Glassing - From the Other Side of the Mirror

Chronique CD album (41:55)

chronique Glassing - From the Other Side of the Mirror

Avec Spotted Horse, les Texans de Glassing s'étaient aménagés une place confortable dans le petit monde des trucs à la croisée des chemins du screamo et des post-machins, à l'aide du croisement d'un son très reconnaissable par sa reverb, son style de composition et son chant très criard. Si celui-ci avait été quasi-unanimement salué par les open-spaces de rédac' des webzines du monde entier, la pression était grande pour son successeur Twin Dream, et le résultat m'avait un peu laissé sur ma faim, dans le sens où il lui manquait quelque chose pour devenir cet album qui nous pousse à laisser échapper quelques râles de bonheur intenses et malheureusement trop passagers.

Une attente de ce fugace climax qui se voit renouvelée donc, à l'annonce de ce nouvel album, From The Other Side Of The Mirror.

 

Dès l'ouverture « Anything You Want », ce qui frappe et surprend en première instance, c'est la lourdeur et la puissance du son. Massif, les premières mesures viennent englober le monde et déjà charger l'atmosphère d'une ambiance qui ne nous quittera plus jusqu'à la fin du disque, remarquablement solide.

Travaillant les ambiances à la mode « things don't look good », le chant shrieké toujours très criard de Dustin Coffman (notablement secondé parfois par de plus grosses voix, chose à laquelle on n'était pas particulièrement habitués chez Glassing) ne parlera probablement pas à tout le monde, et notamment à la team agrougrou, mais il pourra profondément toucher les autres de par l'intensité des intentions qu'on y devine, de ces moments où l'on sent que ce qui est chanté est vécu.

Par exemple, la percussion lourde des breaks plus lents de « Nothing Touches You », appuyés par ce chant, transperce d'efficacité, accompagnant l'auditorat à l'intérieur de la musique et de son propos, pour un résultat vraiment immersif.

 

Si le groupe évolue souvent dans des contrées proches du screamo arraché des groupes tels Frail Body et State Faults ou de celui, beaucoup plus sombre, du Portrayal of Guilt des débuts, il penche beaucoup plus du côté du black, tout post soit-il, que les copains, un peu à l'instar des Italiens de ['selvə] (dont l'album eléo est fortement conseillé par ailleurs). Le début de « Defacer », plus sludgy grinçant, ou « As My Heart Rots » et « Circle Down », par exemple, avec des blasts à 1312 à l'heure, ou certaines incursions plus lumineuses avec mélodies en majeur qui évoqueront inévitablement l'héritage de Deafheaven (« Nominal Will » par exemple, ou « Wake » qui lui fait suite). Ainsi que, bien sûr, la recette des interludes shoegazies qui accompagne le combo depuis ses débuts (« Sallow », très bien placé avec sa basse ronronnante et menaçante à la fois, ou « The Kestrel Goes », beaucoup plus long et plus léger également).

 

En bref, j'ai le sentiment que From The Other Side Of The Mirror est plus complet et cohérent dans son ensemble que Twin Dream qui, s'il était orné de très chouettes morceaux, m'avait comme je le disais plus haut laissé un sentiment mitigé. Ici, pour moi, Glassing relèvent la barre et proposent un album qui accompagnera admirablement bien le très récent Artificial Bouquet de Frail Body : si vous avez aimé celui-là, vous adopterez probablement celui-ci.

 

A écouter quand l'hiver dans les têtes déborde un peu sur le printemps.

photo de Pingouins
le 30/04/2024

1 COMMENTAIRE

Tookie

Tookie le 30/04/2024 à 09:13:14

Ouep, bien plus accroché que sur le précédent aussi. En revanche, même s'il persiste, le côté screamo m'apparaît pas mal mis de côté. Enfin, je regrettais qu'ils aient perdu le son de leur premier album mais vu l'intensité sur celui-ci, ça n'est pas plus mal.

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