Elvin Road - UNRATED
Chronique CD album (37:55)

- Style
Electro-prog-synth-rock - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
6 octobre 2023 - écouter via bandcamp
Elvin Road a eu l’idée de venir taper à notre porte suite à la publication de nos chroniques sur Volkor X, l’extra-terrestre français bien décidé à conquérir le monde à coup de synthwave bien metallisée. J’y suis donc allé à l’aveugle me disant que le style approcherait et en fait…bah pas vraiment, pas non plus "pas du tout" mais pas vraiment. Commençons par un rapide petit historique, parce qu’on est en 2024 et Elvin Road s’est formé aux alentours de 2006, à ce stade, ce n’est plus du retard qu’on a, c’est un dépliant horaire du Paris-Briançon (les vrais savent, force et respect à vous).
Du coup, on a manqué à notre devoir (bénévole) le temps de 3 albums (Intersections, Monsters et Fade To Dark) mais Unrated aura retenu, sur la base d’une belle référence donc, mon attention. Et je ne regrette pas de m’être laissé tenter.
Un peu comme Volkor X, Elvin Road propose une musique électronique quasi intégralement instrumentale, progressive, aux tournures (très) rock, aux sonorités très "synth" et mue par une volonté des musiciens à nous emmener dans cette traversée sonore de 37 minutes. Sauf qu’Elvin Road circule dans des courants plus pop et plus mélodieux là où Volkor X est plus mélodique et plus industriel. Un parti-pris un peu plus folk et qui fonctionne vraiment bien, "Hooking Queendom" et sa saveur année 80 (qui m’a immédiatement fait penser au travail d’Eric Serra), et tant d'autres titres qui feraient de magnifiques bandes sons à quelques jeux vidéos travaillés visuellement ("Barricade") ou à quelques séquences cinématographiques à la photographie maîtrisées.
Unrated a une saveur globalement très reposante et s'inscrit dans un sentiment de plénitude qui fera du bien à l'auditeur à la recherche d'une quietude sonore. Reposant mais pas non plus endormi car il y a aussi une composante rock très prégnante, avec du riffing entêtant ("Barricade Part 2") et/ou du gros solo de killer ("Hooking Queendom"). De quoi amener un peu d’une électricité bienvenue, qui pimente chacune des escales de ce voyage mais le propos n'est jamais rentre-dedans.
Il y a donc ce côté "Musique à l’image", très envoûtant, agréable, reposant tout en étant stimulant du fait d’arrangements riches sinon efficaces et qui traduisent une véritable maîtrise du travail d’écriture musical et de la dynamique de construction narrative d’un morceau. On devine une mise en composition longue, réfléchie, aboutie et le résultat est bel et bien à la hauteur de l’effort fourni. L’auditeur se laissera happer par la musique sans aucun effort...
J’ai été moins convaincu par la track-list globale de l’album, j’aurais peut-être présenté les choses différemment, les enchaînements sont parfois un peu déconcertants même chaque morceau pris indépendamment aura tout d’un petit bijou. Petite déception aussi car si sur la majorité des morceaux, il y a un mélange rock/electro vraiment bien dosé en terme d'arrangement, il y a quelques morceaux qui sont soit tout l’un soit tout l’autre. Ils n’en demeurent pas moins sympathiques et efficaces mais on est un peu frustré quand on sait que le groupe est capable de marier les deux styles avec talent.
Niveau prod, tout est très propre, bien équilibré et l’écoute est très agréable mais très hétéroclite. Certains morceaux sont très cristallins, d’autres beaucoup rugueux, certains morceaux sont abordés de façon très moderne et d’autres de façon plus old-school, il subsiste un léger manque d’unité et il est donc difficile donc de parler d’une véritable signature sonore pour cet album qui s’aborde donc peut-être bel et bien comme une bande son, un patchwork sonore.
Unrated est malgré tout un très bel album, très travaillé résultant d’une volonté rock-electro-cinématrograpico-progo-synthétique qui nous emmène pour un sympathique voyage aux desseins sonores autant que visuels, avec parfois un peu de jet-lag mais que serait un beau voyage sans…
On aime bien : quand le talent mélange électro et rock
On aime moins : quand le talent a parfois la flemme de mélanger
5 COMMENTAIRES
cglaume le 04/05/2024 à 11:43:27
‘di Diou, opposer mélodique et mélodieux, on est dans la chronique de précision!!!
Moland le 04/05/2024 à 16:13:30
Fun fact : j'ai failli en devenir le bassiste, il y a très longtemps de cela. Mais devant le professionnalisme déjà bien développé du groupe, j'ai fui. Content qu'il bénéficie d'une chronique chez COREandCO
el gep le 04/05/2024 à 17:06:26
Vas-y t'y m'a pas dit que t'étais zikos aussi, balance ton por... ton groupe en MeuhPeuh si t'as joué dans quelque chose !
(Et là tu me dis Neurosis de 1998 à 2003 ahahah)
Moland le 04/05/2024 à 18:56:24
Haha OK je te fais ça
shooter le 05/05/2024 à 14:19:27
J'ai trouvé le mélange électro rock bien dosé car il laisse de la place à d'autres mélanges profitables à la cohérence de l'album.
C'est clair qu'il y a de quoi faire de la bande son !
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