire de tenir toute la journée debout et forcément il est rapidement 15:00, le temps de parcourir les 15 mins à pince jusqu'au site, de récupérer le bracelet magique et on arrive pour le début du set de Harms way. Première mauvaise surprise sur la main stage: le son n'est vraiment pas au top, on comprend pas grand chose aux riffs... Bon, ça a l'air d'envoyer, le pit devient assez dingue (bon c'est le 1er jour aussi) et l'espèce de golgoth officiant au chant qui doit certainement faire une battle de stéroïdes avec Greg Pucciato joue son rôle de méchant au jeu de scène limité par l'encombrement de ses muscles. Bon, ok allons voir ailleurs.

On file sur la "Third stage" qui accueille les groupes doom du jour et on tombe sur Sea Bastard qui lancera le riff le plus pété qui soit. Bon ç'aurait du rock pêchu à la Nirvana qui le joue ça change tout mais quand tu joues doom t'es condamné aux riffs à 3 millions de dollars quand tu le répètes 30 fois donc c'est un grand non. Retour à la main stage pour Young and in the Way, qui au même titre qu'Harms Way tourne avec Converge. Il y a des trucs intéressants, le chanteur joue la carte evil dans l'attitude et le grain de voix, le public est super réceptif, nous un peu moins, le son y étant certainement pour quelque chose...

 

On reste dans la main stage, il faut se positionner environ 15 min avant un début de set pour avoir une place correcte tant la salle est sur-blindée. Trap Them débute son set et là ça sent la déception malgré un son largement plus audible. la voix est super en retrait (remarque générale pour la main stage d'ailleurs, aujourd'hui) et heureusement parce que le brailleur a vraiment le larynx à l'agonie, on entend que le grain de voix au bout du rouleau mais zéro coffre. De plus, celui-ci à la bonne idée de chanter le pied sur les rembardes de la fosse au contact du public - pas une idée pourrie en soi si t'as des musiciens sur scène qui font vivre le set par leur attitude, ce qui n'est pas du tout le cas. Du coup on s'ennuie. Je les avais déjà vu au Glaz'art et ils m'avaient laissé une super bonne impression, là pas vraiment. Certains riffs sont cools mais ça reprend des codes efficaces qui manquent d'originalité et l'interprétation est globalement plate.

 

Migration vers la "second stage" qui voit se succéder les groupes grind en ce vendredi, on attend les New-Yorkais de Magrudergrind et visiblement on n'est pas les seuls...Le son de cette salle n'est pas au top non plus mais on discerne les riffs c'est déjà pas mal, là ça envoie ça joue très vite et très bien, on commence à sourire un peu, ça fleure bon. Sans attendre la fin du set c'est direction la main stage pour choper LA place sur la mezzanine pour voir WILL HAVEN. Et là c'est LA GROSSE PUTAIN DE GIFLE. Dès le début le groupe bouge dans tous les sens, la voix de Grady est bien là (bien qu'un peu en retrait, oui je me répète mais c'est pour que tu comprennes bien). Le son n'est pas ultime mais on se laisse porter par une setlist inespérée (voir plus bas) avec du "EL Diablo" en majorité, du "Carpe Diem" à foison. J'ai la chair de poule tout le set, me nique les cervicales en 15 mins, l'orgasme du fantasme d'ado qui se réalise. Ce set est juste incroyable. Avec un gratteux supplémentaire dans le line up qui apporte un léger plus, le groupe a l'air content de jouer et ça se transmet dans le public où on peut voir les 2/3 de la salle bouger la nuque vigoureusement.

Voilà le déplacement est quasi amorti, on a l'impression que ça a duré 10 mins...

 

TODAY IS THE DAY ayant annulé sa tournée, le running order est quelque peu chamboulé mais on trouve le temps de voir NAILS (déjà vus au nouveau casino mais avec un son effroyable, d'ailleurs si vous croisez l'ancien ingé son du nouveau casino cassez-lui les 2 genoux: ce mec est une immense baltringue). Ici NAILS joue tout à fait son rôle ambivalent de groupe à l'attitude et au passé Hardcore qui joue du métal, ça joue super dur même si ce qu'on voit joué sur le manche n'est pas tout à fait ce qu'on entend, ça n'empêhce pas d'être cool, méchant et agressif. Et ...bon, la HM2 fait le reste. Du coup ça nous fait louper WEEDEATER mais faut faire des choix, apparemment j'ai eu tort.

Le dernier groupe de grind du jour (second stage donc, pour les 2 ou 3 qui sont attentifs) sera PIG DESTROYER qui avait une grosse place dans ma wish list. Choix gagnant. Setlist super plaisante avec une prédominance de "Book Burner" et, étonnamment, "Prowler in the Yard", un peu de "Phantom Limb" et de "Terrifyer" dont le monstreux morceau éponyme. J'ai jamais vu une main aller aussi vite que celle de Scott hull d'une manière aussi précise, ça rigole absolument pas, Adam Jarvis est flippant de précision aussi avec une frappe pour la vitesse à laquelle il joue... j'ai envie de chialer. Ce mec est un monstre.

Bon je passe rapidement sur la présence d'un bassiste dans le line-up, j'ai toujours pas compris l'intérêt, quant au mec au sample qui fait juste office de chauffeur de salle une bière à la main (on n'entend rien de ce que tu fais mec, à part lancer des samples au début des morceaux), il devrait pointer à pole emploi si le groupe n'était pas aussi conciliant.

 

Ok bon WILL HAVEN et PIG DESTROYER m'ont déjà mis K.O et il reste encore CONVERGE...La densité de ce vendredi aura raison de ma concentration et de mon entrain au début de CONVERGE, malheureusement. Comme à chaque fois que je vois le groupe c'est une tuerie ça bouge partout ça joue violent et tout, pas de souci mais j'ai l'esprit ailleurs je crois et il aura fallu quelques morceaux d'Axe to Fall pour que je sorte du set et n'y revienne que pour "Jane Doe" à la fin. Ce concert aurait eu lieu à 19h l'issue aurait été totalement différente je pense; c'est la vie des festoches

 

 

Le bilan du 1er jour de fest est plus que bon, on a déjà l'impression d'avoir rentabilisé le billets, on s'est fait méchamment baffé. En même temps cette journée était celle du line up de la mort, demain sera plus cool et dimanche aussi (sur le papier), alors on rentre heureux.

 

 

 

 

Samedi 30 Mai

 

On a peu d'espoir d'être à l'heure pour le set de CELESTE programmés initialement à 14h30. Latence du repas + temps de récupération de la veille et son se pointe trop tard sur la main stage, qu'importe, on sera en bonne position pour voir TORCHE. Et TORCHE bah c'est cool, et ce quasi systématiquement. Le son est meilleur que la veille donc le gras est là et bien là. Ca joue avec la banane, ça raconte des conneries et vers la fin ça change de grattes pour les 2/3 derniers morceaux pour jouer du encore plus gras que gras des premiers albums. Banane, sourire et contentement, merci TORCHE. Suit, sur la main stage, GOATSNAKE que je n'aurais jamais eu l'idée d'aller voir si un de potes qui m'accompagnait n'avait pas insister sur le fait que c'était vraiment très cool. Et effectivement. Le son est grassouillet comme il faut, massif et très cool, la voix chantée (ce sera le rare groupe du fest dans ce créneau) est super maîtrisée, ça apporte un truc en plus, un contraste super intéressant avec le son: force est de constater que ça marche. Mais, running order oblige, PORTAL va commencer son set sur la seconde stage et j'ai pas encore eu ma dose de messe noire.

Et bah putain...En terme de messe noire on y est, et bien. Le chanteur déguisé avec son ... truc/chapeau/cagoule qui reste quasi immobile en levant lentement les bras et tournant la tête tout aussi lentement, faisant vrombir sa voix d'outre-tombe pose direct l'ambiance. Le son n'est malheureusement toujours pas au top dans la second stage et on discerne faiblement les riffs balancés par les 2 bourreaux, mais malgré tout j'suis absolument dedans, enveloppé par un nuage de corbeaux qui te tire vers le fond. PORTAL possède pourtant des riffs très riches, dissonants et fouillés et le son cracra n'aide pas, mais on ressent les nuances qui sont suffisamment dégueulasses pour faire fonctionner ce set. Un gros OUI.

 

Une des surprises de ce fest, et sur laquelle la communication a bien été appuyée, est le 2e set de PIG DESTROYER aujourd'hui, sur la main stage cette fois-ci. Et c'est "Natasha" qui s'affiche en projection derrière la scène. OK. Seul attrait, en ce qui me concerne, de ce set: la prestation d'Adam Jarvis qui matraque son kit comme un damné, en dehors de ça on s'ennuie... 15 minutes et puis s'en va. Je ne veux pas que ce set entâche celui d'hier dans mon souvenir.

 

Juste le temps de jeter un oeil à TRIPTYKON sur la second stage, parce que c'est le mec de CELTIC FROST donc on suit un peu le mythe quoi. Un morceau et demi et c'est un peu l'ennui, du métal mais sans plus, rien de super transcendant, on est déjà un peu rincés et il faut bouffer parce que les intestins ne supporteront pas les contractions à vide pendant le set de SUNNO))).

Je fais partie de ces sceptiques du phénomène SUNNO))) qui n'a jamais vraiment saisi l'engouement autour de ce groupe, préférant toujours citer KHANATE à ces premiers.Ce à quoi on m'a opposé qu'il fallait vivre l'expérience live, alors soit: challenge relevé. la première tentative dès le début de set fait chou blanc: la salle est tellement blindée qu'on peu à peine rentrer... Qu'à cela ne tienne, en même temps leur set dure 1h30 et je suis sûr de pas tenir aussi longtemps alors on verra plus tard. C'est le moment de vider le 10e litre de Redstripe de la journée et d'aller le vider dans la foulée (les infrabasses ça affaiblit la vessie, faut anticiper). On rentre donc dans la salle à environ la moitié du set et effectivement mes jambes n'apprécient pas des masses. La dispostion de baffles et têtes est forcément outrancière (voir la fiche technique du groupe), malgré la fumée intense on distingue bien le matos et O'Malley et Anderson postés sur les côtés de la scène, un troisième gaillard est présent au centre et on se dit: ok, Attila doit être de la partie. Effectivement le gaillard revient plus tard déguisé en statue de la liberté à picots sur lequel se reflètent des lumières blanches mouvantes, ça en jète bien je dois avouer. Et là, c'est là que ça opère pour moi: les vocalises infernales d'Attila avec les riffs sur-plombant et caverneux de SUNNO))) forment un tout super cohérent et font vivre ce set, je rentre dedans et c'est effectivement super bon: une expérience physique et psychologique super intéressante. Je m'avoue vaincu, ce groupe vaut vraiment l'intérêt qui l'entoure.

 

 

On sort vidés (et non pas au sens gastrique du terme, là ça a tenu mais apparemment il a eu quelques malaises) mais contents. On apprendra par la suite que ce set était une reprise de Burning Witch, hmmm ouais si tu veux.

 

 

 

Dimanche 30 Mai

 

Un post sur la page facebook du fest nous apprend que le running order - dû à des problèmes techniques - est décalé d'une heure. Parfait MONARCH! jouera à 16h30 on est pépères pour les voir. La main stage est bien remplie pour accueillir la prestation des bordelais, pour ma part c'est la première fois que je les vois, c'est moche d'attendre un festival à l'étranger pour ça. Bref. Ca commence:  le son est gras et GROOOOS. La voix passée au travers d'effets monte tranquillement sur le premier morceau et quand ça part bah ça pète mais sévère. Leur set est intense, c'est le premier mot qui vient. Le mur de son gavé de basses, des riffs plutôt cool, c'est sombre, c'est beau. Le groupe aura d'ailleurs droit à une ovation de la part du public anglais ce qui gêne presque la frontwoman. Mignon.

 

Ca enchaîne direct avec les autres bordelais de YEAR OF NO LIGHT qui assureront un set propre, à 2 batteries, avec un son tout aussi massif également, mais avec un côté plus démonstratif, technique que MONARCH! qui bizarrement me plaît moins, en même temps il faut être honnête: pas facile pour YONL de passer après leurs compatriotes qui ont vraiment ravagé la main stage.

 

Le décalage du running order nous permet d'aller jeter un oeil à GOATWHORE tranquillou. Je ne connaissais pas des masses le groupe de death de la nouvelle-orléans et bonne surprise: ça joue sur-vénère, le chanteur qui officie également dans SOILENT GREEN a une présence et une voix assez flippante, qu'il assouplit en balançant 2/3 vannes entre les morceaux. Ce sera le seul set où je verrai autant de slams, avec un ptit pit assez sympa. Je passe rapidement sur leurs accoutrements de bracelets à clous que j'ai occulté de ma vision le plus vite possible. Mais Dieu que c'était violent.

 

On passe ensuite devant la main stage le temps d'écouter quelques riffs de PALLBEARER, groupe qui fait sensation en ce moment (programmé au Primavera, c'est dire), et bien c'est vraiment pas très intéressant... Autant le son a l'air très massif, autant le reste casse pas trois pattes à un connard.

 

On file donc se tasser dans la second stage pour aller voir KEN MODE et là BIM! 2e calotte de la journée. les titres de leur dernier album "Success" aux relents shellaciens fonctionnent direct. La setlist est bien équilibrée, ça envoie super violemment, le son de basse est ultime et la présence ainsi que la qualité d'interprétation du guitariste nous scotchent. Ca bouge beaucoup, ça joue bien. Grosse découverte scénique, les mecs sont pas venus pour rigoler.

 

On a eu notre lot de claquage de fesses pour la journée et ce sera le dernier bon set de la journée. La palme de la blague reviendra à BETWEEN THE BURIED AND ME ou la prestation du j'ai tellement de maîtrise technique que je vais te foutre tout et n'importe quoi dans un morceau pour te montrer qu'on est bons, sans que ça ne mène nulle part. Et Oscar du gratteux qui se fait le plus chier sur scène, au passage. Risible.

 

Reste à voir EARTH qui m'avaient déjà ennuyé lors d'un de leurs passages à Paris. Bis Repetita. EARTH c'est cool à écouter chez toi pour te détendre, mettre une ambiance et tout, sur scène c'est vraiment relou. La batteuse qui exécute une espèce de ballet en effleurant ses cymbales et ses fûts tout en exécutant le même pattern pendant 10 mins, donne vraiment à penser que c'est un cache-misère. Ne nous méprenons pas, j'aime EARTH, j'écoute leurs albums, mais sur scène c'est vraiment pas possible.

 

 

 

 

 

Un bilan globalement super positif pour cette 2e édition du Temples, en fouillant un peu plus ça donne:

 

Les plus: la taille modeste du fest qui fait que les membres des groupes croisent et discutent avec les festivaliers, l'ambiance s'en ressent c'est super détendu - le timing (chaque concert commence vraiment à la minute près) - le distributeur de bière - le stand de bières locales - la politesse des anglais (service de sécurité y compris, c'est dire).

 

les moins: la taille du site qui fait qu'on se marche un peu dessus dans la cour par moments et pour certains concerts c'était galère rien que de rentrer dans la main stage, le son sur la main stage le 1er jour, la propreté (quand on vend des bières en canettes forcément ça met vite un sacré bordel).

 

 

 

 

 


 

photo de Mat(taw)
le 16/06/2015

4 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 16/06/2015 à 21:53:09

Je suis pas vraiment d'accord avec toi pour PALLBEARER ; au contraire ils avaient été une de mes bonnes surprises du HELLFEST il y a 2 ans

Jull

Jull le 17/06/2015 à 08:06:45

Les Anglais sont toujours tops quand il s'agit d'organiser un truc.

mat(taw)

mat(taw) le 17/06/2015 à 09:16:53

Bah j'trouve ça beaucoup trop facile, ça me rappelle l'engouement autour d'Amen Ra, jamais compris. Tout dans la facilité, pas de riffs incroyables, enfin de ce que j'ai pu entendre....
J'me suis dit "tout ça pour ça sérieux??"

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 15/09/2015 à 12:54:27

Tu es allé là-bas: je te déteste .

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