Furbowl - The Autumn Years

Chronique CD album (40:05)

chronique Furbowl - The Autumn Years

Black Mark Production. En voilà une écurie qui ne s’impose pas (... ou plutôt "plus") d’emblée à notre esprit quand on pense « Label metal ». Et pourtant celle-ci nous a proposé une belle brochette de fougueux étalons dans les années 90s! Tout Bathory, les vieux Agressor, Edge of Sanity, Necrophobic, Séance, Fleshcrawl… Pour un peu, la nostalgie aidant, on aurait envie de s'offrir un tour en DeLorean pour aller passer une commande téléphonique auprès de la VPC Adipocere tiens! Forcément, chez Black Mark on pouvait également trouver Furbowl – parce qu’on est peut-être experts en hors-sujet, m’enfin ‘faut pas trop abuser non plus!

 

Furbowl, en dehors d’un blaze à coucher dehors (… non seulement dehors, mais tout nu dans le caniveau. Ça veut quand même dire « Bol de fourrure » crénom! A moins qu’une référence autre – « Trou avec du poil autour », « Tarte aux poils »? – n’échappe à mon Anglais un peu limite), Furbowl donc, est l’un des fondateurs du Death’n’Roll. Mais si, vous savez: ce mouvement qui a vu Entombed dévier de sa trajectoire marécageuse initiale pour aller vider des shots de Jack Daniel dès Hollowman. A l’écoute de The Autumn Years, on aurait instinctivement envie d’y voir le manifeste de copieurs joliment inspirés ayant abondamment puisé à la source Wolverine Blues. Sauf que cet opus est déjà le 2e du groupe, que les dates de sortie des opus des uns et des autres concomitent (ça se dit pas? 'm'en fous!), et que les spécialistes amoureux du bon vieux Death grumeleux de chez voicesfromthedarkside semblent carrément attribuer la paternité du genre aux présents zoziaux. Autre point qu’il est bon d'avoir en tête avant d’aborder la suite des évènements chroniquatoires: dans les rangs de ce trio suédois figure un certain Johan Liiva, bonhomme qui a commencé sa formation chez Carnage (eh ouais), avant de passer par les cases Arch Enemy (il prendra le micro sur les 3 premiers albums, dont celui qui reste pour moi le meilleur du groupe: Burning Bridges), puis Hearse, pour finir au sein de Nonexist.

 

C’est sûr que s’il fallait relever le challenge d'écrire une chronique de The Autumn Years en seulement 2 mots, on serait tenté de s’en tenir à [Wolverine, Blues]. Les gimmicks – vocaux autant que musicaux – sont en effet parfois tellement flagrants que ça en deviendrait gênant si le présent album n’était pas, dans son ensemble, aussi bien foutu. Cette lourdeur grésillante et goudronnée sur laquelle restent encore accrochées quelques bribes de brouillard issues – on le jurerait – des Sunlight Studios, atmosphère au sein de laquelle viennent se lover un groove enfumé et une gouaille Stoner/Rock’n’Roll… On s’y croirait! D’autant qu’on y décèle toujours ces traces juteusement punk qui faisaient le sel des prémices de la scène de Stockholm (cf. « Cold World », « Stabbed » et le carrément D-Beatesque « The Needle »). Sans compter cette espèce de bonne humeur limite hippie et ces tambourins cana[ille/bi]s qui, la même année, nous avaient déjà pris par surprise quand on avait découvert, via la compil’ Earplugged, qu'Entombed et Cathedral en avaient fait leur nouveau péché mignon.

 

Mais The Autumn Years, c’est bien plus encore. Ah ça, il est manifeste que le groupe voulait coûte que coûte s’extraire du commun des formations Death de l’époque. Sinon comment expliquer ces coassements nocturnes et ce violon qui ouvrent « Stabbed »? Et ce piano qui s’invite à mi-parcours sur l’indolent « Weakend »? Ou « Road Less Travelled », interlude électro-acoustique délicat et inspiré qui écrase quelques sanglots lors de sa course folle, en 9e position de la tracklist? Car en effet, il y a des sentiments sous le cuir tanné de ces 3 vikings. Et ceux-ci (les sentiments, pas les barbus des mers) de ne pas se contenter de transpirer à travers un titre d’album aux couleurs de sous-bois déplumés, mais également au sein de certains morceaux « gorge nouée & poings serrés » parmi lesquels « Still Breathing » est le plus clairement (… ou plutôt « darkement ») progressif.

 

Même s’il n’est sans doute pas un album majeur au sens où on l’entend quand on parle des chefs d’œuvre d’Entombed, Death, Edge of Sanity ou Opeth, The Autumn Years offre 40 minutes d’un Metal varié et riche mélangeant petits brulots Death/Punk à l’ancienne (avec la disto’ baveuse qui va bien), groove chanvré, écarts atypiquement progressifs, le tout évoquant une excroissance jumelle – bien qu’assez personnelle – du Wolverine Blues dont on vous rebat les oreilles depuis ce début de chronique.

 

Bref: miam!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Vous reprendrez bien un peu de Wolverine Blues? Mais inspiré, hein, la "repompe"! Plus aérée, plus concernée, et plus libre d’expérimenter aussi. Non sans rire: The Autumn Years en vaut vraiment le coup. Et puis on parle quand même ici de l’ancien groupe de Johan Liiva, dont on ne pourra jamais assez louer la prestation derrière le micro du Burning Bridges d’Arch Enemy!

photo de Cglaume
le 29/05/2016

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