Pigs - Wronger

Chronique Vinyle 12"

chronique Pigs - Wronger

Il y a à peine trois ans, Dave Curran nous consolait du gros ramolissement discographique de son groupe principal, Unsane, avec la première galette de son nouveau projet : Pigs (Spencer allait faire de même avec the Cutthroats 9 peu de temps après mais là n’est le sujet). Avec You Ruin Everything, la bande à Curran ne révolutionnait donc pas grand-chose mais ne se privait pas pour autant de creuser le moindre riff cool jusqu’à l’épuisement et ça fonctionnait plutôt bien… Vraiment très bien.

 

Mais il y avait un contexe :  premier album,  Unsane qui débande, gros gros besoin de musiques frontales lié à l’époque, etc. La pilule va-t-elle passer aussi bien en 2015 ? pas sûr, pas sûr.

 

En effet, le disque a beau s’ouvrir sur une intro bien grésillante et terrifiante comme il faut, « the life in pink » enchaine directement sur une ribambelle de riffs certes bien bourrins mais totalement interchangeables, le tout soutenu par la voix rageuse de Curran, ce dernier ne donnant pas l’impression d’avoir été touché par  l’inspiration lors de l’écriture du merdier. Fort heureusement, ce constat en demi-teinte se retrouve tout aussi vite balayé par le tubesque « Bet it all on black » qui renoue avec l’urgence 90’s, les dissonances délicieuses, les refrains qui font des trous dans le cerveau et les phrasés qui donnent envie de faire des chœurs avec un balais dans les mains en guise de basse. Cette foutue nostalgie pour le rock alternatif d’il y a 20 ans transpire bien entendu à chaque seconde mais cela n’enlève rien à l’intérêt réel qui se dégage aisément de tueries comme « Mope » la rampante, « Wrap it up » l’explosive, « Make sure to forget » la dansante ou encore « Wronger » la monolythique. Dans l’ensemble, la formule n’a pas changé et on retrouve, non sans un certain petit plaisir confortable, nos gros breaks hyper secs, nos lignes de basse saturée et nos gros riffs qui suintent de larsens et de cambouis. Oui, c’est certes un peu facile mais bordel que c’est bon.

 

En bons fils du noise, on est également plus qu’enchanté d’entendre à nouveau la « petite » voix de Julie Christmas qui, il faut le dire, commence à nous manquer sérieusement. Ce « Bug Boy » sur lequel Curran lui laisse le micro est tout bonnement énorme et n’est pas sans nous rappeler les pics d’intensité de Made Out of Babies… Du coup, j’en profite pour m’adresser personnelement à Julie : qu’est ce que tu fous bordel ? Tu veux pas nous refaire des disques s’il te plait ?

 

L’album se conclue finalement sur un titre plus long mais néanmoins dans le sillage des 10 autres : dissonant, explosif, riche en breaks groovy as fuck et en basse saturée… Ce petit coté dernier titre de disque suscitant tout de même une petite pointe d’ennui. Oui, il était temps de plier l’affaire malgré une ultime explosion cataclysmique qui pourrait bien nous pousser, parfois, à appuyer sur le bouton repeat, histoire de...

 

Du coup, pour conclure, je ne sais plus trop quoi penser de ce relatif immobilisme stylistique qui n’est pourtant pas sans me coller d’indiscutables petites érections. Je ne sais pas si j’ai envie qu’un tel projet arrive tout de même à se renouveler au fil des sorties afin de nous foutre des inattendues mandales futures ou si, au contraire, je me conterais bien d’une éternelle relecture de la même recette, comme ont pu le faire tant de groupes de hard, de punk, de noise ou de metal ; je ne citerais pas de nom mais en général, il y a un mort vivant ou une tête de mort sur la couv’… D’ailleurs, ils vous plaisaient pas les clowns du premier album ? Parce que là, ce crane cornu qui pleure des arc-en-ciel, comment dire… Euh… C’est moche. Bisou.

photo de Swarm
le 16/10/2015

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