Beak › - BEAK››

Chronique CD album (47:59)

chronique Beak › - BEAK››

Il y a deux ans, Geoff Barrow de Portishead, épaulé par Bill Fullett et Matt Williams, créait Beak > et sortait le premier album du groupe, expérimental, intrigant et captivant bien que parfois déroutant, sur son label Invada.

 

Ici, il signe avec les mêmes complices un second album plus accessible, j'entends par là moins perché, et plus intéressant encore, entre dub, psyché et electro aventureuse. De voix songeuses à la Liars en rythmes marqués aux effets mentaux prononcés ("Yatton"), après une intro au dub déviant intitulée "The gaul", le rendu accroche d'entrée et délivre des sons addictifs, des trames pensées avec génie, qui perdureront jusqu'au terme de >>. Même les longs formats (le troisième titre, "Spinning top", et ses six minutes passées, au kraut entièrement obsédant), passent l'épreuve avec brio, de même que des plages plus retenues (un superbe "Egg dog").

 

On l'aura compris, la réussite est de mise -on ne s'en étonne guère s'agissant de Barrow, mais encore fallait-il confirmer et passer le cap du fameux "second disque"- et on s'enamourache bien vite de cette rondelle aussi minimale que fulgurante (le dub/kraut dément de "Liar" qui clôt la première partie de >> abvec panache et selon des sonorités une fois encore géniales et tordues).

 

Plus loin, "Ladies mile" réitère à l'envie une boucle tout aussi influente sur le mental, jusqu'à générer une quasi-dépendance, puis le psychédélisme à la fois puissant et sulfureux, brumeux, de "Wulfstan II", emmène plus haut encore un auditeur déjà transporté. Les sensations sont fortes, exacerbées par le kraut mécanique d'"Elevator", alerte, et "Deserters" qui impulse lui un canevas un poil plus retenu... Mais plus massif, tout en saccades. Soniquement, vocalement aussi, l'album est splendide, l'amalgame des deux parfaitement restitué, et on termine le trip sur un strident "Kidney", aux voix folles et aux accents tribaux, pour, en état de manque précoce, réenclencher la touche play et  se délecter à nouveau de cette superbe expérience.

photo de Refuse to keep silent
le 30/06/2012

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