Gift From Enola - Gifts From Enola

Chronique CD album (37:14)

chronique Gift From Enola - Gifts From Enola

Autrefois style très rare, voire mineur, le post-rock s’est développé à une vitesse fulgurante ces cinq dernières années au point que tout amateur (même grand) s'y perd un peu. Ce qui était avant une flaque d’eau de groupes s’est transformé en un large et profond océan d’où émergent quelques formations importantes (Mogwai, Pelican…), mais où beaucoup se noient.

 

Il n’y a pas longtemps de ça, Gift From Enola (groupe de Virginie aux USA) avait frappé fort avec From Fathoms, un excellent album de post-rock inspiré et «presque» original leur permettant de devenir un espoir du genre. Avec aujourd’hui leur nouvelle production éponyme le groupe tente, comme beaucoup, un « retour aux sources »… Ce qui pourrait presque sembler prématuré vue la discographie somme toute encore maigrelette du groupe.

 

Bizarrement, ce retour aux sources annoncé sonne un peu comme un retrait de la scène post-rock pour voir le groupe s’aventurer dans une sphère math-rock assez lourd et percutant ponctué de passages aérés, très post-rock pour le coup, à l’image du titre d’ouverture «Lionized». Ca fait mouche, ça accroche immédiatement l’oreille, cependant, ça semble vite tourner en rond.

Le groupe se rattrape tout de suite avec «Dime and Suture», nettement plus efficace et varié. Un début basé sur des boucles de guitares hypnotisantes, faisant doucement monter la pression pour une explosion où l’on perçoit même du chant (plutôt crié pour le coup), avant un retour au calme… Peut être un peu trop rapide.

 

L’album continuera sur cette lignée, mettant le plus souvent en avant les guitares, sonnant très claires («Alagoas») qui finissent par exploser dans la saturation. On appréciera par moment que le groupe s’énerve un peu plus que par le passé, notamment en augmentant le tempo, mais sans jamais devenir imprévisible. C’est d’ailleurs un des gros reproches que l’on pourra faire à ces cinq morceaux ; c’est d’être trop convenu avec un groupe qui peine à se lâcher. Comme si ces quatre Américains étaient retenus, freinés par une quelconque force. On connaissait le groupe fougueux et impertinent, on le découvre à présent presque avachi et par moment sans saveur, limite chiant.

 

Ce nouvel album de Gift From Enola se laisse écouter mais ne percute pas autant que ses aînés. Certains passages sont efficaces et réussissent à déclencher un embryon d’émotions, mais dans l’ensemble c’est la fadeur qui ressort.

Autrefois naviguant sur cet océan du post-rock, GFE est en train de couler. On espère que le groupe trouvera vite une bouée avant la noyade.

photo de DreamBrother
le 05/08/2011

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