Pigs - You ruin everything

Chronique CD album (42:06)

chronique Pigs - You ruin everything

Réglées comme des horloges, les sorties du dernier (et légèrement décevant) disque d’Unsane et de celui de Pigs sont étonnamment simultanées. Pigs donc, c’est la petite récréation de Dave Curran, bassiste d’Unsane passé pour l’occasion aux 6 cordes afin d’encore mieux crever les gamelles de son ampli. Il se trouve par ailleurs que ladite récréation est également salutaire pour nos petits tympans tant la sortie de ce you ruin everything compense 100 fois le léger ennui que l’écoute du dernier Unsane avait suscité chez moi.

 

Au cas où vous l’auriez pas encore pigé, Pigs s’étale lourdement sur les même plates-bandes qu’Unsane. Une bonne fois pour toute (et aussi pour m’éviter d’écrire Unsane 30 fois encore), Pigs font donc du gros noise bien gras et dégoulinant : on retrouve clairement des repères que l’on connaît par cœur que ce soit au détour d’un riff, dans le placement de certains phrasés ou encore et plus généralement dans l’ambiance générale du merdier, bien urbaine et sale comme il se doit. Mais attaquons nous peut-être plus aux singularités, qu’en dites vous ?

 

Pas si bluesy que ça, les riffs de Curran nous surprennent à moult reprises par le tour très mélodique qu’ils peuvent prendre. Même remarque concernant les rythmiques qui savent se faire assez sophistiquées malgré l’impression frontale d’ultra-efficacité qui s’en dégage. En fait, au niveau de la forme, la bande à Curran se démarque finalement pas si mal en piochant dans de vieilles influences 90’s telles que Helmet ou encore Today is the day (les vieux) et en ré-assaisonnant le tout avec des saveurs sensiblement plus modernes. Et ça fonctionne parfaitement. Au niveau du fond, l’effort de Pigs est, là aussi, plus que louable tant l’ambiance qui se dégage des 11 titres de la rondelle sait exploiter les plus méchants atours de la musique extrême en général sans pour autant verser dans l’ultra-dissonance, l’ultra-violence, l’ultra-sampling, bref, l’ultra-ce que vous voulez. Pigs fait avant tout du rock le plus simplement du monde avec une gratte, une basse et une battoche ; mais je vous promets que le résultat de l’équation est particulièrement sale, brutal et méchant. La voix de Curran n’y est pas pour rien d’ailleurs… Si on ne peut que reconnaître une parenté limpide avec le père Spencer pour ce qui est de la manière de beugler dans un micro, je dois avouer que Curran a un petit grain glaireux qui a l’étrange faculté de m’émoustiller royal'.

 

Avec tout ça déjà, le trio a de quoi se réserver une très bonne place dans mon petit cœur d’artichaut mais c’est pas tout ! Déjà, les onze titres butent. Vraiment. J’en connais, moi, pas mal d’albums d’Unsane (merde je l’ai écrit encore) où il y a bien une piste un peu chiante, hein. Eh bien sur ce disque, rien, que dalle. Chaque seconde défonce tout bien comme il faut et dans tous les sens; on a à peine le temps de se relever de la claque qu’un titre nous a collée qu’on s’en reprend une autre et encore une autre jusqu’au final ultra-massif de cet incroyable disque. En annexe, je relèverai la pochette de l’année (subjectivité), le son de basse de l’année (mes tympans démangent encore) et je saluerai aussi Solar Flare, label d’un des mecs de Sofy major, qui nous gâte littéralement avec ce disque. Un must have, ni plus ni moins.

photo de Swarm
le 27/06/2012

6 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 27/06/2012 à 10:53:42

album énorme, en effet.

Sam

Sam le 27/06/2012 à 11:05:24

moi j'arrive pas à rentrer dedans, va savoir pourquoi. Mou du genou, répétitif au possible...

Sam

Sam le 27/06/2012 à 12:09:53

ni avec le dernier Unsane d'ailleur

mat(taw)

mat(taw) le 27/06/2012 à 15:47:39

d'accord avec sam pour le dernier Unsane, par contre ce truc j'en entends parler partout va bien falloir que j'écoute à un moment

pidji

pidji le 27/06/2012 à 15:57:57

Le dernier Unsane est en effet en dessous. Mais en live, ils ont quand même tout défoncé au Hellfest. Et leur reprise de Flipper est dantesque !

Sam

Sam le 27/06/2012 à 21:09:22

mais où est donc passé Bart?

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