Massive Thunderfuck - Serpent Worship
Chronique CD album (41:51)

- Style
Sludge / doom / stoner / death metal / black metal - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
6 décembre 2019 - écouter via bandcamp
Attention : OVNI ! On vous met une dose de stoner, on mélange avec du sludge, du death et du black metal et on saupoudre de doom, on secoue le tout à haute température et ça donne Massive Thunderfuck. Ces Teutons signent avec leur « Serpent worship » un 1e album déroutant car quasiment inclassable. Quoi qu’il en soit, dès l’ouverture, on sait quand même où on ne met pas les pieds : voix gutturale tout droit sortie des entrailles de l’enfer, lourdeur des riffs, atmosphère grasse et poisseuse, pas de doute, on ne navigue ni dans le glam ni le thrash. L’album ne part absolument pas dans tous les sens et garde même une certaine ligne directrice. Cette impression de violence pesante se confirme dès le second morceau qui s’enchaîne à merveille : « Some cancer » enfonce le clou, les voix se veulent encore plus démentes, possédées, infernales, tandis que rythmiquement, on oscille entre blasts propres au black metal et martèlement lancinant cher au doom et au sludge. La teneur générale de l’album se veut donc oppressante, pleine de sauvagerie rampante.
Mais pas que ! Alors qu’avec les 2 premiers titres de l’album on croit avoir compris où Massive Thunderfuck veut nous embarquer, à savoir, dans les méandres cauchemardesques de l’enfer, les premières nuances viennent bousculer les fragiles repères sur « Ironic nightmare », et ses passages acoustiques, fugaces, mais plus chaleureux, presque charnels, puis « Random incantation », et son ambiance de balade au trot au milieu de collines nourricières. Les mélodies se veulent plus aériennes, malgré la lourdeur toujours présente, dominée par les vociférations traînantes.
Avec « Popular grief », sans pour autant se perdre en chemin, l’album bifurque légèrement vers le sludge, un sludge presque enjoué, toutes proportions gardées, en insufflant du groove à l’ensemble. Cette sensualité s’accentue avec « Moldsmoker », qui verse dans une sorte de stoner écrasé par l’ombre du death. Si les voix restent agressives, elles passent du guttural à des plaintes plus râpeuses et mélodiques, tandis que basse et guitares rivalisent de sexitude derrière. Mais au fait, a-t-on précisé que l’album ne comporte que 7 titres pour une durée totale d’environ 40 minutes ? En clair, les contours de l’univers qu’il dessine se précisent assez facilement et rapidement, mais il est évident qu’au vu des territoires divers qu’il explore et réunit, il convient de lui accorder plusieurs écoutes pour en saisir toutes les richesses qu’il contient. « Colder », qui clôt magistralement ce voyage, se veut logiquement épique à souhait et résume assez bien la variété d’ambiances de l’album. Lent, lourd, long : la règle des 3L du sludge se trouve respectée, mais le titre s’autorise aussi des glissades aériennes, mélodieuses et calmes. Le chant scande, susurre, s’envole à l’unisson dans un final cathartique et élégiaque. C’est beau, puissant, prenant.
2 COMMENTAIRES
Vincent Bouvier le 24/05/2024 à 12:26:40
Hé, mais c'est vraiment bien! Merci Moland!
Moland le 24/05/2024 à 22:31:38
Han ! Ta curiosité te récompense, Vinz ! Content que ça t'ait plu.
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