Ohhms - Cold

Chronique CD album (32:47)

chronique Ohhms - Cold

Quand j'ai lancé pour la première fois la lecture de Cold, présenté par le label comme une demi-heure de Sludge / post-rock, je reconnais m'être attendu à me retrouver propulsé jusqu'aux genoux dans le bayou, le visage couvert d'huile de vidange. L'origine géographique du groupe aurait dû me mettre la puce à l'oreille : le Kent, dans le Sud-est de l'Angleterre est plus réputé pour ses champs de houblon que pour ses marécages. Et en effet, à ma grande surprise, dès le premier riff, j'ai pris conscience de ma méprise : on est plus proche du Islay à déguster avec un bon Fonseca qu'e du bourbon frelaté sur un T-bone couvert de ketchup.

 

Divisé en deux longues pistes de 18'22 et 14'25, une par face du vinyle, comme son premier album, la musique du quintet se distingue par son élégance toute british. Même lorsque que le groupe montre les crocs et muscle son propos, il ne se dépare pas de ce raffinement qui donne toute sa saveur à sa musique. Plus proche d'un Cathedral période Carnival Bizarre que de Eyehategod, OHHMS laisse transparaître ses influences proto hard-rock des 60's et hard des 70's ; on songe parfois aux Who au détour d'une mélodie vocale, à Ritchie Blackmore sur un solo, et bien évidemment à Black Sabbath. Mais le groupe n'est pas englué dans le passé et ne fait pas partie de ces groupes passéistes qui singent scrupuleusement leurs aînés : ces influences viennent s'incorporer à un post-metal des plus moderne, qui constitue quand même l'essentiel du propos.

 

Les sons des guitares sont recherchés et variés, propres et nets. La basse, quant à elle, occupe une vraie place, bien présente dans le mix, ronde et chaude, ne suivant pas toujours les guitares, mais jouant ses propres parties. Basés sur la répétition, les deux titres ne perdent pas l'auditeur dans des structures trop complexes et malgré la longueur des morceaux, jamais on n'a la sensation de ne pas savoir où l'on nous mène. Certains passages m'ont évoqué plusieurs fois le Jerusalem / Dopesmoker de Sleep.

 

Avec des ingrédients bien connus, OHHMS a réussi à concocter une recette plutôt originale, au flegme très britannique, heavy et puissante sans la moindre dose d'agressivité.

photo de Xuaterc
le 09/07/2015

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