Autarch - Excession//Excision

Chronique CD album (14:09)

chronique Autarch - Excession//Excision

Originaires d'Asheville en Caroline du Nord, Autarch, vous n'en avez probablement jamais entendu parler, à moins que vous ayez vraiment fureté dans les recoins du neocrust international. Certes, le groupe a déjà une dizaine d'années au compteur, mais ce n'est pas comme si le style était le plus prompt à s'exporter de part et d'autre de l'océan. Continentalement, ok, les scènes ibérique, suédoise et anglaise ont largement contribué à la diffusion du crust sous de nombreuses déclinaisons en Europe. Et d'ailleurs, il me semble qu'Autarch soient bien plus inspirés par les productions européennes en la matière que par les combos nord-américains. Il faut dire qu'exceptés Tragedy et His Hero Is Gone, et peut-être Catharsis, peu de groupes originaires de là-bas et de ce genre ont fait leur trou sur le vieux continent.

 

Bref, sur cet EP, deux morceaux de quelques secondes passées sept minutes se partagent le boulot, ce qui donne déjà une idée des inspirations dans la composition. Comme il n'y a que deux morceaux, je me permets de rentrer un peu trop dans les détails.

 

Excession : Si l'intro évoque plutôt la Galice, Ekkaia et Ictus en tête, on sent qu'Autarch sont également très influencés par Morrow ou Fall Of Efrafa : on ne rentre pas directement dans le d-beat, les arrangements périphériques sont très présents, avec des mélodies en tremolo qui surnagent et une guitare lead qui se trouve très mise en avant par rapport à la guitare rythmique plus étouffée, ce qui est assez intéressant en termes de mix. Fall Of Efrafa vous parlent ? Le marqueur des 2 minutes est pour vous. Et devinez de qui est l'artwork (un certain Alex CF). Le côté « space » qu'ils revendiquent sur leur page bandcamp s'exprime vers 3:50, avec des sonorités que je ne me souviens pas avoir déjà entendu dans un disque du style, qui iraient quasiment chercher du côté d'un post-core aérien (la dernière fois que je remarquais ça sur le son dans un groupe de neocrust, c'était sur Nieblas de Néboas, même si le son en question était très différent). Ce n'est que plus tard, vers les cinq minutes, que l'on revient à une section plus hardcore / crust / neocrust qui met le d-beat à bon escient, et où un disque comme Owsla résonne à fond, avant de venir s'aiguiser sur la fin de morceau.

 

Excision : Cette fois, l'intro se décale, et fait encore sacrément penser à Morrow. Ou plutôt à Habak, avec sa mélodie assez lumineuse et post-rock, somme toute, qui renvoie vraiment fort au groupe de Tijuana au Mexique. Ce côté post reste bien prononcé jusqu'à aller frapper les 2:30, où on transitionne vers le d-beat, avec un enregistrement de voix bizarrement moins bon que sur le premier morceau. Ou en tout cas plus raw. Nous mettrons ça sur les aléas du DIY, car l'enregistrement l'est, donc ça n'est pas un problème. Le résultat reste de très bonne qualité, certains (dont Crom, fera probablement partie) diront même trop, dans l'ensemble. Ici, ça reste bien foutu, mais donne l'impression d'être peut-être plus vieux comme morceau, bien que l'enregistrement aie probablement été réalisé plus ou moins au même moment. On appréciera un doublement des voix, et une sorte de power-montée qui est vraiment chouette peu après les 4 minutes, pour revenir sur une zone plus sombre et crust sur les 5:00, pour finir de nouveau sur un ensemble plus neocrust à l'enrobage super Ictus-ien.

 

On peut dire qu'Ictus ouvrent et closent cet EP, en gros, encadrant des morceaux plus à l'anglaise.

Au bout du compte, si cet EP d'Autarch manque peut-être un peu d'un caractère un poil plus direct, il reste agréable à écouter, tout en laissant un goût de trop peu. Leur discographie compte bien d'autres titres, mais on se prend du coup à espérer un plus long format, chose que le combo d'Asheville me semble bien capable de réaliser au vu de la durée de leurs compositions. Même si les veste à clous ont été un peu limées.

 

A écouter d'une traite en essayant de ne pas se laisser embarquer dans le jeu de l'identification des influences parfois un peu trop marquées.

photo de Pingouins
le 12/12/2022

10 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/12/2022 à 17:03:29

J'arrive, j'arriiiiiiiive !! Voyons voir...

Pingouins

Pingouins le 12/12/2022 à 17:30:19

Ahah, j'imagine un cran trop neo / post pour toi !

Tieboo

Tieboo le 13/12/2022 à 01:42:04

Excellent EP... excellente chronique....mais...il n'y a pas que Tragedy ou his héro IS gone aux US...un bon Nux Vomica vaut la chandelle.. he

Pingouins

Pingouins le 13/12/2022 à 05:56:54

Tout à fait Tieboo, j'ai aussi une paire d'autres groupes dans la besace :)
J'ai juste voulu me cantonner aux noms principaux parce que ça ne servait à rien de faire dans la liste à rallonge.
Merci en tout cas pour le petit mot :)

Freaks

Freaks le 13/12/2022 à 15:51:53

Il est vraiment bon cet Ep, et pour parler des références moins "évidentes", ça m'a ramené sur Hyena.. Merci pour ça...
Et même si limés, on reste dans les clous du genre :D

Pingouins

Pingouins le 13/12/2022 à 16:32:32

Ok ! Avec Victoria au chant, j'ai toujours préféré Ura à Hyena, mais les deux restent chouettes !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/12/2022 à 16:50:24

C'est sympa : ça aboie bien. 

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/12/2022 à 18:02:31

Hey FREAKS et PINGOUINS !! Testez les "Totalt Jävla Mörker" si vous voulez du Crust pas vraiment Neo dans les règles du lard mais tordu.

Pingouins

Pingouins le 14/12/2022 à 18:36:10

Je fais ça demain en allant au boulot !

Freaks

Freaks le 15/12/2022 à 06:34:58

Je fais ça ce matin au boulot :p

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