Rescüe Cat - Flesh & Weapon

Chronique CD album (15:04)

chronique Rescüe Cat  - Flesh & Weapon

OK. On va parler de Hardcore. Pour qu’on soit bien tous sur la même longueur d’onde : je touche en Hardcore comme je touche en cuisine : j’ai peu de refs, 3 plats signatures, je pense savoir différencier un ragout dégueu d’un mijoté de qualité, et j’ai aucun problème à me régaler avec des trucs moyens si je les bouffe en bonne compagnie. En même temps, est-ce que c’est pas l’esprit de la scène ? Non ? Tant pis.

 

Rescüe Cat, ce sont des petits nouveaux formés en 2023 en Lombardie, avec un premier album pas piqué de la panettone. Et clairement, eux s’en foutent de débarquer à l’entretien en survet’ et sans CV. Après deux ans à écumer les scènes, jusqu’au planches du Venezia Hardcore et du Build to Blast, ils sortent Flesh & Weapon le jour de la Saint-Valentin, parce que l’amour, c’est aussi se jeter contre des mecs torse nus qui font la danse du crabe.

 

Et franchement, le projet est d’équerre. Pour être honnête, ils m’ont attrapé grâce à la pochette. J’y peux rien, les gros matous, c’est mon truc. Le rose moins, mais ça a le mérite de les différencier des 1200 pochettes « grisaille urbaine option tristesse » qui fondent la D.A. de mes suggestions bandcamp.

 

Mais une fois passée la pochette, l’arrière-boutique a des choses à dire. Haut et fort. Vittoria Brandoni a des choses à dire, et pas certain qu’essayer de lui mansplainer le sens de DIY soit une option viable d’un point de vue respiration à long terme. Son grain de voix m’a un peu évoqué Candace Kucsulain de Walls of Jericho (« Enter the sewer trap », « Mother to no one »), mais surtout Serena Cherry de Svalbard (« Soft/quiet/cruel », « My own demise »), dans sa capacité à faire preuve de versatilité au sein d’un même morceau (« End me, coward »).

 

Elle n’est pas la seule à avoir un message à faire passer : Ruggero Pelà enchaine les riffs plombés comme les leads tirant vers le hardcore melo/screamo (« Malice practice », « My own demise »), tandis qu’Alessandro Biesuz et Gianluca De Rosa assurent une assise agressive, précise, souvent dans la cavalcade, tout en efficacité.

 

À cela s’ajoute une production plutôt adaptée, avec une basse bien grésillante, une batterie claire, sèche pile ce qu’il faut, des guitares acérées, et une voix qui évite la tentation de noyer le reste comme c’est souvent le cas.

Alors oui, on n’évite pas les breakdowns qui parfois trainent un peu en longueur (« Enter the sewer trap », « Who’s the killer »), les featurings pas forcément nécessaires (le dernier couplet de « Soft/quiet/cruel »), les plans déjà entendus (« End me, coward »), et les quelques élans blastés avec début de trémolos mériteraient que l’on s’y attarde davantage (« Soft/quiet/cruel », « Malice practice », « My own demise »), mais tout cela laisse d’ores et déjà présager de belles choses pour la formation italienne, parce que quelque chose me dit que le chaton n’a pas fini de faire ses griffes sur le canapé.

 

8 morceaux, 15 minutes, honnêtement tentez le truc. Adopter un chat de gouttière c’est toujours une bonne idée.

photo de Thedukilla
le 14/05/2025

2 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 14/05/2025 à 09:56:08

Bigre ! Ou plutôt Tigre ! C'est la pochette qui t'a happé ?!?

Enfin...

On peut lui accorder une certaine personnalité, certes, mais euh...

Thedukilla

Thedukilla le 14/05/2025 à 12:28:00

Je dis pas que c’est de bon goût. Je dis que ça m’a accroché l’œil. Pis y’a un (gros) chat.

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