Iron Maiden - Brave New World

Chronique CD album ( 66:57)

chronique Iron Maiden - Brave New World

Pour les fans de Metal, la date du 10 février 1999 est à marquer d’une pierre blanche. En effet, Iron Maiden (placé, est-il besoin de le rappeler, au rang de patrimoine de l’humanité) annonce officiellement le retour dans ses rangs du chanteur Bruce Dickinson, avec son copain de toujours Adrian Smith (guitare), après l’intérim assuré par Blaze Bayley le temps de deux albums (The X Factor et Virtual XI, dont la faible qualité ne doit pas être portée au crédit unique du frontman). Iron Maiden n’a pas le cœur à se séparer de Janick Gers, qui avait remplacé Smith après le départ de ce dernier en 1990. Le groupe se retrouve donc avec trois guitaristes, ce qui n’est pas dérangeant outre mesure, car de nombreux passages comptaient déjà trois lignes (comme sur « Flash of the Blade » dans Powerslave). Le désormais sextet prend la direction du studio Guillaume Tell près de Paris, pendant plus d’un an, avec le producteur Kevin Shirley. Ce dernier offre à Iron Maiden un son des plus modernes tout en lui permettant de mettre au goût du jour les éléments progressifs qui avaient fait son succès par le passé.

 

Brave New World, dont le nom est inspiré par le titre du roman du même nom d'Aldous Huxley, signe une résurrection pour Iron Maiden, tant du point de vue commercial qu’en termes de tournée, pour un marathon de plus de 85 dates, avec une conclusion au festival Rock in Rio, devant 254 000 personnes, événement immortalisé dans un album et un DVD live. La partie supérieure de la pochette, représentant Eddie sous forme de nuage, a été réalisée par Derek Riggs, tandis que le reste a été composé par Steve Stone. L’album sort le 29 mai 2000 et est très bien accueilli par le public ainsi que la presse, qui y retrouvent l’énergie brute des premiers disques de la Vierge de Fer et les penchants épiques plus récents. Les années 1990, avec le Grunge et le Nu-metal, sont loin ; Iron Maiden ne dévie toujours pas de sa ligne originelle et retrouve sa place sur son trône, que des malandrins avaient tenté d’usurper.

 

Steve Harris, le bassiste et tête pensante du groupe, reste l’élément central en termes de composition : il participe à l’écriture de tous les titres, seul pour « Blood Brothers », une ballade épique aux orchestrations fouillées, qui constitue un grand moment de l’album. Les autres musiciens, à l’exception de Nicko McBrain (batterie), sont également mis à contribution. La paire Dickinson / Smith, qui avait prouvé sur Accident of Birth (l’album solo de 1997 du chanteur, chroniqué ici) qu’elle n’a pas oublié comment composer des hymnes Heavy, est mise à contribution pour « The Wicker Man », placé en ouverture. Ce morceau, simple mais efficace, est une pierre angulaire des prestations live. Les morceaux de l’album sont ambitieux, avec des riffs puissants, des harmonies de guitare complexes et des solos dantesques : les trois guitaristes se montrent complémentaires et inventifs. Bruce Dickinson est, une fois de plus, en très grande forme, insufflant aux Anglais un souffle homérique tout au long de Brave New World (notamment lors du final de « Dream of Mirrors »). Fait rare pour Iron Maiden, tous les titres présents sur le disque sont importants ; aucun n’est là en simple remplissage.

 

Autre détail visant à prouver à ceux qui en douteraient encore que le groupe est de nouveau là pour en découdre : pour la première fois, le batteur fait usage de la double pédale, en particulier sur « The Mercenary ». Tout en restant fidèle à ses racines, Iron Maiden aborde ici des thématiques plus universelles, qui lui permettent de renouer avec un public qui avait tendance à le bouder, et qui ne cesse de se renouveler, tout comme sa musique. Certes ancrée dans les années 1980, cette dernière n’hésite cependant pas à emprunter des chemins plus contemporains. Iron Maiden prouve une nouvelle fois avec talent qu’il peut se montrer aventureux, épique et bourré d’énergie.

 

photo de Xuaterc
le 04/05/2025

2 COMMENTAIRES

Moland Fengkov

Moland Fengkov le 04/05/2025 à 10:49:27

Le renouveau ! Après l'hérésie Bayley, et pourtant, j'adeure un bon verre de crème de whisky. 
La Vierge de Fer ne retrouvera jamais la créativité des 7 premiers albums mais retrouve quand même sa superbe avec le retour des enfants prodigues et ça fait plaisir.
#patrimoinedelhumanite

cglaume

cglaume le 04/05/2025 à 13:42:52

Le dernier album de Maiden qui ait réussi à me faire des gouzis coquinous au fond des oreilles ❤️

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