Manic Outburst - Dead and Dying Fast
Chronique CD album (28:47)

- Style
Crossover Thrash furieux - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
28 décembre 2024 - écouter via bandcamp
La Juvamine, c’est surfait. Et puis c’est encore de la thune engloutie par cette vorace aveugle de Big Pharma. Non, en cas de besoin d’un gros shoot de peps, si vous n’avez personne sous la main pour vous botter énergiquement le train, ou vous mettre le coup de fouet ou les petites claques qui vont bien (bienvenue sur CoreAndSM), on vous conseille le dernier Manic Outburst. Rien qu’au nom déjà – « Explosion Maniaque » : on n’est pas trop dans la partie de Scrabble arrosée de verveine ! – on sent que le cuir va roussir et les muqueuses piquer…
… Et ça tombe bien, c’est exactement ce que vous cherchiez, non ?
Notez qu’il y a bien des façons de s’enredbulliser par voie auriculaire. La recette de grand-mère utilisée par ces natifs de Detroit, Michigan, est celle d’un Crossover Thrash particulièrement véloce et véhément – du « Tagada Vénère Crossover », si vous voulez – qui ne crache pas sur un petit détour par les guitares chromées du Heavy/Speed. Oh, ponctuels, hein, les détours. Les gugusses préfèrent la gomme brûlée et les plaies tuméfiées aux précieuses envolées. Mais ils n’en ont pas moins le goût du solo fulgurant qui déchaîne la foudre et des mélodies victorieuses qui brillent dans le sillage des hordes de Gengis Khan.
M’enfin ne passons pas 80% de cette chronique sur ce qui ne constitue que 20% maxi de l’album. Et rappelons le but que les loustics se sont fixés (je cite, et traduis) :
« … proposer un Metal implacable, et ne jamais relâcher l’accélérateur !!! »
Les trois points d’exclamation sont d’origine… Quand je vous disais qu’ils sont à donf !
Or, de ce côté-ci de l’écran, on adore ce genre de petits roquets incontrôlables qui ne disent ni bonjour ni merci, et brûlent plus de carburant qu’une fusée au décollage. D’ailleurs, sur les cinq premiers titres (desquels émergent, en tête de peloton, le morceau-titre et le missile « Concealed Hostility ») on en a pour notre argent : ça pédale à fond de train et sans relâche, ça tabasse jusqu’à ce que la dernière molaire se décroche, ça riffe, ça d-beate, ça crache du jus d’ulcère avec la conviction virulente de Marie-Geneviève De La Chapelle cherchant à exorciser un sodomite « gender fluid ». Sur le fameux « Concealed Hostility » qu’on citait il y a à peine dix secondes, c’est comme si Wolfbrigade avait bouffé du Municipal Waste au ptit-dèj’ : l’orgiiiie !
Dans un excès d’impulsivité enthousiaste, j’aurais pu me laisser aller à l’envie de coller un bon 9/10 bien dodu en haut de ce papier. Mais puisqu’on écrit ces chroniques pour le meilleur et pour le pire, il faudra appliquer une légère pression sur la pédale du frein pour « sanctionner » :
- l’uniformité relative de la tracklist (en même temps il ne s’agit que d’un peu moins d’une demi-heure de musique, donc ça passe crème)
- un léger déclin de l’effet Whaou sur les deux derniers titres
Il faudra néanmoins relativiser ce dernier point. En effet, cette protestation émane d’un gugusse qui n’est pas super fan des morceaux où de gros machos à bandana se la racontent sur des mid tempos traînants, cherchant la gare-ba dans le pit. Or « Reflections of Insanity » et « Nature of the Beast » s’avèrent moins calibrés pour le thrasheur fan d’excès de vitesse et de coups de scalpel létaux. En effet, ces titres passent un peu trop de temps (… à mon goût !) à tutoyer le registre Hardcore mal léché à gros tatouages.
Bien évidemment, si vous êtes du genre à kiffer ce genre d’ambiances mâles sentant la cour de prison, vous devriez être aux anges. D’autant qu’entre deux roulages de mécanique, le typhon continue de souffler ses décibels à en déraciner nos enceintes !
La morale de cette histoire ? Si vous sentez monter comme une envie impérieuse de boire de grandes rasades de Valstar/Red Bull, ou que vous souhaitez stimuler efficacement votre circulation sanguine, laissez tomber les cours dispensés par Véronique et Davina, et allez plutôt encaisser les coups distribués sur Dead and Dying Fast… Côté cardio, ‘y a pas mieux !
La chronique, version courte : au moment de vous décider pour tel ou tel baril de Thrash, vous êtes plutôt agressivité ou vélocité ? Et pour la boisson : Heineken ou Red Bull ? Arrêtez donc de choisir entre les deux, et optez plutôt pour le « Tagada Vénère Crossover Thrash » de Manic Outburst, dont le 3e album frappe aussi fort qu’il cavale vite... Sans oublier toutefois de placer, en de rares mais précieux moments, quelques solos et mélodies tout droit issus du Heavy/Speed.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 05/05/2025 à 09:30:22
Il est bien (mais quelle pochette pourrave).
Thedukilla le 05/05/2025 à 10:02:38
Ça c’est un album du Lundi matin comme on aime. Ça remet d’équerre.
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