Omnicidal - The Omnicidalist

« … allez, maintenant faut qu’on s'dégote un nom. Plus chan-mé encore que les Deicide, Holycide et autres Vaticanicide.

- Ouais, un blaze qui clamerait haut et fort qu’on est trop des tueurs killerissimes…

- … que nos riffs butent tout !

- Multicide ?

- Totalicide ?

- MuzoEtPlacide ?

- Comment il a dit, déjà, Hanouna, de Macron ? Le fait qu’il croit toujours tout savoir…

- ... qu’il appartient à l’espèce des Homo Ni chiants, je crois.

- Ah oui c’est ça : omniscient. Omnicide, ça claquerait non ? »

Voilà pour la genèse du nom de ce groupe suédois, fondé en 2019 sur les ruines fumantes de Rimfrost (Black Metal, ressuscité depuis), Zephyra (Metalcore & co) et Egonaut (Hard’n’Heavy). L’idée de ces sympathiques zozos ? Tirer le meilleur du Swedeath crotté des bottes, et du Melodeath scintillant de la mélodie.

… On est d’accord que s’ils arrivent à fusionner Dismember et At The Gates, ils méritent un gros bisou – voire plus si affinités et vaccination contre les aphtes ?

Mais ne craignez rien : nulle récompense buccale ne sera due au terme de l’écoute de The Omnicidalist. Vous pourrez évidemment en administrer une si le cœur vous en dit, car l’album est ma foi fort goûtu. Mais nul At The Member métis (… Disgates ?) ne nous attend dans la maternité où le groupe a accouché. Le bébé de nos 4 amis est certes un album de Death manifestement suédois, mélodique et poilu des pattes, mais pas le Melo-swedeath attendu. Leur joli bambin vagit plutôt dans un registre Melodeath à la At The Gates relevé d’OSDM mélodico-épique moucheté d’influences Black – façon Decameron, dirons-nous. Plus, de temps à autres, c’est vrai, un bubon HM-2 pour la déco, « WWD » étant le représentant le plus sérieux de cette direction trop peu explorée.

Mais même si le film n’est pas tout à fait celui que l’affiche nous promettait, on enfourne notre pop-corn avec autant d’appétit que si c’était le cas. Car les loustics savent y faire pour nous donner l’impression d’écouter des tubes d’époque. Un « Cemetary Scream » joliment enlevé, un « The Neverborn » fier et fougueux, un « Narcissistic Abuse » cavaleur et punchy : chacun d’eux pourrait avoir été écrit à la grande époque, celui-ci par un Arch Enemy vénère, celui-là par un At The Gates inspiré, cet autre par un Dimension Zero fonceur. Dans tous les cas ils n’auraient clairement pas démérité au milieu des classiques livrés par ces héros d’un autre temps.

OK, quand on n’est moyennement client des tempos traine-la-patte, il y a peu à manger sur « Slow Decay » et « The Passenger » (« … si ce n’est du groove et de la pesanteur massive, ‘spèce de médisant ! »). Mais peut-être êtes-vous plus client que moi du bon gros Pachy-Death qui bave et qui fesse ?

Quoi qu’il en soit, entre les 3 tubes cités précédemment et les petits détours par chez Entombed effectués sur « By Knife » et « WWD », il y a largement de quoi baffrer. Alors même si Omnicidal ne tue peut-être pas tout, ainsi qu’il aimerait nous le faire croire, il nous procure suffisamment de bonnes vibes old school pour mériter le bisou évoqué aux alentours d'un peu plus haut.

« Sprmouitch ! », donc, sur la joue : c’est de bon cœur !

La chronique, version courte : non, The Omnicidalist ne propose pas le mélange 50/50 de Swedeath et de Melodeath vanté sur la brochure. Il n’empêche, sur leur premier album les Suédois d’Omnidical ont pris à bras le corps le Death mélo de par chez eux – Melodeath à la At The Gates, ainsi que les variantes épico-Black cavaleuses – et lui ont collé des balloches OSDM, celles-ci trainant parfois jusque dans la chambre magmatique où la HM-2 rumine ses infrabasses. Et le résultat est carrément bonnard, d’autant que de véritables petits tubes ont été incorporés à la tracklist.

Cglaume

le 23/04/2024