Opeth - Watershed

Chronique CD album (55:01)

chronique Opeth - Watershed

Pour son neuvième album studio, ce n'est pas sans pression qu'Opeth abordait la sortie de cet enregistrement. Après un "Ghost Reveries" parfois décrié (à tort) par les fans de la première heure, mais ayant pourtant offert une certaine notoriété, (grâce à la signature sur le géant hollandais Roadrunner et un relatif succès commercial) "Watershed" était donc très attendu.

 

Ce sont 7 titres pour 55 minutes qui font de cet album la sortie de l'année. Surprenants, les suédois ouvrent sur un merveilleux "Coil". Débutant sur la personnalité calme d'Akerfeldt mêlé à la douceur de Nathalie Lorichs (compagne de Martin Axenrot et partenaire sur un side-project), ce titre folk n'est qu'une facette vite balayée par la lourde guitare et le piano installant une ambiance dés plus sombre pour "Heir apparent". Comme à son habitude, Opeth intègre au sein d'un même morceau de nombreuses ambiances. C'est donc une succession de plans explosifs rappelant les violences de "Deliverance" associés à des passades plus calmes qui forment 9 minutes intenses terriblement efficaces.

 

"The lotus Eater" tire son épingle du jeu en cassant le rythme à plusieurs reprises. Une succession de blasts, l'association du chant schizophrénique (mélodique, guttural), saupoudré d'un clavier vintage, et de guitares posent l'ambiance de bout en bout.

Les déclarations du frontman sur sa plongée dans les groupes psychédéliques des 70's avait fait coulé beaucoup d'encre sur l'influence que cela aurait sur Watershed. Le meilleur symbole est le 4e titre avec ses aspects pinkfloydiens indéniables, et l'outro une guitare acoustique volontairement désaccordée apporte sa touche d'originalité sur "Burden". L'ambiance qui s'en dégage est nettement plus calme que sur les titres précédents, la mélodie est néanmoins superbe, et fait, comme sur les titres précédents, mouche dés la première écoute. Akerfeldt aurait songé à cette chanson en écoutant "Living And Dying" de Scorpions, les oreilles curieuses pourront s'y précipiter...

 

Single assez surprenant, "Porcelain heart" est un titre dont la composition est une véritable réussite. Electrique, acoustique, avec une voix mélodique et mélodieuse. La progression dans les 8 minutes du titre est un voyage tout ce qu'il y a de plus doux, mené par des guitares lourdes mais peu agressives. Un équilibre trouvé qui laisse place à un bijou de 11 minutes : Hessian Peel.

Titre on ne peut plus progressif, créatif qui est un périple musical des plus complets. Les violons, la guitare, la basse (dont on a peu parlé) mènent la barque sur fond d'un chant mélodique, aux ambiances planantes, décadentes et enfin chaotiques avec ce changement vocal schizophrénique qui ravira les fans et les novices du groupe.

 

Achever cet album sur "Hex Omega", c'est ajouter un aspect sombre et mystérieux à un album qui a déjà baladé son auditeur dans de nombreux univers. Le charme vocal d'Akerfeldt opère d'autant mieux que certains passages laissent place au clavier et cassent encore le rythme. Lorsque les dernières 7 minutes ou tout simplement les 55 minutes de cet album sont passées, l'auditeur a voyagé à 7 reprises dans des ambiances diverses, mais jamais ennuyeuses. Le son d'orgue d'église qui clôt Watershed est un dernier symbole de l'imposante empreinte musicale et morale laissée sur l'auditeur.

Difficile de rester de marbre face à cet album qui est encore une réussite des suédois. Les nombreux changements de line up de ces dernières années semblent tirer vers le haut le plus populaire des groupes de death progressif. Ce Watershed est certes différent de ses illustres prédécesseurs, tels que Deliverance ou Blackwater park, mais il est une évolution recherchée de Ghost Reveries, qui ravira les curieux attentifs à la musique originale et quasi parfaite offerte par Opeth.

photo de Tookie
le 16/06/2008

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