The Black Keys le 16/03/2011, L'Olympic, Nantes (44)

The Black Keys (report)
Voila un concert qu’on attendait depuis longtemps, The Black Keys en France c'est déjà un miracle (avec 3 dates seulement) mais alors dans une petite salle comme l'Olympic à Nantes, c'est carrément du délire, le petit Jésus en culotte de velours ! Surtout que les places sont sold out depuis début décembre.

La première partie donne le ton sur le thème de soirée : le blues rock, le blues crade et bien garage, dans sa tenue la plus brute. Sur scène, Birds are alive, drôle d'oiseau tout seul avec sa guitare et sa grosse caisse, s’époumone dans son micro. Le "one man band" a le vent en poupe en ce moment et je me dis que le fantôme de Rémi Bricka n'est pas loin. Mais là où la plupart des sosies du genre se parodient et tombent dans la caricature, Birds are alive a le ton juste et trouve le bon équilibre, le public ne s'y trompe pas. C'est bon, ça sent la sueur et l’engagement total. L’homme est peut communicatif mais sa musique fait le reste. Les morceaux sont simples et direct, sans détour, et ça fait du bien... Artiste à suivre!

L’entracte s'opère dans une ambiance détendue, chacun prend ses marques. D’emblée, ce qui me frappe pendant le changement de plateau, et pour un peut qu'on s'y connaisse, c'est le vieux matos post 70's, que du "vintage", vielles guitares, vieux amplis, vieil orgue. L'orientation sonore de la soirée promet un bon vieux « back to the future » ! Seule la batterie reste mystérieusement cachée sous un drap noir !

Extinction des lumières, cris de joie du public... Dan Auerback (le chanteur, guitariste) apparait vêtu d’un vieux cuir noir, coupe de cheveux fraichement taillée, barbe naissante, sa guitare semble sortie d’un autre âge. Puis c’est le tour de Patrick Carney (le batteur) d’entrer en scène. Reconnaissable entre mille avec sa tête de premier de la classe, grosses lunettes et stature imposante, il découvre sa batterie tout de lumière jaune paillette ; celle ci surplombe littéralement le public, imposante !

Et c’est avec "Thick freakness" que le duo ouvre le bal, en route pour l’ascenseur blues rock survitaminé ! La simplicité de la formule n’est pas sans rappeler celle des White Stripes (une guitare, une batterie, et c’est tout !). Le kick de grosse caisse est énorme, la guitare tranchante et vrombissante. Sans poses, ils enchainent les morceaux : "Girl is on my mind", "The breack", "Stack shot billy"... Dan saute, se tortille, s’agite dans tout les sens, possédé par les vieux démons du blues. Derrière, Patrick assure une rythmique d’acier, martèle ses fût, casse ses baguettes, se séparant de ses lunettes entre deux titres (gêné par la buée). "Busted" version dynamite, qui restera pour moi un des meilleurs souvenirs de la soirée, l’alchimie prend tout son sens, les 2 complices se lancent de rares coup d’œil mais la machine est bien huilée, le riff impeccable. "Act nice and gentle" calme un peu les esprits...

The Black Keys marque une petite pause. Ils sont rejoints par un bassiste et un claviériste. C’est la parenthèse de la soirée, les morceaux suivants sont issus de leur dernier album Brothers, qui au passage viens tout juste de remporter 3 Grammy Awards, faisant passer du coup le Duo de l’Ohio dans les groupes les plus demandés de la planète. "everlasting light" : la voie est superbe, les accents plus soul, "Next girl", "Chop a change", "Howlin’ for you", les compos sont plus étoffées, les guitares plus fuzzy, l’orgue pénètre les âmes en profondeur, on nage en plein 70’s. Puis "Tighteen up" magistral ! A ce moment précis du concert, tout le monde plane à 100 mille, à coté de moi une bande de jeunes lèvent le bras depuis un quart d’heure et semble vivre un rêve éveillé, la salle au complet a un sourire béat scotché à la face, j’ai envie d’embrasser ma voisine ! "She’s long gone", "Ten cent pistol" achèvent le tableau. Dan présente ses musiciens qui quittent la scène.

Retour au duo infernal, après un énième changement de guitare (quasi à chaque morceau) ; s'enchainent "I’ll be your man" diablement efficace, "Strange time", le rideau du fond de scène tombe à terre, surprise générale, un énorme The Black Keys tout en ampoules clignotantes illumine la scène qui du coup prend des allures de plateau télé. Mais cette surprise n’aura pourtant pas tout à fait l’effet escompté, les 2 complices sont épuisés, arasés par cette tournée commencée 1 an plus tôt. "Strange time", "I got mine"... Ils arrivent péniblement à la fin du concert, passant sur les impros, écourtant les morceaux, et quittent la scène...
Mais The Black Keys n’a pas dit son dernier mot, Ils reviennent sous les applaudissements hystériques du public, et tel un Pitbull à qui on retire sa balle se jettent dans leurs derniers morceaux : "Sinister Kid", et l’incontournable "your touch", garage à souhait, et aussi vite qu’ils sont arrivés, remercient le public et s’évaporent dans les coulisses.

1H15 au conteur, c’est court, la descente est brutale. Avec le succès sans cesse grandissant de The Black Keys, on se dit qu’on n’est pas près de les revoir dans une petite salle ces deux là... Chacun mesure alors sa chance d’avoir partagé un moment exceptionnel. Mais haut les cœurs les amis, car lorsque le blues semble être né d’hier, comme c’est le cas aujourd’hui, Il a à coup sûr de beaux jours devant lui. Et c’est sans aucun doute que le Duo à la création inépuisable nous gratifiera encore de quelques galettes délicieusement blues.


Pour finir, une petite vidéo de "Your Touch" enregistrée ce soir là :




photo de Pidji
le 16/04/2011

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 16/04/2011 à 18:34:20

Report bien sympa, j'aurai vraiment aimé être là grrrrrrr

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