Kill Me This Monday - Kill me this monday

Chronique CD album (57:00)

chronique Kill Me This Monday - Kill me this monday

Ma chronique du premier EP des dunkerquois ressemblait un peu à ça .
 

C'était vu, annoncé, gros CMB : KMTM allait bientôt sortir un album et c'était bien parti pour être cool.
Avant même d'écouter ce fameux disque, sorti chez Klonosphère, je savais qu'un tiers des 57 minutes allait me plaire, puisqu'on retrouve les morceaux déjà connus : "Killed in action" / "Like a porn movie" / "Copycat copyright".
Preuve que le groupe a confiance en ses titres, que le style est inchangé. Mais quand on a le temps d'aller au plus profond des choses (n'y voyaient aucune allusion), autant en profiter et les nordistes rallongent leur rock et élargissent leurs horizons sonores.

 

Aux côtés de ce rock teinté des 90's, avec ses réminiscences grunge, son sens de la mélodie, ses teintes lointaines (mais audibles) metalliques, se cache un rock aux aspects progressifs.
Bien qu'ils soient très à l'aise dans le rock concis qui ne dépasse pas 4 minutes, bien que cette énergie leur aille bien et qu'ils la maîtrisent, les 5-9 s'acharnent et s'échinent pour sortir un rock où les minutes défilent de manière aussi classe et propre qu'un militaire le 14 juillet.
Il arrive cependant que le groupe se perde un peu dans les méandres de son rock "pas-si-simple-que-ça".

"Broken the tide" et "Crying for help" s'enfoncent et deviennent lourds comme une blague de Bigard ou une phrase de Proust.
Le groupe peut donc parfois mettre des plombes à boucler certains morceaux, et ce au pire moment : en plein milieu de l'album ou sur la penultième piste.

Par chance, par ingéniosité, ou allez, peut-être par talent, les 4 bonshommes savent rebondir.


Entre "Broken the tide" se placent deux titres énergiques dont le rock furieux marque bien les esprits. L'album ne connait donc qu'un petit temps mort et quelques longueurs sur la fin.
C'en est tout des reproches. Définitivement. Parce que dans cette heure de musique on entend parfaitement, dans un fauteuil sonore, les quatre protagonistes. Cette légèreté et ce luxe de la prod' est d'autant plus appréciable qu'il marie bien ce style rock un peu à l'ancienne, complètement alternatif, pour un son moderne.
Alors que la basse donne un son rond et bondissant, les guitares ne manquent pas d'intensité et l'écoute ne laisse aucun creux.
Le chant a également cette teinte mélancolique, juste, jamais exagérée qui peut se muer en cris ou encore un chant simplement mélodique.

Et puis, il convient de parler de cette pochette, qui s'en tient à l'essentiel. Grise, triste, elle m'évoqua Verlaine, qui, s'il avait aimé le rock et eu un peu de talent pour trouver des rimes, aurait tourné autrement son célèbre vers : "Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone". Il y a là la place d'y incruster une histoire de guitare punchy qui correspondrait bien aux KMTM de 2015.


L'atmosphère emplie de spleen débute dès le choix judicieux de l'habillage de l'album.

Depuis son trois titres, le groupe est donc allé voir autrement, plus loin, sa musique, quitte à la complexifier, au risque de parfois s'y perdre...mais c'est ainsi qu'il s'est amélioré.
Le chant a des facilités (notamment sur les parties énervées) que l'on n'imaginait pas tenables, et les ambiances assez peu optimistes, offrent des titres vraiment agréables, réussis. Les pistes s'enchaînent aussi bien que des touristes allemands dans un bordel thaïlandais sans avoir la sensation qu'une heure est déjà passée.
Une dernière comparaison qui devrait vous motiver pour jeter une oreille sur une jolie réussite pour un premier LP.

 

photo de Tookie
le 26/06/2015

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