The Ocean + Watertank + Puanteur Crack le 16/04/2008, Le ferailleur, Nantes (44)

C’est avec un peu de retard que j’arrive au café-concert de Nantes, le désormais connu Ferailleur, pour voir essentiellement la sensation Allemande The Ocean. Après avoir découvert le groupe en achetant leur premier album fluXion tout a fait par hasard lors de sa sortie, et m’être régalé de Aeolians puis du récent PreCambrian, j’avais hâte de voir le combo teuton en petite salle avant le Hellfest car paraît-il, leur jeu de lumière vaut son pesant de cacahouètes.

C’est en plein milieu de set du jeune groupe Puanteur Crack (dont le nom dénote sur cette affiche plutôt aquatique vous en conviendrez) mené par Remy d’Elysium (entre autre) Et comme dans chacun de ses projets, la qualité est au rendez-vous. Ici riffs pesants et ambiances malsaines viennent soutenir des structures assez complexes pour le genre (notamment un titre monstrueux bourré de contre-temps sur la fin) Le son est très bon, et malgré un jeu de scène inexistant (le stress d’une première scène pour le bassiste et le second guitariste peut être ?) le groupe fait bien son boulot et conquis mes oreilles qui ne s’étaient imprégnées que des morceaux présents sur leur myspace..

Après ce set court mais intense, et quelques retrouvailles au coin buvette, c’est au tour de Watertank de présenter leur post-hardcore slavisant, avec au chant le braillard de Hellmotel et a la guitare rythmique El Borbah de Hellmotel toujours et de Kubota, le combo Nantais. C’est donc en terrain plus ou moins conquis que le groupe se lance puisqu’ils avaient participés à la soirée myspace lors de la tournée de Capricorns et de Lair Of The Minautor en Juin dernier… Ayant déjà vu le groupe je savais a quoi m’attendre car les compos sont sympa et fouillées et mise a part l‘attitude du chanteur quelque peu agaçante, le jeu de scène est plutôt dynamique… Seul hic, les nombreux pains et craquages lors de cette prestation et les trop nombreuses « blagues » et interventions du chanteur entre les morceaux qui furent un peu pénibles…

Voici donc l’heure des très attendus Allemands tant leurs albums sont pour moi riches variés et d’une qualité rare. Sauf que MAT(taw) m’avait prévenu, si le groupe excelle sur album, sur scène on se fait vite chier…
Première surprise, le groupe qui normalement est un collectif d’indénombrables zicos se ramène sur scène a…5 pelos. Je m’attendais a voir une tripotée d’instrumentistes sur scène dans une ambiance chaleureuse et intime et finalement l’atmosphère fut relativement glaciale…
Seconde surprise, le bassiste habituel qui est la tête pensante du combo se voit remplacé par un vieux daron auquel il ne manque plus que la veste a patch et le chapeau pour être confondu avec un fan de Black Sabbath jamais redescendu des années 80… De plus le chanteur dont la voix est particulièrement intéressante et puissante sur album n’a absolument aucun charisme, et avec son look de Dagoba manque cruellement de crédibilité. Bon certes il chante extrêmement bien (cris et chant clair) mais est bien trop statique et inintéressant a regarder.
Autre déception, le groupe n’a axé son set que sur sa derrière galette en date, le double album Precambrian. Bon ok, il y a de quoi piocher dedans mais le groupe sur scène ne joue que ses morceaux les plus bourrins, en prenant l’attitude d’un énième groupe de metol a grosses rythmiques un peu saccadées. Quel dommage donc de voir tous les superbes titres avec mélodies et arrangements (violons, cuivres samples etc…) vulgairement samplés via un pc portable présent sur scène… Alors on va se rattraper avec le jeu de lumière c’est vrai -qui est apparemment assuré par deux membres du collectif- en accord parfait avec les rythmiques des compos, varié et très joli selon les ambiances de tel ou tel pasasge. Ce qui se révèle impressionnant au début se révèle en fait ennuyeux au 2/3 du set vu que sur scène, même si les gaillards essaient de bouger façon « mathcore you know… » il manque quelque chose de primordial malgré le son correct durant le set, un élément accrocheur vu que l’ensemble assez dépouillé sur les planches…

Peu de présence, un set axé sur l’aspect brutal de la musique de The Ocean alors que toute leur richesse réside dans leur coté Post-HxC et dans leurs arrangements instrumentaux, et une absence scénique des morceaux du premier album, vous obtenez une grosse déception qui pourtant n’enlève pas de la qualité et de mon affection pour la musique du combo d'outre-rhin. Finalement c’est Puanteur Crack qui remporte le gros lot ce soir avec un set que l’on n'attendait pas et qui se révéla être finalement le plus agréable. Nous verrons au Hellfest si The Ocean saura se rattraper de cette prestation nantaise qui ne restera dans mes anales personnelles que dans la case « déception scénique, mais tuerie sur skeud ».