Eyes - SPINNER

Chronique CD album (24:00)

chronique Eyes - SPINNER

Quand le patron m'a demandé si j'étais chaud pour m'en occuper, j'étais même pas au courant que les Danois à la hype hyper méritée faisait l'actu avec une sortie. J'ai dit "oui", direct, j'ai acheté l'album, direct et je l'ai écouté, direct. Zéro déception prévue, zéro déception encourue. Ils sont quand même balèzes chez Eyes. Soyons honnête, Spinner ne présentera pas un groupe qui se renouvelle, ré-ré-ré-invente le(ur) style, ce ne sera pas non plus le fameux "album de la maturité", c'est juste un autre PUTAIN DE BON ALBUM DE EYES, tellement bon que tu fais cette erreur de boomer d'activer le CAPS LOCK pour faire valoir cette assertion. D'ailleurs, le boomer, qui n'est généralement pas trop branché changement, serait heureux parce que la ligne directrice musicale de Eyes n'a pas changé: c'est toujours aussi simple, voire "tout con". Mais quand 5 gugusses te donnent envie de déglinguer l'environnement proche à coup de pelles uniquement en pondant des titres à base de 3 ou 4 riffs, c'est qu'il y a du talent derrière. 

Tookie l'a dit d'un de leur précédent album: " j'avais très envie de partager le plaisir, non, le BONHEUR d'entendre un tel album de hardcore. Absolument tout y est parfait, presque génial et limpide, fluide. C'est du grand art". La voilà, la chronique de Spinner, pas besoin de chercher plus loin ou d'en dire beaucoup plus. Les mecs font du hardcore, bien à eux, qui tabasse, unique en ce sens qu'il est très peu marqué des sceaux d'autres styles. Ils ne plient à aucune mode, point de gros breakdowns ultra lourds ou de beatdowns méchants, point de groove djentillet ou alambiqué, point de finasseries mathcore, Eyes fait du Eyes, en mode balek et ne surfent sur une aucune mode musicale sinon celle qu'ils ont inventée sans le savoir et qu'ils ne revendiquent même pas.

 

On retrouve au top de sa forme, Victor Kaas, une signature sinon la signature du groupe, son coup de tampon en tout cas. Un coup de tampon qui martèle nos feuilles avec une efficacité déroutante, le flow est limpide, parfait, calibré tout en dégageant une liberté d'interprétation totale. En fait, plus j'écoute Eyes, plus j'ai l'impression que Victor Kaas représente tout ce qui m'a toujours grandement manqué chez Jacob bannon de Converge: l'intelligibilité, et sans qu'une quelconque énergie soit troquée, économisée ou sacrifiée sur cet autel de la lisibilité d'écoute. 

Deux petits featuring bien sentis à noter: Selma Bahner (Feral Nature, Tower) qui envoie du ciment dans les dents sur "The Captain" et Jesse Matthewson (Ken Mode) sur "Save Face On A Regular Basis". 

 

En revanche, et j'avais évoqué cela dans ma chronique de Congratulations, il subsistait à l'époque la possibilité que Eyes fasse du Eyes un peu trop comme Eyes justement. Force est de constater que c'est le cas. On sent que le groupe ne prend pas vraiment de risque, les formules sont souvent les mêmes. Une voix incroyable portée (et portant) un riffing simple et répétitif avec un esprit très punk, qui s'agrémente de gimmicks métalliques et un peu acides ici ou là soutenus par une section rythmique solide. 

Du simple et efficace qui défonce, oui, Du simple et efficace qui envoie sec, oui mais du simple et efficace qui ne surprend pas vraiment. C'est peut-être cela qui manque à Eyes, la capacité à surprendre, à se surprendre même. 

Reconnaissons quand même que la prod a un peu évolué. Un peu plus brillante, un peu mieux définie, Eyes gagne en qualité d'écoute comme à chaque nouvel album. Les guitares ont une signature sonore qui évolue aussi un peu, un grain plus "squeaky", plus "nordique", on n'est définitivement pas aux USA mais dans le nord de l'Europe, c'est que ça crusterait presque parfois ("Grind Clown" a des airs de Napalm Death).

 

Avant de conclure, une dernière question: qu'est ce que c'est que cette intro? Un sample japonais en mode kawaï dont je n'ai pas la référence. Peut-être quelques fans savants éclaireront ma loupiotte à l'aulne des commentaires. On passe donc sur ce jingle/générique hippon qui n'a pas grand chose à fiche là, musicalement tout du moins. On retrouve un autre sample qui semble en japonais sur la fin d'un morceau. Pas compris non plus. 

 

Avec Spinner, Eyes continue à déployer sa discographie avec une facilité déconcertante, ne troquant aucune des qualités de son hardcore métallique à la signature unique, ni ne le faisant évoluer.
 

 

On aime bien : un album de Eyes? Encore une excellente surprise... 

On aime moins: ...sans surprises...

photo de 8oris
le 01/05/2025

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 01/05/2025 à 08:38:16

Quelle bande son parfaite pour cette période de beau temps 😁

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025
  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025