The Hunt - s/t

Chronique mp3

chronique The Hunt - s/t

Pour tout dire, j'ai mis un petit moment à rentrer dans ce premier album éponyme des Australiens de The Hunt même si j'ai été d'emblée attiré par la beauté sombre de sa pochette.

Je me méfie toujours du flacon et pour moi un bel artwork n'est du tout synonyme d'ivresse musicale.

La preuve, la plupart de mes groupes de chevet ont des goûts de chiotte concernant le plumage de leur productions, les emballant souvent avec un dessin moche fait par un psychopathe de cinq ans ou avec une photo à même de vous faire dégobiller votre quatre-heures, même la crêpe à la crème de marron que vous aimez tant, depuis vos premières années en ce monde.

 

Cependant, The Hunt m'a pris à contre pied.

Une écoute rapide m'a montré un énième groupe de Neocrustcore marchant dans les traces de ses grands frères. Pourtant sans avoir pourquoi, j'ai eu envie de revenir très vite à cet album malgré la profusion d'autres trucs, en apparence plus frontales, venant du Nord de l'hémisphère nord et que j'avais en réserve à ce moment là.

 

Tout d'abord, The Hunt ne perd pas de vue un seul instant que dans ce sous genre que constitue le Neocrust, il y a Crust. Une musique foncièrement sale, submergée par la haine, méchamment violente.

The Hunt pratique donc la technique brutale du napalmage de tronche comme un Masakari plutôt que l'épandage vicieux de défoliant d'un Fall Of Efrafa.

Le chant d'arraché contribue beaucoup à la violence des titres de la plaque. Sans cesse au bord de la rupture, le sieur Troy abat ainsi un boulot digne d'un grand de la scène Punk clouté. Des hurlements possédés dignes d'un loup-garou du bush dépeçant du touriste dans Wolfcreek.

 

Les compos sont travaillées, généreuses en breaks même si le rythme global de l’album reste rapide, pratiquant de temps en temps le D-Beat béni. Mais The Hunt ne se limite pas à cet étalage sauvage, en enrichissant ses titres avec de petites astuces faisant monter ou retomber la sauce à l'envie, pour décupler sa puissance. L'intro écrasante de"Shrine"' témoigne ainsi de la capacité des Australiens à mettre une grosse pression sur l'auditeur. 

La mélodie, car il faut parler de mélodie souvent en évoquant un groupe de Neo, s'exprime principalement par les guitares ("Shrine" encore entre autres). La mélancolie, car il faut parler de mélancolie souvent en évoquant un groupe de Neo, est bien présente mais demeure fugace, dans une intro ("Enslaved"), un break ("Golden Calf") et le tout s'emballe assez rapidement ("Mourning").

 

Ainsi, The Hunt n'oublie pas la rage primitive et salvatrice des ancêtres. Quoi de plus normal quand on provient d’une terre abritant encore  le plus vieux peuple du monde.

 

photo de Crom-Cruach
le 19/02/2014

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