Omega Diatribe - Deviant
Chronique CD album (39:24)

- Style
Néo-Meshugghien - Label(s)
Metal.hu Records - Date de sortie
1 décembre 2023 - écouter via bandcamp
"There’s a secret ancient writing stem from an unknown alien civilization, a contract between Humans and Aliens about the use of the planet Earth. The government calls it „Omega Diatribe”. This contract says Humans could only use the Earth in a limited time. Overtime is not allowed."
Ce pitch digne d'un film de série B est le paragraphe biographique d'Omega Diatribe, et s'il ressemble à s'y méprendre au délire d'un neuneu auquel on donne accès à un compte {insérer le réseau social de ton choix], il semblerait que cela soit surtout le concept entourant le groupe hongrois. Je suis forcé de faire l'impasse sur la place -artistiquement parlant- qu'occupe cet album dans leur discographie les découvrant avec ce LP mais sache qu'il s'agit là d'un concept qui n'a AUCUNE incidence sur leur musique contrairement à ce que pourraient en faire LLNN ou n'importe quelle bande de techno-death.
Le fait que le groupe soit hongrois ne change rien non plus, mais, après tout, quand un groupe français fait du metal, il n'incorpore pas nécessairement d'accordéon (Igorrr étant l'exception qui confirme la règle). Alors, pourquoi pas.
Ensuite, le groupe s'est attaché, pour sa cinquième sortie, les services du danois Tue Madsen pour la production, le mix et le mastering. On ne présente plus ce nom qui fait partie du paysage metal mondial, dont le sérieux et la propreté du travail est remarquable...mais uniforme sur un nombre conséquent de sorties (le bonhomme étant overbooké) auxquelles il touche.
On a donc un groupe de metal moderne, qui peut sortir de n'importe où, avec un concept nébuleux à l'impact inexistant musicalement, qui a confié son album à une pointure dont la signature n'est pas sensible. Accroche toi car je vais continuer à mal te vendre l'album dans ce qui suit.
Techniquement, c'est relativement pauvre : l'objectif n'est pas de créer des pièces complexes mais de faire remuer la tête (paraît d'ailleurs que c'est l'irrésistible et naturel résultat physique d'une musique agressive) et là ça fait le job.
Omega diatribe s'est donné un cadre structurel et ne le dépasse pas. Simple, efficace, mais jamais ennuyeux (malgré la répétition de certains gimmicks à la guitare)...bien que parfois très prévisible.
Se définissant comme un groupe "d'extrême groove metal", les Hongrois n'ont pas grand chose d'extrême, et n'est pas incroyablement groovy. Il y a certes un peu plus de place donnée à la basse que dans bien d'autres productions de ce type, mais le mix n'est pas si flagrant.
Mais si je gâche mon temps libre à torcher une chronique pour eux, et que je te fais perdre le tien à lire cet article, c'est parce que l'album n'est pas non plus dénué d'intérêt.
Le tour de force le plus réussi est d'avoir fait se rencontrer KoRn (d'où la basse) et Meshuggah (le riffing)...et ça, ça n'est pas courant.
Improbable mash-up de néo-metal et de djent sombre, incorporant parfois des éléments de metalcore (et de hardcore sur "Seclusion"), cet album est un agglomérat de metal moderne avec une mécanique parfaitement huilée.
C'est super pro, carré, pas un poil ne dépasse...et pour le peu qu'on adhère à ce type de metal formaté, sans exigence d'attention, plutôt accessible aux néophytes, les 40 minutes de cet album passent à une vitesse affolante, rythmées par des titres comme le "Stench of demise" (le plus MeshuKornien), les casses-nuques "Reflections" et "Molecular Torsion" ou l'entêtant "False Prophecy".
Omega Diatribe a tout compris au metal de ces 30 dernières années, il s'en est nourri, gavé et en connaît si bien la recette qu'il la répète à l'envi sur ces 9 titres avec une prise de risques plutôt faible.
Deviant est une sorte de "coquillettes au beurre et emmental râpé" : il ne nécessite pas de grand effort, appréciable par le palais d'un doberman comme celui d'un gourmet dans un mood fainéant, mais c'est si simple et efficace qu'on se surprend à l'apprécier (à condition de ne pas être intolérant à ce genre d'album hyper-produit).
1 COMMENTAIRE
sepulturastaman le 11/05/2024 à 22:26:15
Je te trouve dur avec les neuneux, tu dois avoir des demandes au taf de ressortir "Le matin des magiciens" ou du Robert Charoux, et tu ressorts de la biblicrypte (oui c'est comme ça que j'imagine les réserves des bib) avec du Jean-Pierre Adams ? Dis-moi que tu les trolles ?
Musicalement ça à l'air aussi intéressant qu'un neuneu, qui est persuadé d'être plus ouvert d'esprit que moi.
Tiens ça me fait penser à cette reprise à l'accordéon "D'hôtel california" à l'accordéon : https://www.youtube.com/watch?v=QAvnAChUBnw
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