Deveikuth - What you are, We were, What we are, You'll become

Chronique CD album (50:22)

chronique Deveikuth - What you are, We were, What we are, You'll become

Pour des oreilles néophytes, les différences entre deux formations de Drone sont aussi minces qu’une feuille de cigarette. Ce style, plus que la plupart, est perclus de dogmes et de codes qui le rendent souvent difficile d’accès. Rares sont les formations qui parviennent à innover dans le genre. Rapidement (antinomie pour du Drone), les musiciens peuvent très facilement tomber dans le plagiat et la redite stériles des opus fondateurs, Earth 2 ou ØØ Void. Je vous avais parlé au moment de la sortie de son deuxième album en 2019 de Deveikuth, duo français dont je saluais la capacité à proposer un Drone innovant, notamment grâce à l’utilisation d’arrangements électroniques. Il est aujourd’hui de retour avec un What You Are, We Were, What We Are, You'll Become, dans le prolongement de Cadavre.

 

Quand on pratique ce style, la mise en son est une étape essentielle et Deveikuth ne l’a pas oublié, en faisant appel à des structures professionnelles pour l’enregistrement, le mixage et le mastering. La batterie, en particulier, vient jouer un rôle central, avec une rythmique lente et lourde comme une symphonie de Mahler, mais Alexis Chiambretto, assis sur le tabouret, n’oublie pas de montrer qu’il sait blaster, à la toute fin de « Lead to Your Loss ». Je le soulignais déjà lors de la sortie de Cadavre, les claviers et l’électronique se montrent discrets, trop à mon goût, alors qu’ils auraient totalement pu permettre à Deveikuth d’affirmer encore plus sa personnalité. On imagine peut-être qu’il a été effrayé par d’éventuelles réactions négatives du fan-club ouzbek de Sunn O))) dirigé par le sosie officiel de Greg Anderson…

 

Dans le sillage de Monarch et de Gribberiket, le duo continue toutefois à nous offrir un Drone implacable, déchirant et suffocant, fait d’une rage toute maîtrisée. Les éléments utilisés pour sortir du cadre imposé sont rares : le final de l’avant-dernier morceau déjà cité, les trois dernières minutes du disque, arpèges de guitare délicats, lumineux, complètement à rebours de la noirceur développée tout au long de l’album. Car, même si Deveikuth donne ici l’impression de rentrer dans le rang, il n’en reste pas moins une formation capable de délivrer des ambiances apocalyptiques.

 

photo de Xuaterc
le 12/05/2025

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