Wovenhand le 30/09/2014, Le Lieu Unique, NANTES (44)

Wovenhand avait le son de Slayer (et même plus puissant que celui des thrasheux au dernier Fury Fest au Mans). Ah ah ah ! Véridique. Personne je pense ne s’attendait à une telle déflagration. Certainement pas la quinzaine de personnes parties en cours de show. Oui, en ce mardi 30 septembre, en terres nantaises, David Eugène Edwards et son groupe de tueurs avaient bel et bien invoqué le tonnerre et la foudre pour venir à bout de nos attentes.

Il y avait pourtant quelques signes qui annonçaient un concert énergique. Par exemple un excellent dernier album bien plus burné que le précédent, ou le fait que le chanteur-shaman-poète-guitariste joue à nouveau debout et non plus assis (mais toujours avec son chapeau à plumes), ou encore, le fait que Wovenhand ne soit né ni de la dernière pluie ni de la nouvelle mode et encore moins de l’environnement des scènes de concert « arty ». Donc, des concerts qui envoient comme ce soir, et bien ce n’est pas la première fois qu’ils en offrent. Baffe. Par contre malgré tous ces indices, la scène nationale Le Lieu Unique, où avait lieu le concert, a choisi de configurer la salle en mode assis. Mouais, Mouais… Alors certes cette configuration, et ce lieu, ont sûrement amené un public plus large à venir ce soir (la moyenne d’âge équivalent à un concert de Ludovico Einaudi) et ça c’est bien, mais quand on voyait les personnes des premiers rangs ne même pas bouger leurs petites fesses pour remercier le groupe et appeler à un rappel (et j’ai vérifié ce n’était pas des personnes à mobilité réduite), et bien cela fait quand même un peu mal au cœur. Nombreuses devaient être celles venues pour un Wovenhand version semi-folk semi-accoustic comme sur le Live At Roepaen sorti en 2012. Ça a du être même pire pour celles qui attendaient un revival de 16 Horsepower l’ancien groupe du chanteur. Je suis malheureusement certain que cela a nuit à l’ambiance générale (sachant qu’il y avait un certain nombre de « pas drôles » dans l’assistance) et à l’échange qu’il y aurait pu avoir entre le groupe et le public. Mais bon, ce sont des pros, et on l’a eu notre superbe rappel en plus du fantastique concert.

Oui on l’a eu notre baffe ce soir. On l’a reçu d’autant plus facilement qu’ils n’ont eu qu’à nous jouer pratiquement en entier leur Refractory Obdurate. Un "Hiss" en ouverture qui, avec sa grosse rythmique batterie et ses guitares écorchés, donnera d’emblée le ton du concert. "The Refractory" (mystique & magique) au milieu du set pour laisser retomber la pression, deux chansons à la mandoline (dont "Swedish Purse" si je ne vous abuse), dont une en ouverture de rappel, et le tour était joué. Alors bien sûr je n’aurais pas dis non au fameux "Hutterite Mile", classique de chez classique du feu 16 Horsepower et souvent repris sous Wovenhand, mais le "Salome" de fin de set (je crois, ou presque) a largement suffit à clore le débat. Wovenhand c’était énorme, et "Refractory Obdurate" leur meilleur album. Et au milieu de tout ça un groupe statique, chacun fidèle à son poste avec un bassiste aux pauses tendances heavy metal la tête collée dans son ampli, un second guitariste 200% High voltage avec une main droite « on fire », un batteur sacrément bon, varié, original, et un David Eugène Edwards qui entre ses sermons, prêches ou incantations de début de chansons, et son chant, laissait passer deux trois drôles de mouvements sur la scène. Certes, mais quand même !

R.Savary

le 03/10/2014