Bio-cancer - Tormenting The Innocent

Chronique CD album

chronique Bio-cancer - Tormenting The Innocent

Si par chez nous, un certain Benighted remporte la palme de la brutalité hystérique, on peut dire que les jeunes thrasheux de Bio-Cancer arrivent à atteindre le même cocotier dans ses terres natives qu'est la Grèce. Et si du metal grec, vous appréciez la finesse de composition de leur metal extrême mâtiné d'artifices plus ou moins exotiques comme peuvent le faire Rotting Christ ou encore Septic Flesh, vous pouvez ici revoir vos attentes ou tout simplement rebrousser chemin. Car chez Bio-Cancer, pas question d'employer des brics et des brocs pour appuyer de quelconques subtilités.

 

N'allez pas croire : Tormenting The Innocent amène des interrogations bien plus subtiles qu'il n'y paraît. Pour vous donner une idée, en voici quelques unes :

 

 - Est-ce que ces mecs prendraient-ils leur dose concentrée de cocktail d'amphèt'/ecsta en lieu et place de leurs kebabs-moussaka ou en simple additif alimentaire ?
 - Est-ce que leur hystérie permanente fait qu'il fracassent, violent et achèvent en société ?... A moins que ce ne soit fracassent, tuent et violent... Oh et puis merde, foutez dans les éléments dans l'ordre qui vous plaira, le résultat final sera toujours le même !
 - Serait-ce les descendants illégitimes résultant d'une partouze improbable d'une gorgone, du minotaure et du cerbère ?
 - La porte voisine à la leur abrite-t-elle un psychopathe paranoïaque ou un schizoïde nécrophile ?
 - Et cetera, et cetera.

 

En attendant d'avoir une quelconque réponse à ces questions, Bio-Cancer ne se prend pas la tête à faire dans la dentelle. Écouter Tormenting The Innocent, c'est reléguer Slayer à un statut de bande de mormons sous prozac, c'est dire. Car les Grecs n'y vont pas par le dos de la cuillère : ça joue vite et ça braille hystériquement dans tous les sens. Tellement que la durite tremble dangereusement au-dessus de la tête du quintet, menaçant une rupture imminente. Ce qui nous donne un groupe surfant sur la vague revival du thrash à l'ancienne le plus véloce tel qu'on peut le voir chez Municipal Waste. Avec davantage de densité énergétique nucléaire, le rapprochant plus d'un Deathraiser.

 

Brutalité et vélocité sont les maîtres mots de Tormenting The Innocent mais Bio-Cancer n'en oublie pas moins de faire dans l'efficacité : riffs certes convenus pour le style mais qui font toujours mouches qu'on aurait laissé tourner en avance rapide et refrains fédérateurs, parfois à la limite du hardcore. Bref, ça brise de la canne de retraités pour les enfoncer au fond du trou arrière de toutes les mamans du monde, les échardes servant de gravier de fortune. Une efficacité qui se trouve constante tout le long de la galette, servant tout en desservant le propos : une certaine linéarité finit par s'installer malgré son bon côté jouissif. Par chance, la rapidité d'exécution va de paire avec concision, faisant que ça ne vient pas trop peser dans la balance.

 

Même si indirectement, cela suffit à ce qu'on place Tormenting The Innocent dans le panier des seconds couteaux. Fait par un groupe qui fait ce qu'il aime avec sincérité, et en plus le fit bien. De bonnes intentions que l'auditeur remerciera en prêtant des écoutes qui lui sembleront bien sympathiques en sachant pertinemment que l'album n'arrivera nullement à pérégriner dans le temps. Au moins faut-il lui reconnaître le fait d'être jouissif maintenant, ce qui est déjà tout à fait honorable pour Bio-Cancer.

 

 

PS : Aucune maman n'a été maltraitée du train arrière durant l'exercice de cette chronique, de même que le troisième âge bénéficie encore de toute sa mobilité sur trois pattes. Car n'oubliez pas une chose : respectez vos aînés ou c'est eux qui vous éminceront entre deux aubergines destinées à la moussaka du dîner.

photo de Margoth
le 10/04/2015

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 10/04/2015 à 12:31:09

Ecouté le morceau "Bulletproof" dans le lecteur: ça tabasse ! Après j'imagine qu'en effet, si c'est comme ça sur 9 titres, ça peut peser un peu lourd sur l'estomac... M'enfin il n'y aurait pas ton 6.8, ça me tenterait bien...

Margoth

Margoth le 10/04/2015 à 17:53:36

Il tabasse sévère même. Plutôt de façon jouissive... Je t'avoue que la note a été un petit dilemme car j'aurais pu l'arrondir un peu vers le supérieur mais j'ai préféré rester un peu sévère car même si c'est jouissif, cela ne s'arrête qu'au début. Tu le fais tourner un mois voire deux mois et tu l'oublieras aussi vite qu'il te lassera. Bref, album honnête avec une qualité plus qu'honorable mais qui ne s'inscrira pas dans la postérité. Sans compter que la concurrence ne manque pas tant la scène est remplie à ras la gueule, d'où la note. Mais rien ne t'empêche d'y jeter une oreille, il est en stream sur Bandcamp ^^

cglaume

cglaume le 10/04/2015 à 21:33:54

Il y a tellement d'albums à découvrir (... et à chroniquer) que je vais te faire confiance et lâcher l'affaire. Et puis vu qu'il y a Candlelight derrière, on aura bien l'occasion de les voir l'un de ces jours faire une 1ere partie, voire une ouverture de Main Stage tôt le matin :)

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